L’équipe Israel Cycling Academy (ICA) s’est mêlée au sprint final de la deuxième étape du Tour d’Italie, hier, glissant deux de ses membres parmi les dix premiers. Malheureusement, le Québécois Guillaume Boivin n’était pas de la partie.
Victime d’une grave chute à 63 km de l’arrivée, le cycliste montréalais est resté plusieurs minutes au sol. Touché à la jambe gauche, il est remonté sur un vélo de rechange avant de rallier l’arrivée le dernier à Fucecchio, plus de 25 minutes après le gagnant, en compagnie de son coéquipier suédois Awet Gebremedhin, tombé deux fois à un autre moment de la course.
« Ce n’est pas une belle façon de commencer le Giro, a indiqué Boivin en fin de journée sur sa page Facebook personnelle. J’ai vraiment dû me pousser [pour] arriver jusqu’à la fin.
« Ma cheville gauche est très raide et douloureuse, mais les rayons X initiaux n’ont montré aucun os cassé. Maintenant, il est temps de se remettre et de voir ce que demain nous apportera. »
Le coureur de 29 ans n’a pas précisé s’il pensait pouvoir être en mesure de prendre le départ de la troisième étape, aujourd’hui.
« Je n’ai pas eu le temps de freiner et je suis passé par-dessus le guidon, a-t-il précisé dans des propos rapportés par sa formation. Ma cheville est un peu douloureuse et j’ai trouvé le moyen de briser ma chaussure en deux.
« Je pensais que ma cheville était cassée, mais j’ai seulement étiré les ligaments assez gravement. Les prochains jours ne seront pas du tout plaisants. J’étais juste déçu de ne pas pouvoir aider Cimo à l’arrivée. »
Son coéquipier italien Davide Cimolai a terminé sixième de l’étape remportée par le champion allemand Pascal Ackermann (Bora-hansgrohe). Dans le dernier kilomètre, Cimolai a frôlé la clôture en voulant éviter le Français Olivier Le Gac, qui avait chuté devant lui.
Kristian Sbaragli, l’autre Italien d’ICA, a fini neuvième du sprint auquel Boivin se serait vraisemblablement mêlé, lui dont le rôle principal en Italie était de mettre la table pour ces deux hommes.
Ackermann a surgi de nulle part dans les derniers mètres pour surprendre le champion italien Elia Viviani et l’Australien Caleb Ewan à l’issue de cette étape de 205 km partie de Bologne.
Ironiquement, le même Ackermann avait fait chuter Boivin dans les derniers mètres d’un sprint en Belgique, début mars. Éprouvé par des symptômes de commotion cérébrale, le Québécois avait raté la course suivante.
Deuxième du récent Tour de Castille-et-León, Boivin participe à son deuxième Giro après une première expérience l’an dernier. Quelques semaines après avoir atteint l’arrivée à Rome, il s’était fracturé le plateau tibial gauche lors d’une course en Belgique. Il s’était bien remis de cette sérieuse blessure pour connaître quelques-uns des meilleurs moments de sa carrière.
Meilleur Canadien aux Grands Prix de Québec et de Montréal, il avait ensuite signé une victoire à la Famenne Ardenne Classic.
À sa première participation à un grand tour, en Espagne en 2013, l’ex-champion canadien avait dû abandonner à la dixième étape après avoir chuté durant le départ neutralisé. De retour à la Vuelta l’année suivante, il avait complété les trois semaines de course.
Gagnant du contre-la-montre initial, le Slovène Primoz Roglic, de l’équipe Jumbo-Visma, détient toujours le maillot rose de meneur, 19 secondes devant l’Australien Simon Yates et 23 secondes devant le double vainqueur Vincenzo Nibali.
La troisième étape, encore promise aux sprinters, se déroulera sur 219 km entre Vinci et Orbetello.
— Simon Drouin, La Presse