Le Canadien Statistiques avancées

Entre les poteaux…

Nous aurons donc droit, au premier tour, à une reprise du duel de 2013, remporté en cinq matchs par les Sénateurs d’Ottawa.

Encore une fois, les Montréalais amorcent la série à la suite d’une saison couronnée de succès, mais leur place au classement, au-delà de l’avantage de la patinoire, ne doit pas être vue comme le signe d’un avantage clair sur leurs rivaux.

Les Sénateurs ont réussi, depuis l’arrivée de l’entraîneur Dave Cameron, à rehausser significativement leur niveau de jeu.

UNITÉS SPÉCIALES

Les arbitres tendent à ranger leur sifflet en fin de saison, mais les unités spéciales peuvent quand même faire basculer les choses à l’échelle d’un match.

Sur ce point, Canadien et Sénateurs sont deux équipes qui affichent des statistiques étonnamment semblables.

En désavantage numérique, les deux clubs se distinguent par les performances de leurs gardiens, qui affichent des moyennes largement supérieures à celle de la LNH dans ces situations (0,872).

L’avantage numérique des Sénateurs produit un nombre supérieur de tirs au but, et le site war-on-ice.com nous indique qu’ils obtiennent aussi un nombre supérieur de chances de marquer (50 par heure jouée, contre 40 pour le Canadien).

À FORCES ÉGALES

C’est dans cette situation que l’essentiel de la série va se jouer, on l’aura compris.

En premier lieu, on attend un duel de gardiens de but. Les exploits d’Andrew Hammond sont aujourd’hui connus (20 victoires et une seule défaite en temps réglementaire en 23 départs), mais les autres gardiens des Sénateurs ne sont pas piqués des vers non plus. Au total, ils ont donné à leur équipe des performances égales ou supérieures à la moyenne de la LNH (0,917) tout au long de la saison.

L’avantage que confère Carey Price au Canadien, s’il demeure en santé, est donc désormais amoindri. Sa supériorité et sa constance permettent au Canadien, depuis le début de la saison, d’obtenir 55 % des buts marqués à forces égales pendant un match, même s’ils n’obtiennent que 49 % des tirs.

Contre des gardiens affichant une moyenne de 0,928 (le score des gardiens d’Ottawa), cet avantage diminue à un peu moins de 52 %. Sur une saison complète, la chose reste respectable. Mais sur une série de sept matchs ?

Le Canadien doit aussi espérer que Price reprenne tout son aplomb. Lorsqu’on regarde les performances des gardiens des deux clubs au fil des mois, on constate qu’après une saison d’une remarquable constance, les gardiens montréalais connaissent actuellement un réel passage à vide, ce qui n’est certainement pas le cas à Ottawa.

Cette diminution de l’écart entre les performances des gardiens du CH et de leurs adversaires met donc d’autant plus l’accent sur la possession de la rondelle. La meilleure approximation qu’on a aujourd’hui de cette mesure, soit la part des tirs obtenus par une équipe ajustée en fonction du score, indique que les deux adversaires ont affiché au fil de la saison des profils extrêmement différents pour, finalement, aboutir quasiment au même point.

L’amélioration des performances des Sénateurs à la suite du départ de Paul MacLean, en novembre, est bien réelle et ne s’estompe qu’en fin de saison, au cours des six derniers matchs. Rien ne laisse croire que cette équipe est actuellement en régression ; c’est de toute évidence un club supérieur à la moyenne en possession de rondelle qui s’amènera mercredi au Centre Bell.

Du côté du Canadien, c’est le docteur Jekyll et M. Hyde : trois mois supérieurs à la moyenne, trois à afficher des scores dignes des bas-fonds du classement. L’équipe semble actuellement sur une lancée, mais si elle retombe dans des ornières déjà fréquentées, il n’est pas dit que l’excellence de Price suffira cette fois à les en extirper.

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