LOGEMENTS VACANTS

Retour aux années 90 à Montréal

La « crise du logement » est bel et bien chose du passé à Montréal. Pour la première fois depuis les années 90, le taux d’inoccupation des appartements a franchi la barre des 4 % cet automne.

Selon les données publiées hier par la Société canadienne d’hypothèques et de logement (SCHL), le taux de vacance a augmenté de 0,6 % depuis un an dans la région métropolitaine. Il faut remonter à 1998 pour trouver un taux plus élevé, soit 4,7 %.

Ce revirement de situation s’explique surtout par le recul du nombre de nouveaux arrivants dans la métropole depuis quelques années, a indiqué Francis Cortellino, chef analyste à la SCHL pour Montréal, en entrevue à La Presse Affaires. « Il y a eu une baisse quand même importante du solde migratoire. Montréal accueillait entre 30 000 et 34 000 nouveaux résidants il y a quelques années, contre 22 000 l’an dernier. »

Ce repli de la demande devrait être encore plus marqué cette année, ajoute M. Cortellino. Les prévisions actuelles laissent entrevoir un solde migratoire d’environ 20 000 nouveaux arrivants en 2015 dans la métropole.

Par suite de sa remontée, le taux d’inoccupation se trouve au-dessus du point d’équilibre du marché, qui se situe aux environs de 3 %. Pendant les pires années de la crise des années 2000, le taux de vacance était descendu en-deçà de 1 % à Montréal.

Les organismes de défense des locataires ne se réjouissent pas pour autant. Ils estiment que la pénurie est toujours bien réelle en ce qui a trait aux grands appartements offerts à bas prix, devenus une denrée rarissime à Montréal.

BAS PRIX

Selon l’enquête de la SCHL, le coût mensuel moyen d’un appartement de deux chambres s’élève à 757 $ dans le Grand Montréal, en hausse de 1,7 % sur un an. En comparaison, le loyer moyen s’établit à 788 $ à Québec, à 1754 $ à Toronto, à 1332 $ à Calgary et à 1360 $ à Vancouver.

Le loyer moyen des condos offerts en location – de plus en plus nombreux dans la métropole – est beaucoup plus élevé. Il a atteint 1140 $ en octobre à Montréal, en légère baisse de 9 $ sur un an. Le taux d’inoccupation des copropriétés locatives a glissé de 3,4 % à 3,0 % depuis l’automne dernier, signe d’une demande assez soutenue.

À l’échelle nationale, le taux d’inoccupation des appartements traditionnels a enregistré une hausse généralisée. Il est passé de 2,8 % à 3,3 % depuis un an. Ce bond « s’explique par la baisse du bilan migratoire dans les régions les plus durement éprouvées par la baisse du cours du pétrole ainsi que par une augmentation de l’offre d’appartements construits expressément pour le marché locatif », a fait valoir Bob Dugan, économiste en chef de la SCHL.

RADIO

Tom Pentefountas quitte le CRTC

Tom Pentefountas quitte le Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes (CRTC) six mois avant la fin de son mandat comme vice-président de la radiodiffusion. Son départ force le report des audiences publiques du CRTC sur la musique francophone à la radio, prévues originalement à la mi-novembre.

M. Pentefountas a annoncé hier son départ du CRTC le 20 novembre prochain. « Le temps est venu pour ma jeune famille et moi de commencer le prochain chapitre de nos vies », a indiqué M. Pentefountas dans une lettre envoyée aux employés du CRTC et obtenue par La Presse. Son mandat de vice-président de la radiodiffusion, qui comprend la réglementation de la radio et de la télé, se terminait en avril prochain. M. Pentefountas n’était pas disponible hier pour commenter sa décision.

Tom Pentefountas serait pressenti pour un poste de direction à l’international chez Stingray, a appris La Presse. Le mandat pour lequel il est pressenti ne serait pas lié au système réglementaire canadien mais plutôt aux activités internationales de Stingray, une entreprise montréalaise qui diffuse des chaînes musicales à la télé et sur internet dans environ 130 pays. Stingray n’a pas commenté la nouvelle hier.

