Peter Sagan

Slovaquie

Équipe : Bora-Hansgrohe

5e participation au GP de Québec (1er en 2016)

Le Slovaque de 27 ans est manifestement détendu. À son retour de sa sortie d’entraînement, hier matin, il est parti marcher sous la pluie dans le Vieux-Québec… en cuissard et dans son maillot irisé de champion du monde. Sans que personne ne semble le remarquer, il faisait du lèche-vitrine dans la rue Saint-Jean et rigolait avec le soigneur qui le suit comme son ombre. Le tenant du titre sera presque impossible à battre s’il n’est pas décroché avant le dernier tour.

Cote : 5 sur 5

Michael Matthews

Australie

Équipe : Sunweb

4e participation au GP de Québec (2e en 2015, 5e en 2016)

L’Australien de 26 ans est probablement le seul qui peut espérer devancer Sagan dans un sprint à la régulière sur la Grande Allée. Il est d’ailleurs le favori de Marion Rousse, analyste de cyclisme à France Télévisions. Il a profité de la disqualification de Sagan pour remporter le maillot vert et deux étapes au Tour de France. Il pourra compter sur une solide équipe chez Sunweb, notamment sur le Néerlandais Tom Dumoulin, gagnant du Giro et deuxième ici en 2014. Après sa cinquième place à la classique Ouest-France, fin août, il est retourné en Australie. Sera-t-il bien remis du décalage horaire ?

Cote : 4 sur 5

Greg Van Avermaet

Belgique

Équipe : BMC

6e participation au GP de Québec (2e en 2016, 3e en 2013, 2e en 2012)

Le Belge de 32 ans est un habitué des Grands Prix canadiens, dont il a toujours été parmi les principaux animateurs. Même s’il a gagné à Montréal l’an dernier, il adore le parcours de Québec, dont la topographie se rapproche de sa Flandre natale. Éternel attaquant, le champion olympique a ajouté un premier « monument » à son palmarès au printemps, s’imposant à Paris-Roubaix. « Je suis en bonne forme, je me suis bien senti toute l’année et il me reste trois courses importantes avec les championnats du monde, a-t-il dit. J’espère décrocher un bon résultat ici. »

Cote : 3,5 sur 5

Alberto Bettiol

Italie

Équipe : Cannondale-Drapac

2e participation au GP de Québec (4e en 2016)

Pendant que les regards sont tournés vers son coéquipier Rigoberto Urán, deuxième du Tour de France et gagnant surprise à Québec en 2015, l’Italien de 23 ans pourrait se faufiler. Après sa cinquième place à la troisième étape du Tour de France, à Longwy, il a comparé le mur final à l’arrivée de Québec, où il a pris le quatrième rang l’an dernier. Ses coéquipiers Tom-Jelte Slagter et Sep Vanmarcke seront des alliés de taille dans une équipe dont l’avenir tient à un fil.

Cote : 2 sur 5

Tony Gallopin

France

Équipe : Lotto Soudal

6e participation au GP de Québec (8e en 2015)

Tout sourire depuis son arrivée, le Français de 29 ans est venu préparer les Mondiaux au Québec. Malgré une chute à la première étape du Tour de France, il s’est accroché pour revenir au mieux dans la troisième semaine (3e de la 15e étape). Il a ensuite fini deuxième de la classique San Sebastián, rencontrant simplement plus fort que lui en la personne de l’ancien champion mondial Michał Kwiatkowski. Les options sont multiples chez Lotto Soudal avec Tim Wellens et le jeune Tiesj Benoot, que Gallopin a vanté en entrevue.

Cote 1 sur 5

— Simon Drouin, La Presse

antoine duchesne

La roue tourne... mais pas toujours dans le bon sens

Québec — Antoine Duchesne a beau vouloir s’en détacher, la question revient en boucle depuis son arrivée à Québec : as-tu un contrat pour la saison prochaine ?

Son collègue Guillaume Boivin comprend très bien comment il peut se sentir. Il était dans une situation semblable il y a deux ans à la veille du Grand Prix cycliste. Champion canadien en titre, il broyait du noir et songeait même à la retraite, à 26 ans.

« C’est presque un remake », a fait remarquer Boivin, hier matin, en marge de la conférence de presse de l’équipe nationale canadienne, pour laquelle Duchesne courra aujourd’hui. « Je trouve ça vraiment triste. On est de bons cyclistes au Canada. Avec les performances qu’il a réalisées, Antoine n’a pas besoin de prouver à personne qu’il est un bon cycliste. »

Si son ami Hugo Houle est sur le point de s’entendre avec Astana, une formation du WorldTour, Duchesne est toujours devant le néant pour 2018. Après quatre ans chez Direct Energie (anciennement Europcar), le natif de Chicoutimi s’est mis à regarder ailleurs, embauchant un agent pour l’occasion. L’initiative a déplu à son patron, Jean-René Bernaudeau, qui lui a brutalement fermé la porte au nez.

