Une consultation bidon sur la politique énergétique ?

La consultation menée par le gouvernement de Philippe Couillard et qui doit conduire à une nouvelle stratégie énergétique à l’automne a commencé vendredi dernier à Montréal avec une table ronde d’experts. La démarche est critiquée de toutes parts, pour toutes sortes de raison, la principale étant que ça venait tout juste d’être fait.

Cette consultation arrive en effet un an seulement après le dépôt du rapport de la Commission sur les enjeux énergétiques, qui était le résultat d’un exercice démocratique considérable.

La Commission sur les enjeux énergétiques

47 séances de consultation dans 15 régions

6 semaines de travaux

460 mémoires déposés

240 commentaires reçus sur l’internet

Coût de l’exercice : 1,5 million

Le rapport de la Commission, qui recommandait entre autres choses qu’Hydro-Québec arrête d’acheter de l’énergie éolienne dont elle n’a pas besoin, a été vite oublié par le gouvernement libéral, qui a choisi de refaire l’exercice, mais plus modestement. Des tables d’experts sont organisées sur trois thèmes : efficacité et innovation énergétiques, énergies renouvelables et hydrocarbures, mais aucune participation du public n’est prévue.

Ceux qui s’y intéressent peuvent suivre les discussions sur l’internet ou donner leur avis sur un blogue. Que faut-il attendre de cet exercice ? Les sceptiques sont nombreux.

« Cette nouvelle consultation est un exercice peu démocratique et un gaspillage de fonds publics dont les consommateurs auraient pu se passer en ces temps de compressions et d’austérité. »

— Marc-Olivier Moisan-Plante, analyste, politiques et réglementation en matière d’énergie, Union des consommateurs.

DE L’ÉLECTRICITÉ VENUE DES NUAGES

Des chercheurs russes veulent produire de l’électricité en harnachant les nuages. Le projet Air HES consiste à capter l’eau contenue dans les nuages avec un filet suspendu à un ballon dirigeable. L’eau est canalisée vers le sol dans des tuyaux et, à l’aide de la gravité, sert à faire tourner une petite centrale hydroélectrique. L’eau peut ensuite être récupérée pour d’autres usages.

Avec un filet d’une superficie de 1000 mètres carrés, les ingénieurs russes pensent pouvoir produire 185 kilowattheures d’électricité.

Une campagne de financement participatif a été lancée sans succès pour financer le projet, mais ses promoteurs n’ont pas lâché prise et ont refait un appel à tous sur le site vcstard.com. Un investissement de 5 millions serait suffisant pour alimenter en eau et en électricité une ville de 100 000 personnes, selon les promoteurs d’Air HES.

UNE TESLA À LA MAISON

Difficile de savoir si on doit encore croire aux ambitions d’Elon Musk, le fondateur de Tesla. L’entreprise affirme pouvoir augmenter ses revenus de 30 % par année au cours des 10 prochaines années, ce qui veut dire qu’il devrait se vendre 5 millions de voitures Tesla par année d’ici 10 ans, soit plus que Honda ou Nissan.

Ces revenus supplémentaires pourraient toutefois provenir de la vente de batteries pour usage résidentiel. Ce projet est sur le point d’aboutir, a fait savoir Elon Musk la semaine dernière. L’annonce en sera faite dans un mois ou deux et la production commencera en milieu d’année, a-t-il dit. Tesla n’est pas seule à travailler fort pour trouver des façons plus efficaces de stocker l’énergie, mais la gigantesque usine de batteries en construction dans le Nevada laisse croire qu’il réussira peut-être à produire quelque chose de plus performant.

Tesla en 2014 et en 2013

Ventes : 3,2 milliards US 2 milliards US

Pertes : 294 millions US 74 millions US

Nombre de voitures vendues : 33 200 22 200

LE VENT SE RAPPROCHE DU NUCLÉAIRE

L’industrie éolienne a ajouté 51 477 mégawatts de nouvelle capacité de production dans le monde en 2014. Avec un total de 369 553 mégawatts, la capacité de production des parcs éoliens en activité se rapproche de celle des centrales nucléaires, qui était de 377 000 mégawatts à la fin de 2014. C’est probablement cette année que le vent dépassera l’atome.

Les champions mondiaux de l’éolien

Pays/capacité/part

Chine : 114 763 mégawatts/31 %

États-Unis : 65 879 MW/17,8 %

Allemagne : 39 165 MW/10,6 %

Espagne : 22 987 MW/6,2 %

Inde : 22 465 MW/6,1 %

Royaume-Uni : 12 440 MW/3,4 %

Canada : 9 694 MW/2,6 %

France : 9 285 MW/2,5 %

Italie : 8 663 MW/2,3 %

Brésil : 5 939 MW/1,6 %

Reste du monde : 58 275 MW/15,8 %

Source : Global Wind Energy Council

Sources : Bloomberg, Agence France-Presse, Globe & Mail, Associated Press, Financial Times