Élections fédérale

Les électeurs seront accueillis par un « bonjour-hello »

Après le « bonjour-hi », c’est au tour du « bonjour-hello » de faire réagir. C’est par cette formule que seront accueillis les électeurs québécois venus voter le 21 octobre, selon des directives d’Élections Canada.

Cette politique a fait réagir le Mouvement Québec français (MQF), hier. Le groupe a qualifié le « bonjour-hello » d’« inacceptable » et a demandé que la situation soit corrigée.

« Élections Canada manque cruellement de respect au peuple québécois, qui souhaite voir le statut de sa langue officielle, le français, avancer dans l’espace public plutôt que régresser, a souligné Maxime Laporte, président du MQF. Au Québec, on a décidé de faire du français la véritable langue commune et on se fait imposer de toutes sortes de manières ce bilinguisme à la canadienne. »

Élections Canada n’est pas la seule organisation gouvernementale à appliquer cette politique. « C’est la directive du Gouvernement du Canada pour tous les services, précise Pierre Pilon, d’Élections Canada. Ailleurs au pays, les électeurs auront droit à un “hello-bonjour”. »

Quant à la possibilité de modifier cette directive comme le demande le MQF, M. Pilon reste prudent. « C’est le législateur qui doit décider d’un changement », dit-il.

Des organisations favorables

Le groupe Quebec Community Groups Network, qui défend les intérêts des communautés anglophones au Québec, a manifesté son appui au « bonjour-hello ».

« Cette politique est exactement ce que nous souhaitons : un accueil dans les deux langues partout au Canada. »

— Geoffrey Chambers, président du Quebec Community Groups Network

Geoffrey Chambers croit que cette directive est bénéfique pour les anglophones au Québec, mais aussi pour les francophones ailleurs au Canada. « Nous avons fait récemment un partenariat avec nos voisins de l’Ontario et de l’Acadie pour promouvoir l’utilisation des deux langues et promouvoir les intérêts des communautés linguistiques minoritaires », a-t-il dit.

L’avocat Harold Staviss trouve que cette politique linguistique fait beaucoup de bruit pour rien. « C’est ridicule, c’est vraiment une perte de temps de se plaindre. C’est simplement une question de courtoisie », a expliqué le Montréalais, qui est derrière une pétition pour une signalisation routière dans les deux langues.

C’est le deuxième débat sur le service bilingue à avoir lieu en deux jours au Québec. Le ministre responsable de la Langue française, Simon Jolin-Barrette, a affirmé vendredi vouloir se débarrasser de la formule « bonjour-hi » dans les commerces et les services publics de la province.

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