MODE QUÉBÉCOISE

Miss Versa, la robe des vacancières

La robe idéale pour les vacances au soleil serait-elle fabriquée dans le quartier industriel de Drummondville ? Le créateur de la griffe Miss Versa, Érik Provencher, prétend que si.

Son tissu est confortable, léger, extensible et infroissable. La robe se lave à la machine et ses couleurs ne pâlissent pas. Faite de micropolyester (82 %) et d’élasthanne (18 %), la robe Miss Versa est même conçue pour être séchée… à la machine, quoiqu’elle sèche très rapidement suspendue.

N’est-ce pas un peu imprudent de mettre une robe à la sécheuse ? « Non, nous voulons que nos clientes les mettent dans la sécheuse ! », a répondu Érik Provencher, rencontré dans son usine.

L’homme d’affaires explique que les couleurs de ses robes sont imprimées au moyen d’une technique conçue pour les banderoles et les enseignes commerciales qu’on voit dehors. Et qui sont faites pour résister aux pires intempéries : rayons du soleil, gel, pluie, neige.

Alors forcément, les robes Miss Versa sont extrêmement résistantes. Mais cette technique assez unique dans le monde de la mode n’est pas un argument de vente que l’entreprise met de l’avant.

MOTIFS ET COUPES POLYVALENTS

« Mon but est de créer la robe parfaite pour le voyage. Miss Versa, c’est coloré. C’est la robe que tu vois dans un resort », dit Érik Provencher, qui œuvre dans le monde du vêtement depuis plus de 20 ans (il concevait auparavant des sous-vêtements, des pyjamas et des robes de chambre pour hommes).

Étant donné qu’on veut toutes voyager le plus léger possible, il s’affaire à créer des robes dont les motifs et les coupes sont aussi polyvalents que possible, d’où leur nom (Versa pour versatile). Ses créations se portent autant pendant la journée en balade qu’en soirée au restaurant, fait valoir l’entrepreneur. 

« On veut que la cliente se dise : "Pour 130-140 $, j’en ai pour mon argent". »

— Érik Provencher, créateur de la griffe Miss Versa

Ces dernières années, la griffe Miss Versa s’est diversifiée. Elle a proposé des robes pour toutes les occasions, toutes les saisons (tuniques à porter sur des leggings, robes à manches longues, robes longues, etc.). Une tentative infructueuse. « Nous étions trop en concurrence directe avec des généralistes », résume Érik Provencher.

POUR TOUTES LES MORPHOLOGIES

L’automne prochain, l’entreprise reviendra donc « à la base », à ce qu’elle faisait à ses débuts, soit la robe pour les vacances au soleil et les croisières (et l’été au Québec, pourrions-nous ajouter). Elle se concentrera par ailleurs sur deux modèles « qui vont faire à tout le monde ». Soit une coupe cintrée de type A et une coupe droite semi-ample. La cliente cible a entre 35 et 45 ans. 

Du même souffle, la PME augmentera le nombre de tailles offertes. Désormais, les robes iront de TTP à TTG, plutôt que de TP à TG. L’entreprise conçoit plusieurs collections par année.

100 % QUÉBEC

Dans ses installations de Drummondville, Le Dernier Mec (nom de l’entreprise qui fabrique la marque Miss Versa) dessine les patrons, coupe le tissu et se charge de l’impression des motifs. La couture se fait partiellement au même endroit, mais principalement chez un sous-traitant montréalais.

Érik Provencher calcule que ses robes lui coûteraient deux fois moins cher à produire s’il se tournait vers l’Asie. Mais il préfère garder le contrôle sur son produit et pouvoir s’ajuster rapidement aux tendances. L’étiquette « fabriquée au Québec » n’est-elle pas un argument de vente ? « Malheureusement, non », répond l’entrepreneur, même si certaines clientes sont fières de porter un vêtement local, précise-t-il.

À l’heure actuelle, une centaine de points de vente tiennent la marque, dont 70 au Québec. On peut aussi l’acheter en ligne au misseversa.ca. Le site propose aussi, à moitié prix, les modèles des saisons précédentes.

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