Concours de mémoire

Mémoire de champion, meilleur cerveau ?

Les participants aux épreuves de mémorisation s’entraînent. Au même titre que des athlètes sportifs. Mais est-ce que le fait de faire travailler sa mémoire au point de la rendre capable de retenir une séquence de centaines de chiffres peut aussi avoir un impact positif à long terme sur le cerveau ?

« Il faut savoir que le cerveau a la capacité de s’adapter à l’environnement. Le système est plastique et malléable. Il peut bouger et changer ses propriétés biologiques fondamentales en fonction de stimulus extérieurs », explique le Dr Judes Poirier, directeur de la recherche sur le vieillissement et la maladie d’Alzheimer à l’Institut Douglas, affilié à l’Université McGill. Il ajoute cependant que la génétique y est aussi pour quelque chose : « Selon le type de gènes hérités des parents, le cerveau est plus ou moins bien équipé à s’adapter ou non aux changements extérieurs. »

DEUX TYPES DE MÉMOIRE

L’humain enregistre l’information dans sa mémoire à court terme et sa mémoire à long terme. C’est seulement si l’information doit être conservée plus longtemps qu’elle se déplace de l’hippocampe (court terme) au cortex (long terme).

« Des entraînements de mémoire à court terme ne contribuent pas à développer la mémoire à long terme. Par exemple, il a été démontré que stimuler la mémoire à court terme a très peu d’impact chez les gens atteints de la maladie d’Alzheimer. C’est seulement la consolidation à long terme qui implique des changements anatomiques où le neurone se transforme et crée de nouvelles connexions », relate le chercheur.

TRAVAILLER À LONG TERME

Quel type d’exercice permet d’améliorer la mémoire à long terme ? En compétition, la méthode PAO (personne-action-objet) requiert que l’on stocke de l’information dans la mémoire à long terme pour ensuite l’utiliser dans un contexte à court terme, lorsque les participants doivent réciter une série de chiffres. On sollicite à ce moment la mémoire à long terme.

« Apprendre une pièce de théâtre, jouer à Génies en herbe ou au bridge sont d’autres exemples d’exercices pour la mémoire à long terme. Le cerveau, plus on le travaille, plus il va bien. C’est un réservoir qui a un grand potentiel d’absorption de connaissances et d’informations », explique le Dr Poirier en insistant aussi sur l’importance de combiner à tout exercice mental de l’exercice physique, dont l’impact positif sur le cerveau a déjà été établi.

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