Soccer  MLS

L’Impact plaide pour un calendrier plus court

Invoquant l’argument météorologique, la MLS a souvent repoussé l’idée de s’aligner sur les championnats européens et de disputer une bonne partie de sa saison au cours de l’hiver. L’Impact va aujourd’hui plus loin et estime que le calendrier devrait être raccourci afin d’éviter de jouer lors des périodes les plus froides dans certains marchés.

« La Coupe MLS se joue vers le 10 décembre, sans que le lieu soit choisi à l’avance. Le 10 décembre, les 4 ou 11 mars [soit les matchs d’ouverture en 2017], ce ne sont pas des dates qui ressemblent au soccer. Surtout pas dans notre coin du pays », martèle le vice-président exécutif de l’Impact, Richard Legendre.

« On joue 34 matchs dans la saison, et tant qu’on essaie de les faire entrer dans un calendrier, ça fait ce que ça fait là. Est-ce qu’on est capables de réduire le nombre de matchs ? C’est un gros enjeu, mais nous et notre président, on est partisans de ramener ça à 32. »

En décembre dernier, la température était négative lors de la Coupe MLS disputée à Toronto. Le thermomètre indiquait - 7 °C au Minnesota, dimanche, tandis que le duel entre la Nouvelle-Angleterre et Orlando a dû être reporté en raison des prédictions de froid extrême. Selon les chiffres de la MLS, la température moyenne, lors des six matchs disputés dans des stades extérieurs, s’établissait à - 2 °C.

À Montréal, l’ouverture locale, au Stade olympique, s’est déroulée au beau milieu d’une vague de froid polaire et quelques jours avant l’arrivée d’une importante tempête de neige.

« Le début de saison, qui est important, se joue en hiver, puis la fin de saison, qui est importante, se joue aussi en hiver, a tranché Legendre. Si on était capables de se rapprocher du mois d’avril pour commencer et de finir au mois de novembre… »

« Ici, le soccer est avant tout un sport et je ne vois pas le jour où il ne le sera plus. »

— Richard Legendre, vice-président exécutif de l’Impact

Resserrer le calendrier et enlever quelques matchs n’est pas une mince affaire quand on tient compte des facteurs économiques et des contrats de télévision. Le contexte météorologique est aussi bien différent d’une équipe à l’autre. Le sujet du calendrier est tout de même abordé depuis plusieurs années dans les réunions. Et l’Impact compte bien ramener le sujet lors des prochaines rencontres même si Legendre reconnaît que l’amputation du nombre de matchs est « une grosse décision ».

« Au sein de la ligue, c’est assez partagé. Certaines équipes sont d’accord, alors que d’autres le sont moins. Leur raisonnement est que moins de matchs signifient moins de revenus. C’est facile de dire qu’il faut jouer moins, mais il faut le regarder de très près et voir quel impact ça peut avoir.

« S’il y a une offre moindre et un peu plus de rareté, est-ce que ça signifie que tu peux mieux vendre 16 matchs à domicile au lieu de 17 ? Est-ce qu’il est possible de rattraper le manque à gagner d’un match ? »

Marge de manœuvre trop faible

Outre cette saison jugée trop longue, l’Impact souhaiterait une plus grande concertation entre la ligue et les clubs dans la constitution du calendrier.

Au début du processus, au mois de septembre, chaque équipe remplit un questionnaire en indiquant quatre dates où elle souhaite accueillir un match et trois dates qui lui sont défavorables. Par exemple, l’Impact ne veut pas entrer en concurrence avec le Grand Prix de Formule 1 ou la Coupe Rogers.

Après quelques échanges au fil des mois, la MLS envoie un calendrier aux clubs, au mois de décembre ou au début du mois de janvier.

« On peut envoyer des commentaires, mais il n’y a plus beaucoup de marge de manœuvre pour du changement », explique Legendre, conscient des nombreuses contraintes auxquelles fait face la ligue pour bâtir son calendrier.

« Ce n’est pas simple, mais on pense qu’il doit y avoir des améliorations apportées au calendrier et au processus. »

— Richard Legendre, vice-président exécutif de l’Impact

« Malgré toute la bonne volonté de la ligue, c’est difficile de donner du feedback uniquement par écrit, préciser certaines dates sans qu’il y ait, par la suite, un moyen de bonifier le calendrier. Il faut le plus d’échanges possible entre les clubs et la ligue parce que le calendrier reste un enjeu extrêmement important au niveau sportif et sur le plan affaires. Par exemple, on ne souhaite pas avoir des matchs consécutifs à la maison. »

Au chapitre du terrain, l’Impact entame la présente saison en disputant quatre de ses cinq premiers matchs à l’extérieur. Puisque le Bleu-blanc-noir ne souhaite jouer qu’une fois au Stade olympique et qu’il est difficile d’organiser un match au stade Saputo avant la mi-avril, ce déséquilibre était la seule possibilité.

Après le match nul concédé contre les Sounders de Seattle, l’Impact n’aura pas d’autre choix que d’accumuler quelques points à New York, Chicago ou Los Angeles avant un retour à la maison, le 15 avril.

« On connaît le calendrier depuis longtemps, avec un seul match à domicile dans les cinq premiers. On savait, de toute manière, que ce serait difficile parce que voyager en MLS n’est jamais évident », reconnaît Wandrille Lefèvre.

« On a vu ce que New York a fait [dimanche], mais on y va sans complexes et pour chercher un résultat. Mais est-ce qu’on aurait pu avoir deux points de plus au classement ? C’est certain. »

Tombe la neige…

Depuis trois ans, Don Garber est catégorique : une saison calquée sur l’Europe est « presque impossible » à mettre en place. « Toutes ces discussions sur le fait de jouer selon le calendrier international ne tiennent pas debout, surtout si l’on considère ce que nous avons dû affronter, ce week-end. » Le commissaire a fait cette déclaration dimanche dernier, sous un froid mordant et dans la neige, en marge du match opposant Minnesota United à Atlanta United. Pourtant, la MLS a déjà analysé le projet d’une saison débutant en août pour se terminer en mai, voire au début du mois de juin. Dans ce format, une pause s’étirant de la mi-décembre à la mi-février était aussi envisagée.

Pas une première pour l’Impact

Ce n’est pas la première fois que l’Impact ne joue qu’un seul de ses cinq premiers matchs à domicile. En 2012, l’équipe d’expansion n’avait remporté qu’un seul point sur une possibilité de 15. Dans les cinq dernières saisons, la Nouvelle-Angleterre (2012 et 2014) et le Crew de Columbus (2016) ont vécu une situation semblable. Bilan combiné : trois victoires, quatre matchs nuls et huit défaites.

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