Négociations dans le secteur public

Des exemples concrets

De nombreux groupes de travailleurs du Front commun syndical seraient touchés par la décision du Conseil du trésor. Aperçu.

LES GARDERIES EN MILIEU FAMILIAL

Les 15 000 responsables de service de garde en milieu familial ont une clause remorque dans leur entente collective conclue l’année dernière. Cette clause leur donne droit aux paramètres salariaux gouvernementaux (PSG), que le gouvernement entend fixer à 3 % dans l’entente de principe avec le Front commun, a confirmé le Conseil du trésor. Or, la fédération affiliée à la CSQ, qui représente la majorité des éducatrices, s’attendait plutôt à toucher au moins 6,75 %, sinon 9,15 %, négociés par le Front commun. Selon la position du Conseil du trésor, la subvention quotidienne pour chaque enfant (environ 27 $) augmenterait de 1 % cette année, et non de 1,5 % comme les employés de l’État. Ce serait également 1 % en 2017, et non 1,75 %. En 2018, la hausse serait limitée à 1 % au lieu de 2 %. Il n’y en aurait aucune en 2019. Comme le gouvernement verse à ces garderies plus de 600 millions de dollars en subventions chaque année, un point de pourcentage vaut au moins 6 millions. Québec épargnerait donc beaucoup dans cette opération.

LES MAISONS D’HÉBERGEMENT POUR HANDICAPÉS

Les 8000 personnes qui hébergent des handicapés ont elles aussi une clause remorque dont l’effet serait limité par la décision du Trésor, a confirmé une source gouvernementale. Il s’agit des ressources intermédiaires (RI) et de type familial (RTF), comme on le dit dans le jargon administratif. En vertu de leur entente collective, qui a été conclue il y a peu de temps, leurs allocations augmentent en fonction de ce que le gouvernement accorde aux employés de l’État, les fameux « PSG ».

DES EMPLOYÉS D’UNIVERSITÉ

Chaque groupe d’employés a une entente collective signée avec la direction – et non le gouvernement. Plusieurs ententes prévoient des clauses remorques dont la portée serait également limitée. Une mauvaise surprise en attend certains. D’ailleurs, la présidente du syndicat des employés de soutien de l’UQAM, Thérèse Fillion, écrivait à ses 2000 membres en janvier que la « seule bonne nouvelle à l’horizon » dans leur établissement déficitaire, ce sont les hausses salariales obtenues par le Front commun syndical. Elle disait qu’avec la « politique salariale gouvernementale (PSG) », les augmentations s’élèveront à 1,5 % cette année et à 1,75 % en 2017. Il n’en serait rien, puisque les PSG seraient de 1 % pour chacune de ces années, comme indiqué plus tôt. D’autres groupes d’employés dans plusieurs universités ont une clause remorque. Il s’agit par exemple du syndicat des professeurs de l’Université de Montréal, au moins pour 2016.

DES EMPLOYÉS D’ÉCOLES PRIVÉES

Des conventions collectives dans plusieurs écoles privées prévoient une clause remorque, donc la majoration des échelles salariales en fonction de ce qu’obtient le secteur public.

LES MÉDECINS

Le Conseil du trésor a refusé de divulguer tous les groupes de travailleurs qui seraient touchés. La Presse a écrit en janvier que les 18 000 médecins n’auront qu’une partie des hausses salariales consenties aux employés de l’État. L’effet de leur clause remorque serait également limité. Environ 150 millions de dollars leur glisseraient entre les doigts. Ils ne sont pas les plus à plaindre, compte tenu des hausses de rémunération importantes qu’ils ont touchées.

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