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Édition du 6 mars 2017,
section AUTO, écran 3
« Comme je travaillais sur le projet depuis deux ans, je me sentais en confiance pour piloter la voiture lors des compétitions, bien que ce soit parfois stressant. »
« Il s’agit d’un prototype étudiant qui est très long et coûteux à produire. Personne ne veut être celui qui l’abîme ! »
— Amanda Hébert
En 2015, Amanda remporte la deuxième place du Formula Sun Grand Prix au Texas. En 2016, elle franchit la ligne de départ du prestigieux American Solar Challenge, qui propose de parcourir sept États américains (et près de 3200 km !) en seulement huit jours.
« Ce qui me passionne, c’est de rendre les voitures plus efficaces, rentables et écologiques. Je m’intéresse à la progression des voitures électriques et des voitures à pile combustible hydrogène qui feront peut-être leur apparition au cours des prochaines années. »
Élevée dans le monde automobile, Nathalie Aumont avait seulement 10 ans quand elle aidait au ménage dans le commerce de son père, qui était concessionnaire, en revenant de l’école.
Après des études en ressources humaines, elle surprend sa famille en annonçant son intention de reprendre le flambeau de Joliette Toyota : « À la fin des années 80, il n’y avait presque pas de femmes dans l’industrie automobile. Certaines héritaient du concessionnaire de leur mari, mais elles ne persistaient pas. »
« À l’époque, les vestons corporatifs de Toyota étaient faits pour les hommes seulement. J’ai dû m’acheter un tailleur rouge en magasin pour ne pas être trop disparate durant les réunions ! »
— Nathalie Aumont
Être la seule femme autour de la table ? Et alors ! Nathalie a toujours fait sa place, s’impliquant activement dans la communauté et dans les chambres de commerce. Elle voulait briller en tant que femme à part entière, et non pas seulement en tant que « la fille de ». En 25 ans, elle a mené de front neuf agrandissements, tout en préservant les valeurs de cette entreprise à taille humaine et familiale : « Je veux faire prospérer ma concession dans la région et entraîner mon fils pour une troisième génération de propriétaires ! »
En 2013-2014, les femmes comptaient pour seulement 19 % de tous les étudiants en génie, soit la représentation féminine la plus faible, tous secteurs universitaires confondus.
Professeure en génie mécanique à l’Université de Sherbrooke et titulaire de la Chaire pour les femmes en sciences et en génie au Québec, Ève Langelier a pour mission de brosser le portrait de la situation et de réduire cet écart.
« Excepté un stage qui m’a été refusé en 1992 parce que j’étais une femme, j’ai toujours eu des expériences professionnelles très positives, même si j’évoluais dans un milieu d’hommes. Depuis que je suis titulaire de la Chaire, j’ai réalisé que ce n’étaient pas toutes les femmes qui le vivaient ainsi. »
— Ève Langelier
Sous-représentation dans les salles de classe, micro-agressions sous forme de remarques désobligeantes, progression plus difficile une fois sur le marché du travail… Ève Langelier entend bien améliorer les choses. Elle organise notamment des activités pour parler des métiers de génie aux filles (et aux garçons !) du primaire, elle outille le personnel des écoles (majoritairement féminin !) pour qu’il se pose en modèle en enseignant les technologies avec enthousiasme et confiance. L’Université de Sherbrooke proposera sous peu des formations d’une journée sur le leadership et la communication efficace destinées aux étudiantes et aux jeunes professionnelles du secteur.
« Les employeurs apprécient et reconnaissent la valeur des ingénieures. Il reste que malgré tout, quand on est une femme dans un milieu très majoritairement masculin, il est plus difficile d’être entendue et écoutée. Nous souhaitons faciliter les choses, un pas à la fois. »