« Personne ne sait ce qu’il fait »

L’agent de Mike Ribeiro estime que la carrière de son client est terminée

À moins d’un improbable revirement de situation, Mike Ribeiro a disputé son dernier match.

Ribeiro, 37 ans, habite encore dans la région de Nashville, lui qui a fini la dernière saison avec le club-école des Predators dans la Ligue américaine, à Milwaukee. Mais depuis, le joueur québécois ne donne plus signe de vie et a complètement abandonné la pratique du hockey, selon son agent Bob Perno.

« Tout ce que je sais, c’est que Mike n’a pas remis les patins une seule fois depuis la fin de la saison, il ne s’entraîne plus et il ne va plus sur la glace. Il va prendre sa retraite, a confié l’agent en entrevue téléphonique avec La Presse. Il n’y a pas une seule équipe de la LNH ou même d’Europe qui m’a appelé pour s’informer de ses services. La façon dont sa carrière va prendre fin, c’est très décevant. »

Alcool

En mai dernier, La Presse révélait que Ribeiro avait fait une rechute dans son combat contre l’alcool. Depuis, il est séparé de sa femme et de ses enfants et son entourage est sans nouvelles de lui.

« Personne ne sait vraiment ce qu’il fait ces jours-ci, a ajouté Perno. Le problème, c’est que Mike pense qu’il n’est pas malade. Dans sa tête, tout est beau. Il a fini par quitter le programme de réadaptation offert par la LNH l’hiver dernier. On s’inquiète beaucoup, mais on ne peut rien faire. Chaque fois que mon téléphone sonne, j’espère que c’est lui. »

Bob Perno affirme que Ribeiro a été admis au programme de réadaptation de la LNH après le rachat de son contrat de 4 ans et 22 millions de dollars par les Coyotes de l’Arizona, en 2014. Ribeiro a ensuite pris part à un programme intensif de désintoxication au moment de se joindre aux Predators de Nashville à l’été 2015.

Il en était à sa troisième saison chez les Predators quand la direction de l’équipe, à bout de patience, a mis son nom au ballottage en février.

« Il était suivi par des médecins à Nashville, ajoute Bob Perno. Jusqu’aux Fêtes de l’hiver dernier, quand il a choisi de ne plus aller aux rencontres du programme. Peter [Laviolette, l’entraîneur des Predators] a eu plusieurs discussions avec lui. Il a essayé de le remettre sur le droit chemin. Ensuite, il a connu un bon match et il a été mis de côté lors de la rencontre suivante. Il n’a pas digéré cette décision, il a exigé d’être échangé. » 

« Les Predators ont tenté de conclure une transaction, mais personne n’a voulu de lui. C’est un peu ce qui se passe en ce moment ; un joueur de 37 ans, qui traîne une réputation, les équipes n’en veulent pas. »

— Bob Perno, agent de Mike Ribeiro

Ribeiro, choix de deuxième tour du Canadien en 1998, aura connu une très bonne carrière de plus de 1000 matchs dans la Ligue nationale. Il aura connu le succès aussi, notamment en 2007-2008 chez les Stars de Dallas, avec une saison de 83 points, la meilleure de sa carrière.

Malheureusement pour lui, tout indique que cette belle aventure, qui aurait pu se révéler autrement glorieuse, est maintenant terminée. Sur les patinoires de la Ligue américaine, il a disputé 28 matchs dans le maillot des Admirals la saison dernière.

« Un mentor »

Paul Fenton, directeur général du club de Milwaukee, conserve malgré tout de bons souvenirs du joueur québécois, qui s’est joint à son groupe sans faire de vagues, selon lui.

« Il n’y a eu aucun problème avec lui sur la glace, a expliqué le DG en entrevue téléphonique. Il allait à un rythme d’un point par match avec nous. Ici, c’est une jeune équipe, et Mike a été un mentor pour nos jeunes joueurs. »

Mais selon Bob Perno, cette fin de carrière dans la LAH n’est pas celle que Ribeiro aurait souhaitée. « Il était découragé de finir sa carrière comme ça dans la Ligue américaine, et il est revenu à ses vieilles habitudes avec l’alcool », a-t-il ajouté.

Reste à voir si le Ribeiro des jours meilleurs va finir par se manifester. Son entourage immédiat l’espère au plus haut point.

« On a tout fait pour l’aider, a conclu Bob Perno. Tout le monde a tout essayé. Sa femme, l’Association des joueurs, moi, tout le monde. Mais à un moment donné, il va falloir que Mike s’aide lui-même. »

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