Isabelle, comment on fait les bébés ?
D’où est venue l’idée de cet album, où un tout petit garçon demande à ses parents comment on fait les bébés ?
À la bibliothèque, à la section jeunesse, souvent les gens viennent chercher des livres de manière utilitaire. Ils disent : « Là, je veux apprendre à mon enfant à utiliser le petit pot. » Plusieurs fois par année, on me demande un livre sur comment on fait les bébés. Moi, j’imaginais le petit bout de 5 ans à qui je présentais des livres sur le corps humain… Dans le fond, lui, il veut se le faire verbaliser. Il n’a pas envie de voir une image. J’ai voulu écrire un livre là-dessus, pour dédramatiser le tout. Juste pour ouvrir une discussion, dans le fond.
Depuis septembre, l’éducation à la sexualité a une place plus formelle dans les écoles québécoises, non ?
Je fais partie du conseil d’établissement de l’école de mes enfants. Maintenant, ils n’ont en effet pas le choix d’introduire des notions de sexualité à tous les âges. J’imaginais les profs : comment ils abordent ça ? Ce livre, c’est une façon chouette d’ouvrir la discussion, au préscolaire et au premier cycle, jusqu’en deuxième année.
Votre album ne donne pas de détails anatomiques, sans être conservateur, c’est un exploit !
Je voulais vraiment mentionner le fait que deux femmes ou deux hommes peuvent avoir un bébé. Ma meilleure amie – c’est la marraine de ma fille – vit avec une femme, elles ont deux enfants. Je ne voulais pas mettre ça de côté. Pareil avec les mamans ou les papas tout seuls. À la bibliothèque, j’ai beaucoup de mamans solos. Je trouvais ça important de les inclure.
Avez-vous d’autres projets de livres ?
Je vais rester à l’affût des demandes de livres qu’on me fait à la bibliothèque. Et continuer à m’inspirer de la vision du monde de mes petits usagers pour y répondre. Je vais avoir 40 ans cette année, et j’avais trois projets : écrire un livre, avoir un tatouage et partir en voyage avec ma famille. Mon livre va m’avoir payé mon tatouage !