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Quatre décisions qui ont fait grandir Kinova Robotics

Lorsque Charles Deguire a commencé ses études en génie électrique à l’École de technologie supérieure (ÉTS), il avait déjà son idée d’entreprise. Il avait vu son grand-oncle atteint de dystrophie musculaire inventer un bras mécanique et souhaitait en faire un modèle robotisé. Il a lancé Kinova Robotics en 2006, l’entreprise compte maintenant plus de 200 employés. Voici quatre décisions qui expliquent ce succès.

Choisir un partenaire

« La plus importante décision a été de démarrer avec un associé », indique Charles Deguire, président de Kinova Robotics, que La Presse a attrapé juste avant qu’il s’envole pour San Francisco. Ce partenaire précieux est Louis-Joseph Caron, qu’il a connu au cégep. « Nous étions particulièrement efficaces dans nos travaux d’équipe, se souvient M. Deguire. C’est certain que le partenariat n’est pas facile, c’est comme un mariage, mais je suis convaincu que c’est bien pire seul. On est deux dans le bateau, on peut échanger, se challenger, se fier à quelqu’un avec qui on partage les priorités et une vision. »

Aller à l’étranger

« Notre premier client, nous l’avons trouvé aux Pays-Bas, affirme l’entrepreneur. Si on était restés au Québec, on serait morts. » Pour faire cette vente, Kinova Robotics a analysé les lois d’une grande quantité de pays pour trouver où on remboursait l’achat d’aides techniques robotisées pour les personnes en fauteuil roulant. Le seul endroit trouvé a été les Pays-Bas. « Au Québec, la prothèse est remboursée si la personne a perdu son bras, mais l’aide robotisée pour une personne qui a un bras non fonctionnel ne l’est pas », explique Charles Deguire. Les exportations représentent plus de 90 % du chiffre d’affaires de Kinova Robotics, qui est présente maintenant dans plus de 40 pays.

Demander de l’aide

Les entrepreneurs sont toujours allés chercher de l’aide aux différentes étapes de développement de leur projet. L’accélérateur Centech de l’ETS a été le premier acteur à croire en l’entreprise. Kinova Robotics y a reçu une bourse et a eu accès à un réseau de mentors. Puis, les entrepreneurs sont allés chercher le soutien de l’ange financier Richard Garon et de sa famille. Il a aussi fait partager son expertise en matière de réseau international. Kinova Robotics a ensuite déménagé au Campus des technologies de la santé, puis dans sa propre usine à Boisbriand, laquelle a triplé son volume de production dans les deux dernières années. L’entreprise a terminé en 2017 une première ronde de financement de 25 millions avec le Fonds manufacturier québécois comme principal investisseur et, comme co-contributeurs, KTB (Corée du Sud), Foxconn (Taiwan) et BDC Capital.

Faire des choix ambitieux

« Depuis le début, nous disions que nous voulions devenir l’une des meilleures entreprises du monde en robotique, précise Charles Deguire. Nous ne nous sommes pas limités au Québec ou au Canada. Ça influence toutes les décisions qu’on prend au quotidien, comme les partenaires qu’on choisit, les gens qu’on recrute, les défis qu’on accepte et ceux qu’on refuse. Il ne faut jamais perdre de vue notre objectif à long terme. »

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