Ski

Deux skieurs, un seul but

L’un est à Falun, en Suède ; l’autre, à Garmisch-Partenkirchen, en Allemagne. À partir de demain, le fondeur Alex Harvey et le descendeur Erik Guay repartent à la chasse aux podiums de Coupe du monde à l’endroit où ils ont connu leurs plus beaux succès. Chassé-croisé avec les meilleurs skieurs au pays.

Erik Guay

En forme

Ébranlé par sa 20e place de la veille au super-G, Erik Guay a rebondi samedi en prenant le sixième rang de la descente de Kitzbühel, à 16 centièmes du podium. Sans être spectaculaire, le début de saison du skieur de 35 ans est plutôt régulier, avec quatre courses sur six où il a fini sixième ou mieux. « Ça va bien dernièrement », s’encourageait-il en début de semaine alors qu’il reprenait des forces à Seefeld, en Autriche. Troisième du super-G de Val Gardena, le 24e podium de sa carrière, il est toujours à la recherche de l’étincelle qui lui permettra de passer à la vitesse supérieure.

Erik Guay

Piste à succès

En 2003, à son premier essai sur la piste Kandahar en super-G, Guay, alors âgé de 21 ans, a réussi son premier top 10 en Coupe du monde. Quatre ans plus tard, en descente, il a décroché sa toute première victoire sur le circuit, au lendemain d’une troisième place en super-G. En 2010, il a gagné le dernier super-G pour arracher in extremis le Globe de cristal de la spécialité. Un an plus tard, sur une piste redessinée (Kandahar 2), il est devenu champion du monde de la descente. « Sur papier, ce n’est pas une piste qui devrait bien me convenir », confie pourtant le skieur de Mont-Tremblant, soulignant l’absence de longues sections de glisse avec de grands mouvements de terrain, sa spécialité. « Un peu comme à Kitzbühel, cette piste est habituellement glacée dur et vraiment pentue. C’est aussi un endroit très exigeant pour les jambes. Je dirais que j’ai toujours été un des plus forts, alors ça me sert bien. »

Erik Guay

Scénario favorable

Annulée en raison d’une tempête de neige, la descente de Wengen a été reprogrammée demain à Garmisch-Partenkirchen, la veille de l’épreuve déjà à l’horaire. Guay aura donc deux occasions de se mesurer à la Kandahar 2 en 24 heures. Avec seulement trois descentes depuis le début du calendrier, difficile de déterminer un favori. L’Italien Dominik Paris, leader du classement, sera assurément galvanisé par sa deuxième victoire à Kitzbühel. Le jeune Norvégien Aleksander Aamodt Kilde, 5e du super-G à Kitzbühel, revient sur les lieux de son unique victoire en descente. Le Suisse Beat Feuz, qui tenait une bonne course sur la Streif avant de visiter les filets, fait aussi partie des prétendants. Le seul entraînement chronométré est programmé aujourd’hui.

Classement de la Coupe du monde (descente) 1. Dominik Paris (ITA) 142 points 2. Aksel Lund Svindal (NOR)* 140 3. Peter Fill (ITA) 139 4. Adrien Théaux (FRA) 131 5. Erik Guay (CAN) 125 6. Kjetil Jansrud (NOR) 122

* Blessé, il ratera le reste de la saison.

Erik Guay

En route vers les Mondiaux

Après les deux descentes de Garmisch, Guay reprendra l’entraînement à un endroit encore à déterminer. Il mettra ensuite le cap vers Saint-Moritz, théâtre des Mondiaux du 6 au 19 février. « On arrivera assez tôt à Saint-Moritz pour faire un peu d’entraînement et voir de quoi ont l’air les conditions de neige », a-t-il indiqué. La station suisse est aussi un endroit qui lui sourit : il a terminé sixième au super-G à son tout premier départ aux Championnats du monde, en 2003, et il est monté sur la troisième marche du podium en descente à son retour, l’hiver dernier. « Les médias ont commencé à poser des questions sur les Mondiaux, mais je n’y accorde pas beaucoup d’attention. Je suis un gars qui vit plus dans le moment présent. »

