Hier soir, l’Impact s’est incliné par la marque de 1-0 contre un New York City FC particulièrement séduisant malgré son manque d’efficacité. Dans un match pourtant capital, le onze montréalais n’a pas affiché les ressources sportives et morales nécessaires pour se rapprocher du sixième rang. 

« Ce n’était pas assez dans tous les aspects, que ce soit au niveau de la qualité ou du physique. Ils nous ont battus chaque fois qu’on avait le ballon. C’est un match décevant, surtout qu’on est dans la course. Jouer comme ça, devant nos partisans, c’est inacceptable », a de nouveau répété l’entraîneur Mauro Biello.

On repassera donc pour la performance et le résultat qui auraient permis de relancer un tant soit peu l’espoir. Le match d’hier a même été un condensé des maux des derniers mois, entre les approximations défensives, les erreurs en milieu de terrain, l’animation offensive déficiente et, en fin de match, un manque de lucidité dans le dernier tiers. Archidominé en première mi-temps, l’Impact, trop souvent coupé en deux, a ensuite mieux tenu le ballon, mais s’est exposé aux contre-attaques new-yorkaises.

Manque d’ambition

Pour noircir encore ce triste portrait, on n’a jamais senti que l’Impact se battait avec l’énergie d’une équipe sous respirateur artificiel. Tout autant que la défaite, qui aurait même dû être plus lourde par rapport au nombre d’occasions du NYCFC, c’est ce manque d’ambition qui a irrité certains membres du bleu-blanc-noir.

Dans un vestiaire quasiment désert au moment de l’entrée des médias, ils étaient rares à braver la tempête. Dans son coin, Patrice Bernier avait la tête des mauvais jours et la voix éteinte. Dans la dernière ligne droite de la saison, il a vu son équipe sombrer sur tous les plans. Il rêvait d’un long parcours en séries, il devra terminer sa carrière sur un terrible constat collectif. 

« Je ne sais pas s’il y a un malaise, mais s’il y a des gars qui ont abandonné, qu’ils le disent. Il vaut mieux y aller avec des gars qui veulent jouer jusqu’au bout. Tu ne peux pas perdre quatre matchs de suite à domicile dans cette ligue. »

— Patrice Bernier

« Tu ne peux pas gagner si tu ne démontres pas la détermination de vouloir battre le gars qui est devant toi. Il n’y avait pas de fluidité, pas de jus, pas d’intensité et pas de cohésion. Le match est perdu, il en reste trois et il faut aller jouer au Colorado avec des gars qui veulent jouer et tout donner. »

Éliminé samedi ?

Au classement, l’Impact a de nouveau perdu du terrain sur le sixième et dernier rang qualificatif pour les séries. Désormais, il est à quatre points des Red Bulls de New York – tenus en échec par D.C. United (3-3) – et pourrait être exclu des séries dès samedi sur le terrain des Rapids du Colorado.

Le constat est d’autant plus décevant que les Taureaux ont donné de nombreuses occasions à l’Impact de revenir dans le portrait des séries. Pour diverses raisons, l’Impact n’a pas su croire en ses moyens et afficher le rendement nécessaire. Et maintenant ?

« On a quatre points de retard avec trois matchs à jouer. Moi, j’approche chaque match comme si on pouvait le gagner. Ça peut être difficile d’y croire au quotidien à l’entraînement, mais le moins que tu puisses faire, comme joueur, est de penser que tu peux gagner le jour du match, a répondu Evan Bush. Ça n’importe pas que tu sois premier ou dernier de la ligue. Si tu n’y crois pas, tu n’es pas compétitif et tu ne mérites pas de jouer. »

« Maintenant, les joueurs doivent travailler pour eux-mêmes, ils doivent travailler pour leur job. Les gars qui veulent rester ici doivent tout donner », a prévenu Biello.

Prochain match : Impact c. Colorado, samedi à 21 h

Des approximations dans les airs et au pied, mais de bons arrêts, en deuxième mi-temps, pour le gardien américain.

Frustration, fatigue et individualisme se sont emparés du joueur désigné suisse, moins décisif que lors de ses premiers matchs.