Voitures en libre-service

Un mois en libre-service

Denis Coderre aime les véhicules en libre-service. Assez pour vouloir en implanter des tout-électriques à Montréal d’ici 2020. Mais allez comprendre, cette affection ne s’étend pas aux autos en libre-service… qui roulent déjà dans sa ville.

Curieux paradoxe au sujet duquel circulent toutes sortes d’hypothèses. Vous permettez que j’en soumette une à mon tour ? Il ne les a pas essayés.

Le maire ne sait tout simplement pas à quel point ces services sont bien implantés à Montréal, populaires et intégrés aux habitudes de milliers de citadins.

Voyant que le maire n’embarque pas, j’ai donc décidé de le faire à sa place. J’ai testé pendant un mois car2go et Auto-mobile (ainsi que son grand frère Communauto) afin d’évaluer ces services, de cerner leurs avantages et leurs limites.

En un mot : j’ai été conquis.

Voilà qui a le potentiel de transformer la mobilité en ville, de convaincre les urbains de s’affranchir de leur auto et les banlieusards de vendre leur deuxième véhicule.

Non seulement car2go et Auto-mobile ajoutent de la profondeur au cocktail de transports, mais ils sont d’une simplicité désarmante.

Vous vous abonnez pour un prix ridicule (35 $ pour l’un, 0 $ pour l’autre) sans avoir à verser un sou en frais annuels. Vous vérifiez sur votre téléphone où sont les autos. Vous les empruntez sans réservation. Puis une fois à destination… vous les abandonnez. À peu près n’importe où.

Merci, bonsoir.

Le prix : un peu plus cher que le métro, moins que le taxi. À peine 0,38 $ la minute, ou moins de 14 $ l’heure. La journée vous coûtera 73 $ avec car2go ou 50 $ avec Auto-mobile.

Un déplacement entre le CHUM et le CUSM : 4 $, par l’autoroute. Entre le Musée d’art contemporain et le Musée des beaux-arts : 5 $. Entre l’Université McGill et l’Université de Montréal : 6 $. Entre la place d’Armes et le parc Jarry : 9 $.

Pour quel service opter entre car2go et Auto-mobile ? Les habitués sont abonnés aux deux, prennent l’un ou l’autre selon les disponibilités et les besoins. Une petite Smart à deux places de car2go pour un court trajet seul. Une Prius d’Auto-mobile pour un déplacement avec les enfants.

Personnellement, j’aime bien la visibilité des car2go, mais je n’ai pas de préférence comme telle. Chacun a ses qualités et ses défauts. car2go est d’une simplicité désarmante, par exemple, en plus d’offrir dans chaque voiture un ordinateur de bord avec GPS. Auto-mobile possède une interface technologique un peu moins conviviale et des véhicules classiques.

Par contre, on déverrouille les véhicules d’Auto-mobile avec sa carte Opus, ce qui est génial. La synergie entre Auto-mobile et Communauto élargit considérablement le périmètre de déplacement, en plus de réduire les frais d’utilisation. C’est une entreprise québécoise. Et il est tellement plus agréable de conduire une Prius que ces voiturettes de golf appelées Smart…

Cela dit, je dois avouer que peu importe le service, il y a une courbe d’apprentissage à suivre. La clé pour la Prius d’Auto-mobile se trouve où, au juste ? Quel est mon mot de passe pour déverrouiller la car2go, déjà ? Combien de temps puis-je bloquer la voiture avec mon cellulaire ? Est-ce que je peux abandonner mon auto dans Verdun, dans Hochelaga ?

Mais rien de très compliqué, cela dit. Surtout quand on prend en compte tous les avantages qui accompagnent ces services.

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