Début juillet, Duchesne, qui aura 26 ans mardi, pensait pouvoir retrouver du travail en Europe. Le temps a passé et les offres ne se sont jamais concrétisées.

« C’est toujours : on se reparle la semaine prochaine. Ça fait deux mois que c’est la semaine prochaine… »

— Antoine Duchesne, le deuxième Québécois qui a terminé le Tour de France, en 2016

Déjà précaire, sa position s’est détériorée il y a deux semaines quand Cannondale-Drapac a annoncé en catastrophe sa probable disparition l’an prochain en raison du retrait soudain d’un commanditaire. Tout d’un coup, la trentaine de coureurs de l’équipe américaine de première division est venue encombrer un marché déjà saturé. Les dirigeants ont lancé une campagne de sociofinancement, mais il faut trouver sept millions de dollars américains. Ils ont apparemment annoncé à leurs coureurs hier soir que les contrats déjà signés seraient respectés.

« Tout le monde attend de voir ce que ces coureurs vont faire, note Duchesne. Je suis dans une situation où j’ai très peu de poids de négociation. Les gens savent ce que je vaux et connaissent le coureur que je suis. En même temps, ils en profitent pour attendre et ils me feront probablement boucher les trous. »

Besoin de changement

Éprouvé par des chutes et la maladie, l’olympien de Rio est le premier à admettre qu’il n’a pas connu une dernière saison à la hauteur. Avec du recul, croit-il qu’il aurait mieux fait de poursuivre sa route avec Direct Energie ? « Je n’ai pas de regret parce que c’était vraiment mon choix, a-t-il assuré. J’avais besoin d’un changement. Je suis encore convaincu que je ne vais pas rester sur la touche. »

À la suite du départ de Duchesne, son compatriote Ryan Anderson a lui aussi décidé d’aller voir ailleurs après deux ans chez Direct Energie. L’Albertain de 30 ans prévoit partager son temps entre les États-Unis et l’Europe la saison prochaine, une avenue à laquelle Duchesne n’est pas encore prêt à se résoudre.

« Pour une raison ou l’autre, ce n’est jamais facile pour nous de trouver un contrat. »

— Guillaume Boivin

« C’est là que tu vois qu’une équipe comme SpiderTech [dissoute en 2012] manque beaucoup au cyclisme canadien, poursuit Guillaume Boivin. Tu regardes tous les Canadiens [sur le circuit], jeunes et moins jeunes, il y aurait moyen de faire une équipe vraiment solide. »

En 2015, Boivin a reçu une proposition inattendue d’Israel Cycling Academy, avec qui il s’est entendu pour deux ans. Le prochain contrat « est dans la poste », se réjouit-il. Promue en deuxième division, la jeune formation a pris du coffre et vise une première participation à un grand tour en 2018. Selon toute vraisemblance, ce sera le Giro, qui s’élancerait de Jérusalem.

Après avoir pris part à deux Tours d’Espagne, Boivin aimerait bien sûr être de l’aventure. Pour l’heure, il veut surtout se signaler au GP de Québec avec l’Academy. L’an dernier, il avait décroché le meilleur résultat canadien (17e) même s’il revenait à la compétition à la suite de deux blessures. « J’arrive de l’altitude avec les tours de l’Utah et du Colorado, j’ai vraiment confiance en mes moyens physiques », annonce l’athlète de 28 ans.

Duchesne se sent lui aussi en grande forme. Coureur protégé de l’équipe nationale, il tentera de jouer de finesse dans les deux ou trois derniers tours. Sans trop penser à son avenir.

Trois Québécois aux Mondiaux

Après avoir hésité, Antoine Duchesne participera finalement à la course sur route des Mondiaux de Bergen (Norvège), le 24 septembre. Il aura pour coéquipiers Guillaume Boivin et Hugo Houle, qui est en voie de terminer le Tour d’Espagne. Cyclisme Canada confirmera la composition de l’équipe dans les prochains jours. 

— Simon Drouin, La Presse

Pluie perturbatrice ?

En sept présentations du Grand Prix cycliste de Québec, jamais une échappée n’a pu résister au retour du peloton. L’issue de la course s’est presque toujours décidée dans le dernier kilomètre. Et si la pluie prévue aujourd’hui venait bousculer ce scénario ? « Ça ne s’est jamais couru sous la pluie, a rappelé Charly Mottet, concepteur du parcours et manager sportif de l’épreuve. À mon avis, s’il pleut, l’échappée peut aller jusqu’au bout. Un jour, ça va arriver, c’est sûr. » Aux yeux du gagnant de trois étapes du Tour de France, des averses ne feraient que « bonifier » l’épreuve. « La course devient beaucoup plus dure. On doit courir devant, c’est usant. C’est plus tendu, plus nerveux, il peut y avoir des cassures. » Peter Sagan est bien d’accord : « Assurément, ça aura une grande influence sur le déroulement de la course. Ça se passe en ville, il peut y avoir beaucoup d’huile sur la route, ça peut être glissant. On verra. »

— Simon Drouin, La Presse

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