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Opinion

Une égalité qui commence dans la famille

Miser sur les familles pour construire des rapports plus égalitaires entre les hommes et les femmes est une stratégie prometteuse

La Stratégie gouvernementale pour l’égalité entre les femmes et les hommes, qui vient d’être dévoilée, fait le pari que l’atteinte de la véritable égalité, celle qui va au-delà des droits et des lois et qui s’inscrit véritablement dans les faits, passe, entre autres, par le partage des responsabilités économiques et familiales et un meilleur équilibre entre la vie familiale, professionnelle, étudiante, sociale et politique.

Les familles peuvent en effet contribuer grandement à faire avancer les choses, pour peu que l’on crée les conditions favorables. C’est en observant les rapports au sein de sa propre famille qu’un enfant apprend d’abord à se comporter avec les autres. Ce sont les mères et les pères qui, par leur exemple et leur enseignement, apprennent aux enfants à entretenir des rapports égalitaires.

Lors de la Journée internationale des femmes, l’année dernière, Justin Trudeau avait bien résumé le rôle des familles, et particulièrement des pères, en affirmant qu’il considérait de son devoir d’enseigner à sa fille qu’elle pouvait faire ce qu’elle voulait dans la vie, mais aussi d’enseigner à ses garçons que sa fille pouvait tout faire.

Heureusement, la conception du rôle des femmes et des hommes au sein des familles québécoises a évolué à vitesse grand V depuis deux ou trois décennies. Aujourd’hui, les pères veulent s’impliquer autant que les mères auprès de leurs enfants. La popularité du congé de paternité en est une démonstration évidente. La sortie récente de travailleurs de la construction, un milieu d’hommes, invoquant la conciliation travail-famille parmi leurs principaux motifs de grève, est aussi un exemple frappant de l’évolution de notre culture.

Quelques déséquilibres

Mais il subsiste encore des déséquilibres qui permettent à certaines inégalités de persister, et la Stratégie 2017-2021 pourrait s’avérer un bon instrument pour y remédier. Par exemple, de nombreuses études ont démontré que l’écart entre le temps consacré aux soins aux enfants par les femmes et les hommes s’est considérablement réduit et que celui consacré aux activités domestiques se réduit, mais plus lentement.

Par contre, les hommes accomplissent encore un plus grand nombre d’heures travaillées à l’extérieur du foyer, ce qui entretient les écarts de revenus et nuit au partage égalitaire des tâches.

La marche vers l’égalité entre les femmes et les hommes a conquis le terrain des droits civiques et juridiques, et de grands progrès ont été accomplis. L’atteinte de l’égalité de fait suppose maintenant que l’on intervienne davantage dans la sphère du privé, de l’intime. Miser sur la réduction des obstacles qui nuisent au partage égalitaire des responsabilités au sein même des familles est un excellent choix.

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