Le départ précipité de M. Pentefountas force le CRTC à reporter ses audiences publiques sur la musique francophone à la radio, prévues du 16 au 20 novembre, à Québec. Il est très rare que le Conseil reporte des audiences publiques faisant partie d’un processus réglementaire. M. Pentefountas devait être l’un des trois conseillers de l’organisme à prendre part aux audiences et à la décision. Avec son départ, le CRTC ne compte que deux conseillers francophones : le président Jean-Pierre Blais et le conseiller Yves Dupras. Selon les règles du CRTC, une décision doit être prise par un quorum d’au moins trois membres.

Comme l’organisme réglementaire estime que les règles sur la musique francophone à la radio doivent être décidées par des membres francophones, il attendra la nomination d’un troisième conseiller francophone par le nouveau gouvernement Trudeau afin de reprendre le processus réglementaire sur la musique francophone à la radio. Le Conseil compte actuellement neuf conseillers, tous nommés par le gouvernement Harper. La loi régissant le CRTC prévoit un maximum de 13 conseillers, mais pas de nombre minimal.

En 2011, la nomination de Tom Pentefountas avait été dénoncée de façon unanime par les partis de l’opposition à Ottawa. Avocat criminaliste, M. Pentefountas n’avait aucune expérience professionnelle dans l’industrie des médias mais avait été président et candidat de l’Action démocratique du Québec. Plusieurs collaborateurs québécois du premier ministre Stephen Harper à l’époque, dont le sénateur Léo Housakos, étaient issus des rangs adéquistes. Le Nouveau Parti démocratique avait qualifié cette nomination de « partisane », tandis que le Parti libéral du Canada et le Bloc québécois l’avaient aussi dénoncée.

Pierre Trudel, professeur en droit des médias à l’Université de Montréal, était aussi « inquiet » de la nomination d’un néophyte dans le milieu des médias à un poste réglementaire aussi important. Quatre ans et demi ans plus tard, il estime que ses craintes n’étaient pas fondées. « M. Pentefountas a fait ses devoirs, dit Pierre Trudel. Les décisions du CRTC sont toujours prises de concert, mais il semblait bien préparé et il avait une très bonne connaissance des dossiers lors des audiences. »

Actualités

Une décision de Trudeau pourrait faire mal à Bombardier

Le gouvernement libéral de Justin Trudeau, qui entrera en fonction demain, a réaffirmé hier qu’il s’opposait au projet de prolongement de la piste d’atterrissage principale de l’aéroport Billy Bishop à Toronto, a rapporté le Globe and Mail hier soir. Le projet pourrait permettre d’accueillir des avions à réaction, notamment ceux de la C Series de Bombardier. Cette décision pourrait porter un dur coup à l’entreprise québécoise alors que le transporteur Porter Airlines s’était dit prêt à acheter 30 appareils à l’avionneur d’une valeur de 2 milliards, mais seulement si ces derniers peuvent atterrir à l’aéroport du centre-ville de la métropole canadienne. Pour que le projet d’agrandissement aille de l’avant, une entente doit intervenir entre le gouvernement fédéral, la Ville de Toronto ainsi que l’administration portuaire de la Ville Reine. Le dossier place le nouveau gouvernement dans une situation délicate, au moment où il doit réfléchir à la possibilité de venir en aide à l’avionneur de Montréal. Rappelons que la semaine dernière, le gouvernement du Québec a annoncé une aide de 1 milliard à Bombardier, sous la forme d’une coentreprise. –  La Presse

Résultats

Loto-Québec a fait 45 millionnaires en six mois

La chance sourit aux Québécois. Quarante-cinq lots de 1 million ou plus ont été attribués depuis le 1er avril par Loto-Québec, qui dévoilait hier ses résultats au deuxième trimestre. L’abondance des gros lots d’envergure au cours de la période a d’ailleurs gonflé les revenus de la société d’État. Les profits atteignent 318,9 millions au trimestre terminé le 28 septembre, en hausse de 7,9 % par rapport au 2e trimestre 2014-2015. De leur côté, les ventes progressent de 7,1 % pour s’établir à 889,1 millions. Depuis le début de l’année financière, les produits de LQ s’élèvent à 1,750 milliards, en hausse de 3,9 %. Quant aux profits, ils se chiffrent à 617,6 millions, un gain de 5,2 % en un an. — André Dubuc, La Presse

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