Les revers d’Uber dans le monde

Canada

Vancouver

Uber n’a jamais été autorisée à offrir ses services en Colombie-Britannique, particulièrement à Vancouver.

Europe

Italie

Un tribunal de Rome a interdit à Uber d’exercer ses activités en Italie, affirmant que le géant de Californie représente une concurrence déloyale pour les taxis. Uber continue à offrir des courses en attendant le verdict de l’appel.

Bulgarie

La Bulgarie a fermé la porte à Uber en 2015. Le Parlement bulgare a affirmé que seuls des fournisseurs de services de taxi enregistrés peuvent offrir des services de transport de passagers.

Danemark

Uber a décidé de laisser le Danemark en mars 2017 après l’introduction d’une loi rendant les compteurs obligatoires. Uber a qualifié cette réglementation « d’exigence coûteuse et inutile ».

Hongrie

La Hongrie a interdit Uber en juillet 2016, deux ans et demi après l’arrivée du géant dans le pays. Les autorités hongroises ont affirmé que les conducteurs d’Uber violaient des règlements que les autres chauffeurs de taxi devaient respecter.

Allemagne

Uber a rencontré beaucoup d’opposition en Allemagne. Si l’entreprise continue à offrir ses services à Berlin, elle ne peut pas le faire dans les villes de Francfort, de Hambourg et de Dusseldorf.

Asie

Chine

La Chine reste le plus grand échec d’Uber. Le géant américain voulait conquérir ce grand marché. Après avoir investi 2 milliards de dollars en 2015 et opéré à perte, Uber a capitulé en 2016. Ses activités ont été absorbées par Didi Chuxing, son ancien concurrent chinois. Uber possède désormais environ 20 % du capital de Didi.

Corée du Sud

Uber est interdite en Corée du Sud depuis 2015. Les autorités l’accusent aussi de concurrence déloyale.

Amérique du Sud

Argentine

L’Argentine a interdit Uber en janvier 2017. L’entreprise continue à offrir ses services dans certaines villes en attendant le verdict de l’appel.

— Jeiel Onel Mézil, La Presse, avec Le Parisien et Le Monde

Montréal

Uber sur le point de plier bagage

Québec — Opposée aux nouvelles obligations que compte lui imposer le gouvernement du Québec, Uber s’apprête à plier bagage. L’exigence d’une formation de 35 heures pour les partenaires-chauffeurs est tout simplement incompatible avec le modèle d’affaires de la multinationale.

Selon des sources fiables à Montréal, l’annonce du départ est toute proche ; elle pourrait même tomber dès ce matin, confie-t-on. Position de négociation ? « Cela fait trois mois qu’Uber et le ministère des Transports négocient, et cela a donné les règles de la semaine dernière ! », observe-t-on.

Des discussions se poursuivaient hier soir entre Uber et le bureau des sous-ministres aux Transports, mais on doutait qu’elles puissent déboucher sur une entente, puisque des mois d’échanges avaient débouché sur un cul-de-sac la semaine dernière.

Nouvelles obligations

Vendredi, Laurent Lessard, responsable des Transports, avait annoncé une série de nouvelles obligations pour la multinationale, autant de conditions au renouvellement du projet-pilote au terme de sa première année. Québec demandait un resserrement des vérifications d’antécédents judiciaires, désormais effectuées par la police plutôt que par une firme privée. On imposait aussi une inspection tous les 12 mois des véhicules qui transportent des clients. Mais c’est surtout l’obligation pour les chauffeurs de suivre une formation de 35 heures qui a heurté la multinationale. Elle mise sur des chauffeurs volontaires, à temps partiel, pour qui une telle contrainte serait à l’évidence dissuasive.

Cette formation de 35 heures est déjà exigée pour les chauffeurs de taxis traditionnels à Montréal.

Spontanément, vendredi, Uber avait qualifié de « rétrogrades » les conditions imposées par Québec.

Celles-ci, poursuivait Uber, mettaient en péril la capacité de la multinationale à exercer ses activités au Québec. « Nous pouvons déjà affirmer qu’à première vue, nos opérations au Québec sont fortement menacées », avait écrit par courriel Jean-Christophe de Le Rue, porte-parole d’Uber au Québec.

La semaine dernière, Londres a annoncé que la multinationale ne pourrait plus exercer ses activités sur son territoire.

La direction québécoise d’Uber a informé des partenaires hier qu’elle annoncerait son retrait du marché québécois à 10 h ce matin. La décision de « tirer la plogue », pour reprendre l’expression d’une source, aurait été prise au siège social de l’entreprise, à San Francisco, durant la fin de semaine.

Des proches de la multinationale expliquent que le siège social international de l’entreprise suit de près toutes ces négociations locales ; une concession dans une ville est susceptible d’être rapidement revendiquée ailleurs, explique-t-on. En ces matières, la marge de manœuvre des dirigeants d’Uber à Montréal est quasi inexistante, résume-t-on.

Incompatibilité

« Ils ne sont pas du tout contents des conditions qu’on leur impose », a-t-on indiqué. La disposition sur les 35 heures de formation n’avait jamais été négociée avec Uber, a-t-on indiqué. Elle est jugée incompatible avec le modèle d’affaires de l’entreprise, dont les chauffeurs sont souvent des employés occasionnels ou à temps partiel.

« Pour eux, c’est trop pour le renouvellement de leur flotte de chauffeurs », a expliqué une source.

La mise en place d’un projet-pilote, d’une durée d’un an, en septembre 2016, avait été précédée par de pénibles négociations – le regretté ministre Jacques Daoust et le cabinet de Philippe Couillard divergeaient carrément d’opinion. M. Daoust avait été obligé d’accorder un projet-pilote à l’entreprise, alors qu’il y était opposé, après une longue commission parlementaire. Les jeunes du Parti libéral du Québec avaient pris fait et cause pour Uber, de même que quelques députés parmi les plus jeunes. La gestion du gouvernement Couillard dans ce dossier avait été critiquée de l’interne.

— Avec Hugo Pilon-Larose et Tristan Péloquin

Uber à Montréal en quelques dates

Automne 2013

Uber arrive à Montréal.

Mai 2016

Le projet de loi 100 est déposé au Québec et exige des chauffeurs d’Uber l’achat ou la location de permis de taxi.

19 octobre 2016

Le Conseil des ministres du Québec adopte un décret d’urgence délivrant un permis à Uber.

22 septembre 2017

Le ministre des Transports du Québec, Laurent Lessard, annonce qu’il prolongera d’un an le projet-pilote d’Uber dans la province en ajoutant quelques exigences, notamment une formation de 35 heures pour les nouveaux chauffeurs.

— Jeiel Onel Mézil, La Presse

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