Résultats financiers

Couche-Tard veut doubler ses profits d’ici cinq ans

Alimentation Couche-Tard, qui est déjà la plus importante société canadienne au chapitre du chiffre d’affaires, souhaite maintenant doubler ses profits nets au cours des cinq prochaines années.

En commentant les résultats du quatrième trimestre de l’exploitant de dépanneurs et de stations-service, hier, son président et chef de la direction, Brian Hannasch, n’a toutefois pas caché que cet objectif était « ambitieux ».

« Cette stratégie met en relief l’importance de la croissance interne et nous positionne en vue d’acquisitions lorsque les bonnes occasions se présenteront, tout en maintenant notre discipline financière habituelle et en créant de la valeur pour nos actionnaires », a-t-il expliqué au cours d’une téléconférence avec les analystes.

Au cours de l’exercice qui s’est terminé le 28 avril, la multinationale établie à Laval a vu ses profits nets grimper de 10 %, à 1,8 milliard US, tandis que son bénéfice ajusté par action a bondi de 27,7 %, soit 3,32 $US. Ses revenus ont grimpé de 15 %, à 59,1 milliards US.

Couche-Tard, qui exploite ses dépanneurs principalement sous l’enseigne Circle K à l’extérieur du Québec, espère parvenir à ses fins en combinant, de façon équilibrée, des objectifs de croissance interne ainsi que de nouvelles acquisitions.

« Il y a actuellement beaucoup d’activité sur le marché et nous examinons généralement tout ce qui est disponible, a commenté M. Hannasch en réponse aux questions sur l’approche de Couche-Tard en matière d’acquisitions. Les évaluations des compagnies sont généreuses. »

Ayant accès à des liquidités de 700 millions US qui s’ajoutent aux facilités de crédit, le grand patron de Couche-Tard a estimé disposer d’une grande « marge de manœuvre » s’il faut réaliser une transaction.

Couche-Tard a pris d’importantes bouchées dans le marché nord-américain en avalant CST Brands et Holiday, deux transactions dont la valeur totale avoisine les 6 milliards US. La clôture de ces deux acquisitions avait eu lieu au cours de l’exercice 2018.

Le détaillant est devenu l’une des plus grandes chaînes de dépanneurs au monde grâce à une série d’acquisitions et par l’entremise d’une offre de café, d’aliments et de boissons froides qui ont connu une croissance supérieure à 10 % l’an dernier.

Selon Keith Howlett, de Desjardins Marchés des capitaux, les objectifs de Couche-Tard dépendront de sa capacité à accroître les ventes de ses dépanneurs ainsi que sa marge brute.

« En ce qui a trait aux marges, cela nécessitera probablement un changement de la gamme de produits au chapitre de l’offre alimentaire », a commenté l’analyste, dans une note envoyée par courriel.

Au quatrième trimestre, la chaîne de dépanneurs a réalisé un bénéfice net attribuable aux actionnaires de 293,1 millions US, ou 52 cents US par action, en recul de 25 %, malgré une progression de 2,4 % de ses revenus totaux.

L’entreprise a attribué cette baisse à une augmentation des dépenses, ainsi qu’à l’incidence négative nette de la conversion en dollars américains de ses activités canadiennes et européennes, ce qui a été contrebalancé en partie par la croissance interne.

Intelligence artificielle

Pas une menace pour l’emploi, selon l’Institut Fraser

Un nouveau rapport de l’Institut Fraser tente de se faire rassurant pour le quart des Canadiens inquiets de l’impact de l’intelligence artificielle (IA) sur l’emploi : sans détruire les perspectives d’emploi futures des travailleurs, l’IA hausserait le niveau de vie général.

Le rapport se penche sur cette question qui tracasse les travailleurs depuis fort longtemps : les machines vont-elles voler nos jobs ? La peur est palpable : un sondage Léger commandé par la firme ADP en 2018 avançait que 34 % des Québécois craignaient l’impact de l’IA sur leur emploi, soit le plus haut taux au Canada (à l’échelle pays, 27 % des répondants partageaient cette crainte).

