Actifs au quotidien

En famille, sans voiture

Dans la famille d’Eve Couture, tout le monde bouge. « Comme on n’a pas de voiture, on se déplace au quotidien à pied, en métro ou en vélo, indique-t-elle. Mais je tiens à dire que je ne suis pas contre les voitures. La vie que nous menons maintenant, nous la vivons par conviction personnelle. Il n’est aucunement question de faire du prêchi-prêcha ou encore de la vente de mode de vie extraordinaire. »

Vous n’avez pas d’auto depuis longtemps ?

On a eu quelques voitures, dont une qui nous a vraiment ruinés. À un moment donné, il y a six ou sept ans, notre dernière voiture a lâché. J’ai regardé mon homme et je lui ai dit : « On va essayer de ne pas en racheter. » C’est assez compliqué parce que mon mari est ébéniste. Je lui ai dit : « On va trouver une solution. Tu te loueras un camion à l’occasion ou tu feras livrer ton matériel à la maison. » Ça a marché. À partir du moment où on n’a plus eu de voiture, tout s’est enclenché. On a décidé d’acheter de bons vélos pour chacun d’entre nous. C’est devenu une façon de vivre. On habite à Montréal, ce qui fait que c’est facile. Je suis consciente que le Québec est grand… Moi, ma vie au quotidien se passe dans un rayon de 5 km.

Vous allez travailler à vélo, 12 mois sur 12 ?

Oui. C’est mon septième hiver. Je suis chanceuse, je travaille près de chez moi et je n’ai pas de grosses côtes à monter. En ralentissant la cadence, je n’arrive pas en sueur. Je me change quand même parce qu’il faut que je sois chic pour travailler.

S’il y a du verglas, que faites-vous ?

Je prends l’autobus.

C’est un besoin, pour vous, d’être active ?

Oui. Mon mari faisait du sport quand il était jeune, moi, je suis hyperactive, et mon deuxième fils, c’est la même chose. C’est un flo super actif. Par nécessité, on a décidé de faire de l’activité physique vraiment tout le temps.

Je suis serveuse, je fais de très longues heures et je suis tout le temps debout. C’est un métier demandant physiquement. À 42 ans, si je veux que mon corps suive, il faut que je continue à l’entretenir. Juste le vélo, ce n’est pas assez. Je vais courir deux ou trois fois par semaine, selon mon horaire. J’adore aussi marcher. Ce n’est pas rare que je parte de chez moi, près du marché Atwater, et que je monte à pied jusqu’au marché Jean-Talon.

Vous avez un truc pour vous motiver ?

J’ai des amis qui bougent aussi, je pense que c’est la clé. Comme j’ai une amie qui court, ça m’incite à courir avec elle, je ne perds pas le cap. J’ai aussi un voisin qui encourage tout le monde à se lever le dimanche matin et à courir jusqu’au mont Royal avec lui. Quand tu n’as pas envie d’y aller mais que quelqu’un t’attend à telle heure, tu te lèves et tu y vas. Je me suis aussi abonnée au groupe Vélo d’hiver sur Facebook. C’est extraordinaire, ça donne des élans à tout le monde. Le fait d’être entourée, ça permet de continuer à bouger.

Vos enfants sont aussi actifs ?

C’est sûr qu’on impose nos choix à nos enfants. À une rue et demie de chez moi, il y a un club de judo, ce qui fait que les trois gars en font, deux fois par semaine. C’est facile. Mon plus vieux joue aussi au hockey. Quand il a voulu commencer, je lui ai dit : « OK, c’est super. » Mais en début de saison, il y va en vélo. Comme le hockey est un sport très exigeant, je voulais qu’il fasse sa part.

Comment votre fils transporte-t-il son équipement de hockey ?

Il le met dans un buggy qu’il attache en arrière de son vélo. C’est tellement une bonne idée ! Il a deux amis qui font la même chose. On s’est organisés entre parents, et les trois gars partent en vélo en même temps. L’équipement de hockey n’est pas si lourd. Le problème, c’est la grosseur !

Pour les matchs, qu’est-ce que vous faites ?

Quand on va à l’extérieur, on loue une Communauto. C’est sûr que pour le hockey, ça prend une voiture. On en loue aussi parfois pour sortir de la ville. Pendant quelques années, on partait l’été en Communauto. On réussissait à mettre cinq vélos sur une Communauto, à aller disons à Québec et à faire du vélo là-bas. Puis, on a décidé de faire du vélo-camping. On est tous allés à Burlington à vélo, le petit était dans un chariot.

On a perdu l’habitude de conduire. Quand on voyage, qu’on va par exemple à New York, on y va soit en train, soit en autobus. Je trouve ça tellement simple d’embarquer dans un autobus et de pouvoir dormir ou jouer. On continue sur notre erre d’aller.

Eve Couture

42 ans

Du quartier Pointe-Saint-Charles, à Montréal

Vélo, course et marche

Serveuse et mère de trois fils âgés de 7, 11 et 14 ans

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