Mon clin d’œil

Grâce à la météo, ce n’est plus le calme avant la tempête, c’est la panique avant la tempête.

OPINION

CHAIRE SUR LE SOUTIEN SOCIAL AUX ENDEUILLÉS
Un sens à nos vies et à celles des endeuillés

Une nouvelle chaire sur le soutien social aux endeuillés a été créée à l’École de travail social de l’Université de Montréal grâce à un don de la Fondation Monbourquette. Voici un extrait du discours prononcé hier par le président du conseil d’administration de la Fondation Monbourquette, Gérard Veilleux.

Bien que tout le monde soit touché par le deuil et la mort, ils sont encore considérés comme des sujets tabous dans notre société.

Avec la diminution de la pratique religieuse, l’éclatement des familles, l’éloignement des enfants, la perte du sens de la collectivité et l’accélération effrénée de notre rythme de vie, il n’y a presque plus de place et de temps pour apprivoiser et vivre la souffrance occasionnée par le deuil.

Or, le besoin de soutien, d’accompagnement et de ressources des endeuillés est toujours présent et il est grandissant.

Comment y arriver ? Est-ce que l’université aurait un rôle à jouer ?

Dans notre société, l’université est le lieu privilégié pour l’apprentissage du savoir et des connaissances. Mais plusieurs d’entre elles ne semblent pas s’inquiéter outre mesure des valeurs humanistes qui doivent accompagner l’exercice des connaissances pour viser le mieux-être des collectivités qu’elles desservent.

Le savoir ou la connaissance, tout comme bien d’autres éléments tels l’argent, le temps, le talent, etc. ne sont pas, par leur nature même, ni bons ni mauvais. Ils sont intrinsèquement neutres.

C’est l’usage que nous faisons de ce savoir ou de cette connaissance qui détermine leur impact positif ou négatif sur la société.

Ainsi, vous pouvez être un grand médecin, physicien ou chimiste, et développer de nouveaux traitements pour le cancer ou les maladies cardiaques. Ou encore vous pouvez développer de nouvelles armes atomiques ou un nouveau poison létal.

Ce qui détermine le choix d’une telle décision, ce sont les valeurs humanistes comme la bienveillance, l’empathie, le souci d’autrui, l’écoute des autres, la solidarité, l’honnêteté, le courage, les goûts de la beauté, de l’amitié, de l’amour.

Albert Einstein nous le rappelle bien quand il affirme : « N’essayez pas de devenir un homme qui a du succès. Essayez de devenir un homme qui a de la valeur. »

Quand nous unissons le savoir, les connaissances avec l’humanisme, la société entière se développe mieux en ce qu’elle demeure ou devient plus équilibrée.

Quand on s’engage à faire plus de recherche, plus de formation et d’enseignement sur la problématique du soutien aux endeuillés, nous entrons de plain-pied dans le sillon de la conjugaison du savoir et de l’humanisme. Vous décidez ainsi d’une union plus rapprochée entre : 

 – la connaissance et les valeurs sociétales ;

 – la rationalité et l’émotivité ;

 – l’intelligence et le jugement ;

 – l’union du cœur et de la raison.

La décision de créer cette chaire est porteuse de grands espoirs, tant pour les endeuillés en nombre croissant que pour les donateurs et pour la société en général.

Les endeuillés peuvent désormais se consoler, voire se réjouir, sachant que l’université assurera la pérennité de l’œuvre Jean-Monbourquette.

Ainsi, il nous est permis d’espérer qu’à terme, la Chaire pourrait générer un double impact : d’une part pour les endeuillés eux-mêmes et, d’autre part, pour une société mieux informée de l’importance et du rôle des valeurs humanistes.

Dans un tel environnement, l’université deviendrait graduellement le lieu privilégié pour l’apprentissage du savoir, mais ce savoir serait désormais enrichi d’une savante dose d’humanisme.

La création de la Chaire sur le soutien social aux endeuillés constitue donc un geste de rééquilibrage, de rapprochement entre le savoir et l’humanisme.

Le but ultime de toute action philanthropique est un monde meilleur et plus équilibré. Comme nous le rappelle le célèbre abbé Pierre : « Partagez ! Donnez ! Tendez la main aux autres. »

La poursuite de la mission Jean-Monbourquette au sein de l’université donnera un nouveau sens à nos vies et à celles de tous les endeuillés.

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