Courrier

Le Pacte pour la transition, qui vise à protéger l’environnement et dont le metteur en scène Dominic Champagne est l’un des instigateurs, a fait énormément réagir nos lecteurs.

Pourquoi M. Champagne ne s’est pas fait élire pour faire de la politique au lieu de faire de la mise en scène ? Il devrait choisir son camp : politique ou scène.

— Étienne Lambert

Courrier

Non merci, je ne signe pas

Des lois, des mesures, des programmes, non merci. Pour cette raison, je ne signe pas. Depuis longtemps, je prends au quotidien des actions pour protéger ma planète, et pas besoin de signer pour cela. C’est à chaque citoyen et citoyenne de faire des actions. Ce dont les gens ont besoin, c’est d’éducation pour savoir comment s’améliorer. Je pense à une émission du style de L’épicerie, mais pour nous aider à savoir quoi faire au quotidien.

— Julie Tessier

OK, je signe, c’est facile…

Mais après, qu’est-ce qu’on doit faire de plus que ce que l’on fait déjà ? J’ai une petite voiture depuis 1980. Je recycle tout ce que je peux recycler. Je fais du compost, ma ville ne recycle que les feuilles (pas de bac brun). Je donne et j’achète des vêtements usagés. Je fais mon possible pour ne pas utiliser de plastique, mais il y en a partout. Je vais refuser mon Publisac, je peux m’en passer. Et ma ville, qu’est-ce qu’elle doit faire ? À tous les grands connaisseurs en environnement, je demande : quoi faire à part signer ? À bon entendeur, salut !

— Cécile Chabot

Je ne suis pas contre la vertu

Avons-nous besoin de signatures ou de gestes ? J’aurais aimé voir des gestes concrets, je veux bien que certains artistes ou ex-politiciens nous disent qu’ils sont pour la vertu, mais…

Si quelqu’un me dit qu’il n’emballera pas ses cadeaux de Noël ou d’anniversaire, qu’il n’assistera pas au prochain Grand Prix de Formule 1 ou qu’il proposera à son conseil de ville, sa province ou son pays d’interdire la présentation d’un festival aérien, ou encore qu’il prendra le bus demain, un petit geste concret, quoi… Non, je ne suis pas contre la vertu.

— Robert Sheedy

Une « ’tite manif de gauche »

Le Québec est de loin la région la plus verte en Amérique avec son hydroélectricité. J’ai du mal à m’identifier à ce mouvement typiquement montréalais où les plus engagés bénéficient de métros, de trains de banlieue, d’autobus et de la reconstruction intensive des infrastructures routières. De plus, cette hypocrisie grandissante qui consiste à conspuer l’industrie du pétrole alors que la quasi-totalité de nos vêtements et des objets indispensables de la vie de tous les jours en contiennent, commence à être franchement malhonnête et redondante. En attendant, on s’est payé une autre « ’tite manif de gauche caviar » sponsorisée par nos artistes en manque de visibilité, mais trop contents de faire des pubs de voiture, de se prendre en selfie dans le jet privé ou de rouler en Cadillac Escalade.

— Patrick Fiset

Profond malaise

Moi, je ne signerai pas cette fois-ci et ne participerai pas ! J’ai lu avec intérêt et entendu tout le branle-bas de combat entourant la présentation faite par nos artistes. Mais cette fois-ci, un sentiment d’hypocrisie et d’amertume m’est venu.

Wow, toutes ces personnalités qui parlent d’environnement et d’énergie renouvelable ! Qui manifestent leurs préoccupations quant au sort de notre bonne vieille Terre ! Je les regardais tous et je me demandais : lesquels d’entre eux font des efforts ? Ceux qui font de la publicité de voiture ? Sûrement pas, contrat trop lucratif ! Ceux qui possèdent 2 ou 3 VUS, qui vivent en banlieue dans des maisons de type château ? Qui ne boivent que des cafés Nespresso et qui voyagent de par le monde comme bon leur semble ? J’ai un malaise profond !

Peut-on commencer par des actions individuelles ? Oui, nous avons besoin de lignes directrices de la part du gouvernement, mais également de petits gestes quotidiens. Qui en fait vraiment dans notre belle brochette de vedettes et de personnalités publiques ? Au plaisir de vous rencontrer dans les transports en commun !

