Politique

Legault confirme le virage « canadien » de la CAQ

Drummondville — Se disant « fier d’être Canadien », François Legault a confirmé le repositionnement de la Coalition avenir Québec (CAQ) sur le plan constitutionnel, hier. Il a proposé des partenariats avec les autres provinces et courtisé l’électorat anglophone.

Le chef caquiste avait indiqué dès 2012 qu’il voterait « non » dans un éventuel référendum sur l’indépendance. Mais hier, il a fait sa plus importante profession de foi en faveur du Canada.

« Je suis fier d’être Canadien, a dit M. Legault. Je suis fier de ce qu’on a construit, et le Canada, ça a commencé ici, au Québec. »

Il a mis en relief son virage « canadien » en promettant un ambitieux projet pour développer Hydro-Québec, une « Baie-James du XXIe siècle ».

M. Legault propose de nouer une série d’ententes avec l’Ontario, le Nouveau-Brunswick, Terre-Neuve-et-Labrador et les nations autochtones. Son objectif est de faire « exploser » les exportations d’électricité vers les autres provinces et vers les États-Unis.

« Je veux que le Québec devienne le centre, l’opérateur, le producteur d’énergie le plus important dans le nord-est de l’Amérique du Nord. C’est un projet très important, avec des milliers d’emplois très bien payés. »

— François Legault, chef de la Coalition avenir Québec

S’il devient premier ministre, M. Legault envisage de rouvrir l’entente controversée avec Terre-Neuve-et-Labrador pour le développement de Churchill Falls. Mais cette option n’est sur la table que s’il y a des gains pour le Québec.

Le chef caquiste a clairement laissé entrevoir des partenariats avec Terre-Neuve-et-Labrador en évoquant les difficultés du projet Muskrat Falls, pour lequel le gouvernement fédéral vient de débloquer une nouvelle aide financière. Il a aussi ouvert la porte à ce que d’autres provinces investissent pour accroître le potentiel hydroélectrique du Québec.

« On n’exclut pas que les autres provinces pourraient avoir un certain pourcentage d’actions dans le partenariat », a-t-il illustré.

« Article 1 » et main tendue

Cette proposition est l’une des premières manifestations du repositionnement entrepris par la CAQ sur la question constitutionnelle. Les militants ont adopté au cours du week-end une résolution qui modifie la Constitution du parti. Son « article 1 » précise désormais que le Québec doit se développer « à l’intérieur du Canada ».

M. Legault a cependant rejeté l’étiquette « fédéraliste », qu’il associe au statu quo. Il a pris soin de rappeler que son parti souhaite une « nouvelle entente » avec le Canada par laquelle le Québec obtiendrait de nouveaux pouvoirs en matière d’immigration et de langue.

François Legault a également tendu la main aux Québécois anglophones qui, selon lui, sont tenus pour acquis par le Parti libéral.

Le chef caquiste avait déjà tenté de courtiser les Anglo-Québécois. Mais il estime qu’en précisant la position de la CAQ sur l’appartenance au Canada, ces efforts pourraient cette fois porter leurs fruits.

« Si vous ne voulez pas un référendum, si vous ne voulez pas la souveraineté, vous avez maintenant une alternative, a dit M. Legault. C’est ce que je dis, et je le dis encore plus clairement qu’il y a cinq ans. »

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