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Klopas victime du mois d’août difficile

Le catastrophique mois d’août et la nécessité de retrouver un second souffle dans la dernière ligne droite de la saison ont motivé la décision de l’Impact de remplacer Frank Klopas par Mauro Biello, sur une base intérimaire. Le couperet est tombé, dans la nuit de samedi à hier, après l’obtention d’un consensus parmi les têtes dirigeantes de l’équipe.

« Les résultats du deuxième tiers avec 11 points en 11 matchs ne sont tout simplement pas satisfaisants, a résumé le vice-président exécutif Richard Legendre. Le mois d’août était également crucial et on l’avait bien identifié comme tel. On avait quatre matchs à la maison, et nous n’avons remporté aucune victoire. Ce sont donc les résultats du deuxième tiers de la saison qui nous ont poussés à remplacer Frank Klopas. On a besoin de meilleurs résultats dans la fin de saison. »

L’idée d’un congédiement de Klopas avait déjà pris de l’épaisseur, il y a 10 jours, lors d’un revers sans relief contre l’Union de Philadelphie dans le cadre des débuts de Didier Drogba. Les défaites subies la semaine dernière à Vancouver et à Toronto ont définitivement fait pencher la balance vers cette option, ce week-end. L’entraîneur d’origine grecque a appris la nouvelle lors d’une conversation téléphonique avec Nick De Santis. C’est lui qui avait choisi l’ancien homme fort du Fire de Chicago, en décembre 2013.

« Avec le match à Vancouver qui pouvait nous rouvrir les portes de la Ligue des champions et le match à Toronto, on savait que c’était une semaine importante. On savait que si ça ne se passait pas bien, il faudrait analyser la situation, a admis le directeur technique Adam Braz. Malheureusement, les choses n’ont pas tourné en notre faveur et on se retrouve notamment hors des places qualificatives pour les séries malgré des matchs en main. »

Les faits sont effectivement là. L’Impact est désormais au septième rang de l’Association de l’Est en compagnie des équipes d’expansion, ainsi que du Fire et de l’Union de Philadelphie, habitués à cette moitié de tableau. Le ressort collectif montréalais s’est brisé juste après une victoire au Yankee Stadium, le 1er août, tandis que l’attaque montréalaise est tombée en panne – deux buts en quatre matchs de MLS – après la transaction de Jack McInerney avec Columbus. Dans cette spirale pimentée par quelques remises en question (« Nous n’avons pas de philosophie », a dit Laurent Ciman), l’absence de plan B semblait criante. « Il y a une ligne très fine entre les victoires et les défaites. Quand les résultats vont dans le mauvais sens, c’est dur de changer cette dynamique », a répondu Braz sur cette débandade aoûtienne.

« Avec les 11 matchs qui restent, on a pensé qu’on devait prendre cette décision [de changer d’entraîneur] pour changer le cours des résultats. »

— Adam Braz, directeur technique de l’Impact

Braz a, par ailleurs, juré que rien d’autre n’est entré dans l’équation en ce qui concerne la décision de se séparer d’un entraîneur dont la rigidité tactique, le fatalisme, la communication interne ou externe, ainsi que la vision du jeu ont été grandement critiqués. « Un entraîneur-chef doit croire en ses idées, dans sa préparation et dans sa manière de gérer l’effectif. Peut-être que d’autres peuvent dire qu’il est entêté, mais moi, je vois ça d’une manière différente. »

LA VALSE DES ENTRAÎNEURS

Durant son bref passage avec l’Impact, Klopas n’a gagné que 14 matchs sur 57 et tout juste maintenu une médiocre moyenne d’un point récolté par match. Lors de sa première saison et malgré une gestion déjà critiquable, il a bénéficié d’une immunité en raison de la faiblesse d’un effectif que De Santis n’avait pas renouvelé l’hiver précédent. Cette saison, par contre, il n’est pas parvenu à soutenir un rythme constant malgré une amélioration dans plusieurs secteurs de jeu. À sa décharge, il restera tout de même l’entraîneur qui a hissé l’Impact jusqu’en finale de la Ligue des champions contre Club América.

« Il s’est vraiment dévoué pour ce club-là et on l’a apprécié. On a eu des résultats intéressants en Ligue des champions et il aura toujours ça dans son bagage. »

— Richard Legendre, vice-président exécutif

Avec son congédiement, l’Impact a maintenant recruté et mis à pied trois entraîneurs en l’espace de trois saisons et demie de MLS. De quoi se poser des questions sur le processus et les critères d’embauche. « On ne change pas d’entraîneur pour le plaisir d’en changer. On change parce qu’on n’a pas les résultats. On voit très bien que les équipes qui ont de bons résultats, à travers les années, ont les mêmes entraîneurs, a expliqué Legendre. […] Mais on n’est pas pour se dire qu’on ne peut pas faire les changements jugés nécessaires, à ce moment-ci, à cause de deux changements dans les dernières années. Il faut avoir de la constance dans les résultats. »

POURQUOI DE SANTIS A-T-IL APPELÉ KLOPAS ?

Puisque c’est lui qui a procédé à l’embauche, en décembre 2013, Nick De Santis a décidé d’annoncer la nouvelle du congédiement à Frank Klopas, tard samedi soir. En conférence de presse, Richard Legendre a clarifié la situation de celui qui occupe le poste de vice-président aux relations internationales et au développement technique. « C’est lui qui l’a appelé en premier, car c’était essentiellement une décision sur le plan humain. C’était plus naturel, et Adam [Braz] lui a parlé tout de suite après. […] Si vous vous demandez si De Santis a un rôle important à jouer dans le club, la réponse est oui, et c’est tant mieux. Cette année, le développement international, ça veut dire [Nacho] Piatti, [Andres] Romero, [Johan] Venegas et [Didier] Drogba. Je serais bien malvenu de dire qu’il n’a pas un rôle au niveau de la vision des choses et du développement de l’équipe. » — Pascal Milano, La Presse

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