« La confiance revient graduellement »
« C’est en train de se replacer. La confiance revient graduellement », confie la présidente à La Presse, à quelques jours de la tenue de l’assemblée générale de l’Ordre, qui se tiendra le 15 juin à Montréal.
Il s’agira alors du premier congrès de Kathy Baig à titre de présidente depuis son entrée en poste, en juin 2016.
Chose certaine, elle s’attend à ce que son mandat soit costaud et que les dossiers à mener de front seront à la fois nombreux et intenses.
« La machine tourne très vite et des projets, il y en a ! », convient-elle, tout en se disant d’attaque.
D’entrée de jeu, la présidente insiste sur le plan stratégique – le plan ING 2020 – appelé à définir les orientations de l’organisation et les pratiques des ingénieurs.
Elle vient de terminer une tournée qui lui a permis de rencontrer ses membres dans une dizaine de villes du Québec afin d’expliquer « où s’en va l’Ordre des ingénieurs ».
« Je leur ai parlé de l’importance d’avoir une organisation forte, qui soit une référence. C’est un enjeu », soumet-elle.
La présidente a notamment abordé la question, très sensible, touchant la récente hausse des cotisations. Rappelons qu’en décembre dernier, le conseil d’administration a pris la décision de demander une cotisation supplémentaire de 50 $, qui est ainsi passée de 340 à 390 $ annuellement, pour couvrir ses « besoins stratégiques ». Une nouvelle hausse de 10 $ portera la cotisation à 400 $ à compter d’avril 2018, à moins que les membres, en assemblée générale, en décident autrement.
Les ingénieurs seront d’ailleurs appelés à voter sur une résolution portant sur les deux hausses proposées par le conseil d’administration.
Risque-t-il d’y avoir une contestation ?
« Je n’anticipe pas de problèmes de ce côté, répond la présidente. Je n’ai pas perçu de réactions négatives au cours de ma tournée provinciale [qui a pris fin le 30 mai à Laval]. »
Elle ne cache pas que les hausses de cotisations sont « un enjeu à chaque fois », mais elle ajoute : « On a été transparents sur cette question. »
Chose certaine, la présidente aimerait voir s’accélérer le traitement des plaintes déposées au conseil de discipline, tout en rappelant la mission de l’Ordre qui consiste à « protéger le public ».
« Ces délais ont déjà été de 36 mois, calcule-t-elle. Actuellement, ils sont de 31 mois. On veut les ramener à 12 mois, d’ici au 31 mars 2019, ce qui serait acceptable. »
« On a bâti nos équipes, on a embauché des enquêteurs. On a vingt-cinq personnes qui y sont affectées et on prévoit en engager cinq autres dans le plan stratégique. »
— Kathy Baig
La présidente insiste, par ailleurs, sur l’importance de mieux « accompagner » les ingénieurs dans leur pratique et elle soutient que cette approche a été très bien accueillie par les membres de la profession.
Cet accompagnement se traduira par un plus grand nombre d’inspections sur le terrain par des inspecteurs « plus spécialisés ».
« Nous faisons 1500 inspections par année, en moyenne, résume-t-elle. Nous allons en faire 3000. On se donne trois ans pour atteindre cet objectif. »
Elle ajoute : « On veut avoir un contact avec nos membres. L’idée, c’est d’être en mesure d’avoir une lecture de prévention en se rapprochant de nos membres. »