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Opinion

AIDE AUX SANS-ABRI L’unité de débordement, une solution temporaire

C’est aujourd’hui et à la suite d’une autre vague de froid mordant que la première unité de débordement temporaire d’hiver de Montréal ouvre ses portes au pavillon Ross de l’ancien hôpital Royal Victoria.

Quatre-vingts lits supplémentaires sont offerts pour répondre à la demande grandissante de l’hiver. Cette année, comme par le passé, les refuges d’urgence pour sans-abri de Montréal ont atteint leur pleine capacité, de sorte que les lits supplémentaires sont les bienvenus pour ceux qui s’emploient à lutter contre l’itinérance.

Il s’agit d’une nouvelle encore plus réjouissante, car nous demandions à la Ville et à Québec d’offrir un tel hébergement hivernal additionnel depuis plusieurs années, mais sans succès.

Il suffit de visiter certains des grands refuges comme le nôtre un soir d’hiver glacial pour constater ce que cela implique de s’assurer que tout le monde puisse échapper au froid. Lorsque tous les lits sont réservés, dormir sur le plancher du corridor ou de la cafétéria était notre seule et meilleure offre. C’était insalubre, indigne et inhumain : ce n’était pas un traitement convenable pour quelqu’un que vous espériez voir reconstruire son estime de soi et commencer à envisager une situation meilleure au sein de la société. L’objectif d’empêcher les personnes sans-abri de mourir de froid a, du moins, été atteint.

Par conséquent, ce nouveau refuge à l’hôpital Royal Victoria qui accuse un retard de longue date soulagera la pression ressentie par les autres établissements surpeuplés.

Il ouvre également ses portes à des personnes qui sont mal servies par les ressources existantes. Les autochtones et les non-autochtones ainsi que les transgenres seront admis, tout comme les consommateurs actifs de drogue et d’alcool, à condition que leur santé ne soit pas compromise et que leur comportement ne soit pas violent ou agressif.

Animaux de compagnie

Il convient de noter, à la suite d’une vaste couverture médiatique récente, que les femmes et les hommes sans-abri qui ont des animaux de compagnie trouveront également une place pour eux. Cela nous permettra de mieux évaluer l’ampleur du besoin d’accommodement des animaux de compagnie au sein des services habituels de lutte contre l’itinérance à Montréal. Le fait que la SPCA et un bon nombre de vétérinaires bénévoles soient prêts à prêter main-forte nous permettra très certainement de nous assurer que les animaux sans abri sont bien traités.

Il vaut la peine de souligner que cette unité de débordement est devenue une réalité grâce à la collaboration remarquable et rapide des principaux organismes d’aide aux sans-abri de Montréal : Mission Bon Accueil, La Maison du Père, l’Accueil Bonneau et notre Mission Old Brewery, y compris son pavillon Patricia Mackenzie pour femmes. Il faut le dire, cette initiative a aussi vu le jour grâce à la volonté et au soutien financier essentiel de la Ville de Montréal et du CIUSSS du Centre-Sud-de-l'Île-de-Montréal. Chaque organisme participe à sa façon : financement, services de navettes, gestion et supervision quotidiennes, nettoyage, entretien, petit-déjeuner. Ensemble, nous y parviendrons.

Mais attention : il s’agit d’un service d’urgence temporaire et non d’une nouvelle caractéristique permanente de l’itinérance à Montréal. À court terme, les organismes participants ont besoin d’aide pour l’ajout de lits, mais à plus long terme, la réponse à la réduction de l’itinérance se trouve dans l’accès à des logements abordables avec services de soutien, et non dans le simple entreposage des sans-abri.

En tant qu’organismes engagés à mettre fin à l’itinérance, notre intention collective est de continuer à réintégrer dans la société les hommes et les femmes en situation d’itinérance de façon durable et stable.

Nous y parvenons déjà dans un esprit de collaboration, mais il faut mettre les bouchées doubles.

La promesse est d’améliorer la qualité de vie, de réduire les coûts de l’itinérance pour la société et de restaurer des paysages urbains où le fléau de l’itinérance n’est plus aussi évident. Pour l’instant, toutefois, l’ajout de 80 lits de refuge temporaires demeure une nécessité et une solution favorablement accueillie.

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