L’accord signé, le plus dur commence
BRUXELLES — Le Canada et l’Union européenne ont finalement signé l’Accord économique et commercial global (AECG), hier, mais cela n’empêche pas le premier ministre canadien Justin Trudeau de reconnaître qu’il y a loin de la coupe aux lèvres.
M. Trudeau a dit espérer que la mise en œuvre provisoire de l’entente – qui nécessite seulement l’approbation des Parlements canadien et européen et non de tous les États membres de l’UE – pourra se réaliser d’ici quelques mois. Selon lui, cette ratification par les deux Parlements permettrait l’entrée en vigueur de 98 % des clauses de l’accord.
Jusqu’à maintenant, les représentants canadiens et européens soutenaient que cette ratification pourrait mettre en œuvre 90 % du texte signé.
L’AECG touche plus de 500 millions d’Européens et 35 millions de Canadiens.
Après sept ans de négociations ardues, M. Trudeau et les présidents du Conseil européen et de la Commission européenne, Donald Tusk et Jean-Claude Juncker, ont formellement signé l’accord de 1600 pages et son complément, l’Accord de partenariat stratégique (APS).
Le chemin menant à sa ratification complète sera long. Même M. Trudeau l’a reconnu en affirmant qu’il faudra plus qu’une simple cérémonie de signature pour que l’entente entre entièrement en vigueur.
« Le travail ne fait que commencer. Il ne faut pas se contenter de signer des accords aussi difficiles et importants que celui-là. Il faut assurer le suivi. C’est ce que nous avons fait afin de donner des outils aux petites et moyennes entreprises. »
— Justin Trudeau
Les libéraux et les conservateurs étant pour l’entente, l’AECG devrait être facilement ratifié par le Parlement canadien.
Mais cela ne sera pas le cas en Europe.
Le Parlement européen devra approuver l’AECG. Les observateurs s’attendent à ce qu’il le fasse au début de 2017.
Mais les 28 pays membres de l’UE et une myriade de gouvernements régionaux devront aussi ratifier le texte de l’entente. Ce processus pourrait s’éterniser pendant plusieurs années et même dérailler. Le quotidien Le Monde rappelait hier que pas moins de 38 assemblées, nationales ou régionales, devront se prononcer dans les pays de l’Union.