— Chantal Champagne

Pour la survie de notre planète

Moi aussi, je signe le pacte pour la survie de notre planète ! Et que nos dirigeants réussissent à le faire signer aux grandes entreprises qui favorisent la consommation d’articles en plastique non réutilisables et le suremballage (Costco en chef de file !)

— Stéphane Lefebvre

Les rêveurs et les réalistes

Pour moi, il y a deux clans. Le clan des rêveurs déconnectés, des artistes donneurs de leçons. Qui lutte contre les moulins à vent illusoires du réchauffement climatique, et contre lequel on doit toujours lutter au lieu de s’adapter.

Et le clan des réalistes, prônant de mettre la priorité à lutter contre de véritables tragédies environnementales… Souvent causées par les rêveurs du premier groupe, comme le désastre causé par l’accumulation de déchets « recyclables », mais qu’on n’arrive plus à recycler !

— Michel Bellemare

La planète va se « tanner » de nous

J’aimerais bien savoir, dans ce groupe d’artistes, combien possèdent des Range Rover ou de gros VUS ? Combien de fois prennent-ils l’avion par année ? Ont-ils des maisons secondaires ? Combien de sorties au restaurant par année ? Ces artistes sont là pour nous divertir et non pour faire la morale.

Nous sommes 8 millions au Québec et 35 millions au Canada sur une population mondiale de 7,6 milliards. Même si on arrête tous de consommer demain matin, ça ne changera absolument rien ! Ce n’est pas une raison pour ne pas changer nos habitudes de consommation et de simplement moins consommer, car à la fin de la journée, c’est la seule vraie chose à faire si on veut réduire notre empreinte carbone.

Faut arrêter de se voir comme des dieux et dire « on doit sauver la planète », mais plutôt « qui va nous sauver de la planète ? », car quand elle sera tannée de nous, on va le savoir assez vite !

— Alain Broccante

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Lettre ouverte aux signataires du Pacte

En tant que personnes conscientisées aux enjeux environnementaux et en tant qu’étudiantes et étudiants à la maîtrise en environnement, nous applaudissons l’initiative du Pacte pour la transition.

Cela réitère une fois de plus l’importance et le sérieux de la lutte contre les changements climatiques, défi majeur de notre époque. 

Qu’autant de personnalités publiques se rassemblent pour lancer un tel cri du cœur témoigne d’une prise de conscience collective – qui transcende d’ailleurs largement le milieu artistique. Les gens sont prêts à agir, nous le constations samedi dernier partout à travers le Québec.

La grande popularité et le nombre grandissant de signataires nous réjouissent, car il s’agit d’une preuve de plus que les enjeux reliés aux changements climatiques sortent des cercles d’initiés. Nous ne voulons pas en rester là. 

Nous avons constaté que le Pacte divise quant à sa crédibilité. Il est vrai que personne n’est tenu d’être parfait. Cependant, certaines incohérences sont flagrantes et peuvent expliquer les critiques. Loin de nous l’idée de discréditer une telle initiative. Nous aimerions profiter de l’engouement actuel pour enjoindre les signataires – et tous les citoyens – à aller plus loin.

Les signataires du Pacte « manifest[ent] [leur] ferme volonté de poser les gestes qui s’imposent ». Partant de cet engagement, nous proposons de mettre en place une tribune afin d’exposer les bons coups de tout un chacun. 

Les signataires se sont engagés à changer leurs habitudes, mais qu’en est-il concrètement ? Pour les personnalités publiques, l’impact serait d’autant plus important considérant leur influence et leur grande visibilité.

Celles-ci ont la chance de donner l’exemple et d’inspirer leurs concitoyens en rendant publique la manière dont ils réduisent leur empreinte écologique. Nous croyons qu’il est dans l’intérêt commun de donner suite à la signature dès maintenant et ne pas attendre 2020. Un engagement n’est rien sans des actions concrètes, il en va de la cohérence et de la crédibilité du Pacte.

Inspirons-nous collectivement !

— Adéline Hamelin-Groleau et Julia Roy-Touchette au nom des étudiantes et étudiants à la maîtrise en environnement de l’Université de Sherbrooke

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