Opinion

Publicité gouvernementalE
Monsieur Trudeau, investissez dans nos médias !

La lettre s’adresse au premier ministre du Canada

Nous avons été choqués d’apprendre, en visionnant le reportage « Publicité en ligne : Ottawa dépense cinq fois plus chez les géants du web » de Louis Blouin et Mathieu Gohier, diffusé le 16 février sur le site d’ICI Radio-Canada, que le gouvernement du Canada, au moyen de ses différents ministères, a investi plus de 52 millions dans les fameux GAFAM (Google, Amazon, Facebook, Apple et Microsoft) en 2018-2019.

Ces grandes firmes numériques, comme vous le savez, ne paient pas ou très peu de taxes et d’impôts au Canada.

Nous croyons aux promesses du gouvernement Trudeau d’imposer les géants du web dans les meilleurs délais, mais nous jugeons que les instances gouvernementales ont elles aussi une responsabilité d’encourager l’achat local. Dans ce contexte, il nous apparaît incompréhensible que 80 % des investissements publicitaires d’Ottawa se dirigent vers les GAFAM, alors que les médias canadiens possèdent des atouts indéniables pour joindre un public tout aussi diversifié.

On ne vous apprend rien lorsqu’on vous parle de la crise qui sévit dans les médias d’ici. Ni lorsqu’on vous rappelle que les revenus publicitaires sont le nerf de la guerre et que toutes les entreprises médiatiques privées en dépendent. Ni lorsqu’on souligne par ailleurs que, bien sûr, la publicité en ligne en fait partie.

Notre modèle d’affaires est simple : créer du contenu de qualité pour que les lecteurs soient au rendez-vous. Nos lectorats attirent les annonceurs, car c’est précisément à eux que ces derniers s’adressent.

Seulement au Québec, l’industrie représente plus d’un millier d’emplois directs et génère plus de 100 millions de dollars de revenus par année, sans compter l’impact de ses activités dans le domaine de la distribution, le secteur du développement numérique, de l’impression, de la création et de la publicité. En 2017, les magazines québécois destinés au grand public joignaient quelque 11,8 millions de lecteurs.

La diversité des contenus produits chez nous est riche et vaste. Tous nos magazines, chacun à sa façon, reflètent notre culture, notre façon de vivre, de manger, de consommer, de lire, d’épargner.

Nous comprenons que vous voulez vous adresser aux Canadiens là où ils se trouvent. Alors nous vous invitons, cher Premier Ministre, à visiter nos différentes plateformes.

Vous verrez que le site web de Ricardo joint à lui seul plus de 3,8 millions d’internautes et que la marque Véro (le magazine et ses déclinaisons) s’adresse à plus de 800 000 femmes. Vous constaterez aussi que L’actualité joint plus de 1,2 million de Québécois et que les magazines Elle Québec et Elle Canada joignent plus de 2,7 millions de femmes. Ce ne sont ici que quelques exemples, car plusieurs autres médias importants s’ajoutent à cette liste.

Le nombre de lecteurs joints est donc considérable, mais la qualification de l’audience l’est tout autant. Or, le taux d’engagement de nos internautes dépasse largement celui des géants du web – notamment grâce à la qualité de l’information qu’on trouve dans nos médias –, que ceux-ci soient numériques ou imprimés.

Nous vous donnons notre parole qu’en investissant vos budgets publicitaires dans nos médias, vous constaterez que nous sommes en mesure de répondre aux attentes de façon encore plus efficace et adaptée que celle des géants du web.

L’invitation est lancée pour en discuter quand vous voulez.

* Signataires : Caty Bérubé, présidente et éditrice, Pratico-Pratiques ; Véronique Cloutier, égérie et cofondatrice, magazine Véro ; Brigitte Coutu, présidente, Ricardo Média ; Charles Grandmont, rédacteur en chef, L’actualité ; Hervé Juste, rédacteur en chef, Reader’s Digest ; Philippe Lamarre, président, Urbania ; Suzanne Lareau, présidente-directrice générale, Vélo Québec ; Ricardo Larrivée, cofondateur, Ricardo Média ; Louis Morissette, président, KO Média ; Nicolas Rondeau Lapierre, éditeur, Les éditions Multi-Concepts ; Alexandre Taillefer, actionnaire, Mishmash Média

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