À cette question, Steven Globerman, économiste de l’Institut Fraser derrière le rapport, répond que non. « L’histoire est assez cohérente là-dessus. Le lien entre nouvelles technologies et emploi est positif. » Il cite les révolutions dues à l’électricité, au pétrole, au téléphone et à l’internet, qui ont « diversifié » les perspectives au lieu de les détruire.

« Je ne vois aucune raison pour laquelle cela serait différent avec l’IA, dit-il. Les nouvelles technologies rendent les économies plus efficaces et productives, augmentant la qualité de vie. Les gens sont plus riches, donc peuvent se procurer plus de biens et de services, ce qui génère plus de demande de main-d’œuvre. »

L’économiste Pierre Fortin est d’accord. « À chaque révolution industrielle, on a eu peur que le taux de chômage augmente, sans que ça se produise, dit-il. Il y a eu des hauts et des bas, mais c’était complètement indépendant de ce processus. Le changement technologique laisse le chômage inchangé. »

M. Fortin prédit même qu’il y aura « au moins autant de nouveaux emplois que d’emplois détruits ».

C’est la nature des emplois qui changera. Selon M. Fortin, le temps de travail libéré par l’automatisation de certaines tâches pourrait permettre aux employés, surtout à ceux du secteur de la santé, d’être plus « humains » avec clients et patients.

« Il faudrait que le secteur public cherche à développer l’humanisation des services », résume le professeur émérite de l’UQAM.

Aide réclamée pour la transition

Pour les deux experts, des mesures devraient être prises pour adoucir les impacts négatifs à court terme. Selon M. Fortin, « il y a une responsabilité de la part des entreprises de financer des programmes de transition, là où elles auraient intérêt à le faire. Il faut que les gouvernements mettent en place un système de formation continue ».

M. Globerman est d’accord sur le fond, mais désapprouve l’idée d’une réglementation du gouvernement. Il dit cependant appuyer la création de crédits d’impôt destinés aux entreprises pour financer des formations d’adaptation et de la formation continue.

BMR acquiert en partie Lefebvre & Benoit

Les quincailleries BMR ont acquis une participation dans l’entreprise familiale Lefebvre & Benoit, qui se décrit comme « un chef de file de la vente de matériaux de construction aux entrepreneurs » comptant 650 employés. Il n’a pas été possible de savoir s’il s’agissait d’une participation majoritaire ou minoritaire auprès de BMR, filiale de La Coop fédérée. Le montant de la transaction est également confidentiel. Lefebvre & Benoit compte des clients au Québec et en Ontario, principalement dans la construction d’immeubles commerciaux et de « multilogements », créneaux dans lesquels BMR n’est pas présente. « Il était très important pour nous de nous associer avec une entreprise québécoise, qui nous permettrait de conserver les emplois, les installations et le centre décisionnel ici au Québec », a déclaré Alexandre Lefebvre, copropriétaire de Lefebvre & Benoit, dont la fondation remonte à 1958. 

— Marie-Eve Fournier, La Presse

Taux inchangé au Canada

La Banque centrale du Canada a maintenu hier à 1,75 % son taux directeur, conformément aux prévisions du marché, révisant en hausse ses prévisions de croissance pour l’économie canadienne. La Banque du Canada, dont la dernière hausse de taux remonte à octobre, juge dans un communiqué que « le degré de détente monétaire qu’offre le taux directeur actuel demeure approprié », et elle a légèrement revu à la hausse sa prévision de croissance de l’économie canadienne en 2019, à 1,3 %, contre 1,2 % précédemment. La banque relève qu’« une escalade des conflits commerciaux […] demeure le plus grand risque à la baisse pour les perspectives économiques mondiales et canadiennes ». Face au ralentissement, « les banques centrales aux États-Unis et en Europe ont signalé qu’elles sont prêtes à mener une politique monétaire plus expansionniste, et de nouvelles mesures de relance ont été mises en œuvre en Chine », note-t-elle. Elle souligne que la croissance de l’économie canadienne au printemps « semble avoir été plus forte que prévu », avec une consommation soutenue par « un marché du travail sain », une stabilisation du marché du logement et un rebond des exportations. Elle estime néanmoins que certains de ces facteurs ne sont que « temporaires ». De plus, les conflits commerciaux et les problèmes de compétitivité continus de l’économie canadienne « pèsent sur les perspectives des échanges et des investissements », indique-t-elle.

