Des louanges pour le stade Saputo... et Montréal

Dans le sondage annuel effectué par ESPN auprès de nombreux joueurs, les domiciles de Portland, Seattle et Kansas City sont cités comme les plus intimidants de la MLS. Et le stade Saputo ? Trois joueurs rencontrés par La Presse+, qu’ils aient porté le maillot montréalais ou non, lui reconnaissent un véritable cachet distinctif.

« Je suis chanceux de jouer devant des partisans passionnés à Portland, mais je parle toujours de Montréal, dit Zarek Valentin qui a disputé 14 matchs avec l’Impact, en 2012. Dans la MLS, les fans entonnent les mêmes chansons, mais ici, le fait français a vraiment influencé le soccer. J’aimais jouer au stade Saputo et je peux dire que les autres joueurs apprécient également cette ambiance grâce à ça. L’atmosphère est tellement différente par rapport au reste de la MLS. »

Le domicile montréalais n’est ni le plus grand stade de la MLS ni celui qui battra des records de décibels. Mais un aspect en particulier frappe les joueurs lorsqu’ils foulent la pelouse du stade Saputo : la proximité du public. À l’opposé d’un Gillette Stadium ou d’un RFK Stadium, ici, les joueurs peuvent littéralement sentir les spectateurs qui ne sont qu’à quelques mètres.

« Le stade Saputo est plus européen et un peu plus intime que bien des stades dans la ligue. Même s’il y a eu des améliorations dans certaines enceintes, la distance fait en sorte qu’il est difficile pour les fans d’entrer dans le match. »

— Daniel Lovitz, qui a rejoint l’Impact l’hiver dernier après trois saisons avec le Toronto FC

« Quand tu es dans l’équipe adverse, tu ressens quelque chose de différent au stade Saputo, ajoute Lovitz. L’atmosphère est toujours très bonne et ça m’impressionne encore davantage maintenant que j’y joue plus souvent. »

Will Johnson, milieu de terrain de l’Orlando City SC et international canadien, a connu le stade Saputo dans son ancienne configuration avec le côté ouest totalement dégarni. En MLS, il y a également joué dans l’uniforme des Timbers de Portland et du Toronto FC. Il y a constaté une évolution de la passion dont le point culminant a été atteint lors de la rivalité Impact-TFC. « Le terrain est toujours en excellente condition, ce qui est très important puisque je préfère jouer sur du naturel plutôt que sur du synthétique. Sinon, c’est toujours plaisant de venir affronter l’Impact. Il y a beaucoup de bleu dans les tribunes et la présence de [Didier] Drogba a permis à l’Impact de grandir. Je pense que rien ne battra l’atmosphère, au Stade olympique, lors de la finale d’association en 2016 [contre le TFC]. »

Pour les joueurs de l’équipe visiteuse, l’emplacement du stade Saputo est également un gros plus. Afin de s’y rendre, ils n’ont pas besoin de sortir de la ville, contrairement au domicile de Philadelphie, bâti dans un lointain coupe-gorge, ou à celui de la Nouvelle-Angleterre, à Foxborough. Ils logent dans un hôtel situé dans un secteur huppé de la rue Sherbrooke et sont donc en plein cœur de la vie montréalaise.

Lors de notre rencontre, Valentin, dont la fiancée est québécoise, distillait d’ailleurs les bonnes adresses à ses coéquipiers. « Tout le monde aime Montréal, car on sait qu’on va y passer un bon week-end. Comprenons-nous bien, tu veux battre l’Impact, mais l’expérience globale est différente. On se promène facilement dans la ville, tout le monde va manger au Vieux-Port en prenant des photos de son repas. Pour moi, c’est l’une des plus belles villes d’Amérique du Nord. Non seulement il y a de bons partisans, mais, en plus, on est dans une belle ville. »

De l’ouverture d’esprit

Quitter les États-Unis n’est pas toujours facile et n’est pas un projet de vie recherché par tous les joueurs. Pour un joueur comme Valentin, auteur d’une véritable déclaration d’amour à la ville de Montréal, il y a bien un Donovan Ricketts qui, en 2012, n’est jamais parvenu à s’adapter à la vie québécoise. Les Argentins, eux, sont ravis de pouvoir exercer ici leur métier sans la pression sportive et populaire qui existe en Amérique du Sud.

« Ceux qui comprennent qu’ils ne sont pas chez eux et qui sont ouverts d’esprit apprécient la ville, croit Patrice Bernier. Chris Duvall, par exemple, s’est mis à apprendre le français dès son arrivée. Zarek est aussi devenu très populaire auprès du public. Quand je parle à Evan [Bush] ou à Calum [Mallace], qui sont là depuis longtemps, ils se considèrent comme chez eux à Montréal. Ils sont bien ici même s’il y a des ajustements à faire. »

Ce texte provenant de La Presse+ est une copie en format web. Consultez-le gratuitement en version interactive dans l’application La Presse+.