Rénovation

Des pros au service de la

réno techno

Les bricoleurs du dimanche n’ont généralement pas besoin d’outils sophistiqués et coûteux pour leurs projets. Ils peuvent cependant goûter à la fine pointe de la technologie en confiant leurs plans à une entreprise montréalaise, Robocut. La Presse a visité ses locaux, un hybride surprenant entre le laboratoire et la menuiserie.

Le magasin de bonbons de rêve pour le bricoleur, c’est au septième étage d’un immeuble de l’avenue Casgrain, à Montréal, qu’on le trouve.

Dans un espace de quelque 300 mètres carrés, les scies d’établi et les perceuses côtoient des appareils sophistiqués, capables de reproduire des plans 3D au millimètre près. Imprimante 3D, machinage CNC et découpe laser sont ici offerts pour quelques dizaines de dollars l’heure, que ce soit pour des firmes établies comme Moment Factory ou pour le menuisier ingénieux qui veut reproduire un modèle de table trouvé sur l’internet.

L’ÉCHÉANCE : HIER…

Le propriétaire de Robocut, Philippe Savard, est à la tête de toute une équipe multidisciplinaire de cinq salariés pour réaliser les commandes.

« On a des ébénistes, un designer industriel, un ingénieur mécanique, un spécialiste des effets spéciaux… Ça fait beaucoup de disciplines. »

— Philippe Savard, propriétaire de Robocut

Il évalue que les commandes de particuliers forment la moitié de son chiffre d’affaires, l’autre provenant de firmes de toutes sortes. Des cabinets d’architectes vont y faire faire leurs maquettes, des créateurs y recourent pour leurs œuvres, des publicitaires vont y faire construire leurs montages. « Ça peut être des projets clés en main, on peut aussi s’intégrer partout dans le processus, précise M. Savard. Il faut être polyvalent, on s’adresse à des créatifs pour qui le deadline, souvent, c’était hier… »

LES ORIGINES

Ce n’est pas la menuiserie, mais les arts numériques qui ont conduit Philippe Savard à ouvrir son atelier. Étudiant à l’Université Concordia, il était dès le départ intéressé par la fabrication. « J’ai eu la piqûre de l’électronique. Pour mon emploi à l’époque, j’ai demandé une soumission pour une lentille commandée par Hydro-Québec et je n’en trouvais pas. Je me suis acheté un laser, j’ai commencé à faire des jobs pour les amis. Ma job de soir a commencé à me prendre de plus en plus de temps, ça s’est fait graduellement. »

Outre la panoplie d’outils qu’on trouve dans tout atelier, Robocut dispose d’une machine-outil à commande numérique – une « CNC », pour « computer numerical control ». Avec ses têtes rotatives à 24 000 tours par minute, elle peut couper aussi bien le métal que le bois ou le plastique, à partir d’un modèle 3D qu’on transfère dans son ordinateur. Coût de ce petit joujou : 65 000 $.

L’atelier dispose en outre d’un dispositif de découpe laser, « pour les matériaux plus fins », une Speedy 400 de Trotec coûtant environ 35 000 $. Enfin, l’imprimante 3D, un modèle UPrint de 35 000 $, permet la fabrication de plus petites pièces de plastique. Du fil de plastique enroulé autour d’une bobine est injecté selon les plans, et soutenu par un deuxième matériau plus solide.

PLUS FACILE QU’ON LE CROIT

Le portfolio de la jeune entreprise fondée il y a cinq ans va de la décoration du restaurant Accords à un modèle réduit d’un orgue Casavant pour le Palais Montcalm, en passant par des publicités pour Air Canada et Gaz Métro. En plus, évidemment, de centaines de petites commandes plus terre-à-terre de particuliers qui veulent concrétiser leurs projets.

Contrairement à ce qu’on pourrait croire, il est plutôt facile de concevoir les plans qui vont permettre aux appareils de Robocut de travailler. « Tout ce qui est vectoriel, en fichier 3D, peut être transposé, explique M. Savard. Ça peut être fait avec Adobe Illustrator, ou SolidWorks, ou SketchUp. On utilise aussi Rhino. »

Ce texte provenant de La Presse+ est une copie en format web. Consultez-le gratuitement en version interactive dans l’application La Presse+.