Dans les souvenirs de Patrice Bernier
Le milieu québécois évolue en deuxième division norvégienne lorsqu’il arbore le maillot de l’équipe senior pour la première fois à l’automne 2003. Il prend la direction de Teplice pour affronter la République tchèque, classée sixième au monde. « J’avais déjà été sélectionné contre l’Estonie, mais je n’avais pas joué. Là, l’entraîneur par intérim, Colin Miller, me titularise à droite même si je ne suis pas un ailier. Il m’a dit qu’il aimait ma façon de jouer et que je ne devais pas me stresser. On avait bien fait en première mi-temps, puis on s’est fait écraser par la suite. » Après cette défaire de 5-1, il dispute 16 minutes, trois jours plus tard, à Dublin.
Avec les Bernier, Dwayne De Rosario, Ali Gerba, Atiba Hutchinson, Julian de Guzman et compagnie, le Canada prend la troisième place de cette Gold Cup. Cette compétition est le meilleur souvenir du capitaine de l’Impact sous le chandail rouge. « On a senti qu’il y a eu un déclic après la victoire contre le Costa Rica en phase de groupe. [Le sélectionneur] Stephen Hart nous avait dit que personne ne pouvait nous arrêter si on voulait jouer. Même si on a subi une défaite crève-cœur contre les États-Unis, en demi-finale, je trouve qu’on avait vraiment bien joué. Si le but égalisateur nous avait été accordé, on aurait eu le momentum et on aurait gagné en prolongation. »
Partisan du FC Barcelone, Bernier a également grandi en se nourrissant de la riche histoire de la sélection brésilienne. Le 31 mai 2008, il a l’occasion de voir la Seleçao de près en entrant en deuxième mi-temps contre les Lucio, Dani Alves, Adriano, Luis Fabiano et Robinho. Le match, plutôt divertissant, se conclut par une victoire brésilienne de 3-2. Malgré une blessure à la cheville subie au cours de l’année, il n’allait pas manquer un tel rendez-vous. « C’est le Brésil, je n’allais pas dire non. Même s’il n’y avait pas les très grands joueurs, ça reste le Brésil. Le maillot représente plus que tous les joueurs qui l’ont porté. »
Bernier a inscrit deux buts avec la sélection canadienne, mais un seul l’a été dans le cadre d’une compétition officielle. Il se replonge dans la Gold Cup de 2009. Seul, à six mètres du but, il trompe facilement le gardien costaricain. « On a fait 2 à 2 contre eux et je marque sur une passe de Josh Simpson, précise-t-il. À la fin du tournoi, Hart m’avait dit que j’avais été le meilleur Canadien du tournoi même si on parlait beaucoup d’autres joueurs. C’était une belle marque de reconnaissance. » Le parcours canadien s’était arrêté, en quarts de finale, contre le Honduras.
Les invitations se sont espacées dans les dernières années. Après avoir assisté depuis le banc à la large défaite au Honduras (8-1), il n’a plus été retenu pendant deux ans. Malgré une douleur au pied, il a finalement honoré sa 50e sélection contre la Jamaïque, en septembre 2014. Trois matchs amicaux plus tard, le voilà louangé par le sélectionneur Octavio Zambrano pour le retour de la sélection au stade Saputo. « C’est toujours spécial de jouer chez moi à Montréal et avec l'équipe nationale, souligne le capitaine. Avec une sélection si jeune, c'est un nouveau défi et c'est pour ça que j'ai décidé de me joindre à l'équipe quand Octavio m'a approché. J'aurais pu facilement dire non et laisser ce nouveau cycle. »