— La Presse canadienne

La Fed évoque une baisse de taux aux États-Unis

Le président de la Réserve fédérale des États-Unis (Fed), Jerome Powell, a indiqué hier que la banque centrale pourrait réduire les taux d’intérêt vers la fin du mois pour la première fois depuis 10 ans, en raison de l’affaiblissement de l’économie mondiale et de la hausse des tensions commerciales.

Dans son rapport semestriel au Congrès, M. Powell a indiqué que depuis la réunion des responsables de la Fed, le mois dernier, « les incertitudes entourant les tensions commerciales et les inquiétudes quant à la vigueur de l’économie mondiale continuaient de peser sur les perspectives économiques américaines ». En outre, l’inflation annuelle a retraité davantage sous le niveau cible de la banque centrale.

Les remarques de M. Powell ont entraîné une reprise des marchés boursiers : l’indice new-yorkais S&P 500 a même momentanément franchi le cap des 3000 points pour la première fois de son histoire.

Si des économistes ont estimé que le message de M. Powell faisait de la réduction des taux d’un quart de point une quasi-certitude à la réunion de la Fed prévue plus tard en juillet, de nombreux autres prévoient d’autres baisses de taux dans les mois à venir.

Le taux de référence de la Fed se situe actuellement dans la fourchette entre 2,25 % et 2,50 %. La banque centrale a relevé ses taux quatre fois l’an dernier – une action qui a incité le président américain Donald Trump à verbaliser des attaques publiques contre M. Powell. — Agence France-Presse

Vente d’hydroélectricité à l’Ontario

Legault se fait encore dire non

Saskatoon — Décidément, vendre de l’hydroélectricité québécoise à l’Ontario n’est pas chose simple.

Le premier ministre François Legault l’a appris à ses dépens hier à Saskatoon, en essuyant une nouvelle rebuffade de la part de son homologue Doug Ford – la deuxième depuis novembre.

M. Legault avait pourtant claironné devant des militants caquistes en mai dernier avoir « un “deal”, comme disait le Parrain, que les Ontariens ne vont pas pouvoir refuser ».

Le Québec souhaite que l’Ontario achète de l’électricité au lieu de rénover ses centrales nucléaires à des coûts faramineux. À tout le moins, il veut alimenter le voisin ontarien pendant qu’il rénovera ses centrales.

Il s’agit d’un enjeu délicat pour l’Ontario, puisque l’industrie nucléaire y emploie pas moins de 18 000 personnes.

Tandis que les deux hommes étaient en rencontre bilatérale à l’hôtel Bessborough de Saskatoon, à l’occasion du Conseil de la fédération, l’attachée de presse de M. Ford a rappelé qu’actuellement, l’Ontario est aussi en situation de surplus d’électricité.

« C’est un non assez ferme à ce stade-ci. Rien n’a changé. »

— Ivana Yelich, attachée de presse de Doug Ford

Mme Yelich a eu la même réponse après la rencontre, malgré la publication d’une déclaration commune de M. Ford et M. Legault soulignant que le Québec et l’Ontario continuent leurs discussions « en lien avec [leurs] engagements d’assurer un accès à de l’électricité plus abordable et plus fiable pour nos familles et nos entreprises. Les ministres des deux provinces travaillent déjà activement en ce sens ».

« Il peut toujours continuer à le demander, mais ce n’est pas quelque chose qui nous intéresse », a déclaré Mme Yelich.

En novembre, lors d’une visite à Toronto, le premier ministre Legault avait proposé d’approvisionner l’Ontario en hydroélectricité et d’inclure des travailleurs ontariens dans l’éventuelle construction de nouveaux barrages au Québec.

Il avait toutefois par la suite essuyé un refus formel. Il s’agit donc du deuxième refus en huit mois.

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