Alex Harvey

En forme

Alex Harvey connaît la plus belle séquence de sa carrière en Coupe du monde : deux victoires consécutives et une troisième place historique au relais 4 x 10 kilomètres à Ulricehamn, en Suède, dimanche. Est-il le skieur de l’heure sur le circuit de la Coupe du monde ? « C’est toujours [Martin Johnsrud] Sundby qui porte le maillot jaune, réplique celui qui pointe au quatrième rang du classement. Normalement, je progresse au fil de la saison. C’est encore le cas cette année, mais la grande différence, c’est que j’ai commencé d’emblée avec un niveau de base plus élevé. » Aurait-il atteint son pic de forme trop rapidement ? « Je n’ai pas l’impression. Quand tu es en train de peaker, tu es vraiment à un autre niveau. Il n’y a rien qui te fait mal. Je pense qu’il y en a encore sous la pédale. »

Alex Harvey

Piste à succès

Vingt-cinq ans après son père Pierre, qui y a obtenu ses deux premières victoires en Coupe du monde, Alex Harvey s’est imposé à Falun au prologue des finales en 2012. Il est monté deux autres fois sur le podium, dont une victoire au skiathlon en 2014. Il a couronné le tout avec deux médailles aux Championnats du monde de 2015. Visiblement, la fameuse côte Mördarbacken (la « colline meurtrière ») ne lui fait pas peur. Deux facteurs expliquent ses succès là-bas : la présentation des épreuves vers la fin de la saison, moment où il est généralement le plus en forme, et le fait que l’arrivée soit l’endroit le plus bas du parcours. « Ça fait un scénario de course qui me convient bien. Il y a des attaques dans la montée, mais on peut ensuite récupérer un peu. On se regroupe un peu et ça fait des arrivées au sprint, comme au skiathlon des Mondiaux. »

Alex Harvey

Scénario favorable

Harvey s’élancera samedi pour un sprint individuel libre et dimanche pour un 30 km classique en départ groupé. « Je suis quand même content : à Davos, par exemple, le 30 km était en premier, suivi du sprint le lendemain. C’est dur de remettre la machine en marche et d’avoir assez de vitesse dans les jambes. Là, ça me permet vraiment d’envisager d’avoir de bons résultats dans les deux courses. » Le Norvégien Martin Johnsrud Sundby et le Suisse Dario Cologna ont démontré leur grande forme en distance à Ulricehamn. En sprint, Paal Golberg, pourtant leader du classement, et Petter Northug, dont la forme soulève des débats à l’approche des Mondiaux, n’ont pas été retenus par les Norvégiens, qui compteront sur Krogh, Klaebo, Iversen, Skar et Brandsdal. Le Suédois Calle Halfvarsson a gagné le sprint classique de Lillehammer.

Classement de la Coupe du monde (général) 1. Martin Johnsrud Sundby (NOR) 1218 points 2. Sergey Ustiugov (RUS) 961 3. Matti Heikkinen (FIN) 741 4. Alex Harvey (CAN) 694 5. Marcus Hellner (SUÈ) 648

Alex Harvey

En route vers les Mondiaux

Après Falun, Harvey fera l’impasse sur la Coupe du monde préolympique de Pyeongchang, prévue les 4 et 5 février en Corée du Sud. Lundi, il se rendra plutôt à sa traditionnelle base d’entraînement en altitude de Livigno, en Italie, pour amorcer sa préparation en vue des Mondiaux de Lahti, en Finlande, du 22 février au 5 mars. Toute l’équipe canadienne se réunira ensuite pour un camp final à Davos, en Suisse. Avec le récent podium au relais, il peut dorénavant envisager de s’illustrer dans les six épreuves au programme des Championnats du monde.

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