Actifs au quotidien

Courir sur deux roues

Mais comment fait-elle ? Souvent, voilà la première question qui surgit lorsqu’une personne arrive à concilier toutes ses obligations avec un entraînement assidu. Parce que tous les sportifs ont leurs secrets, Pause rencontre chaque semaine un mordu qui a décidé de faire de l’activité physique une priorité.

À 38 ans, Jérémie Fontanaud vient de connaître sa meilleure saison de vélo sur route. Il a gagné 10 courses et a été sacré champion québécois de critérium pour la deuxième année de suite. Le critérium se déroule sur un circuit routier de 1 à 3 km, fermé à la circulation. Les coureurs doivent faire plusieurs tours afin de franchir la distance prévue à l’épreuve.

Comment avez-vous commencé à faire du vélo de compétition ?

Mon père participait à des compétitions et m’y emmenait. J’ai commencé à 10 ans. J’ai ensuite pris une pause pour me concentrer sur mes études. Au début de la trentaine, quand on a eu des enfants, je voulais être en forme pour la famille. J’ai donc recommencé à m’entraîner plus sérieusement.

Comment trouvez-vous le temps de vous entraîner ?

Chaque occasion est bonne pour s’entraîner ! D’avril à novembre, j’emmène mes filles à l’école et à la garderie en vélo, puis je continue vers le travail. Après chaque lumière, j’accélère comme si ma vie en dépendait ! L’hiver, je fais du spinning trois ou quatre fois par semaine le midi. Le soir, après les devoirs et le souper, je fais du vélo à la maison en utilisant l’application Swift qui permet de participer à des courses virtuelles. Ça vient chercher mon côté compétitif. Au total, je m’entraîne en moyenne 10 heures par semaine, en incluant l’aller-retour garderie-école-travail. La clef, c’est que chaque entraînement est structuré et compte. Mais je dois faire preuve de souplesse. S’il y a une fête d’enfants, je fais sauter l’entraînement prévu, c’est tout. Et si je suis fatigué, je ne m’empêche pas de participer à une activité familiale. J’aime mieux me lever tôt, faire du rouleau chez moi et déjeuner avec les filles que de partir faire des longues sorties de vélo à l’extérieur.

Comment la famille s’intègre-t-elle à votre calendrier de courses ?

Je peux compter sur un noyau familial très soudé. On fait tout ensemble. Ma conjointe et mes filles viennent me voir à presque toutes les courses. L’avantage des critériums, c’est que ça ne dure pas longtemps et que les enfants nous voient passer souvent. Il y a aussi une belle communauté de coureurs avec des enfants. Ils font du vélo et jouent ensemble en attendant. Ensuite, on fait un piquenique et on va prendre une crème glacée. Quand il y a des compétitions à l’extérieur de Montréal, on ajoute une activité familiale.

Comment gardez-vous votre motivation ?

C’est comme se brosser les dents : c’est une hygiène de vie. Quand je prends des semaines de repos, je trouve ça difficile. C’est vraiment ancré dans mes habitudes de vie. Ça lance ma journée. Et puis, j’aime les efforts épiques, les gros défis. Le soutien que m’offrent ma conjointe et mes enfants est cependant primordial. C’est vraiment un travail d’équipe. Le secret, c’est que j’aime ma famille, j’aime mon travail et j’aime mon sport. Je n’ai pas l’impression de faire des sacrifices. Il faut être passionné pour arriver à cet équilibre, mais il ne faut pas non plus oublier que ça reste un hobby. Quand ma fille me demande de me suivre avec son vélo pour aller à l’école, j’ai l’impression que je donne le bon exemple. S’il pleut et que je lui offre d’aller la porter, elle me répond : « On n’est pas en sucre ! » Qu’elle veuille avoir un mode de vie actif est vraiment une réussite pour moi.

Jérémie Fontanaud

38 ans

Chef de produits, services internationaux, à la Banque Nationale

Père de deux filles de 6 ans et 2 ans

Participe à une quarantaine de courses par année.

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