Alimentation

Metro acceptera les contenants réutilisables

Metro deviendra la première grande chaîne de supermarchés au Québec à accepter que ses clients apportent leurs propres contenants pour acheter de la viande, des fruits de mer et des mets cuisinés, notamment.

À l’instar de quelques petites épiceries de quartier aux valeurs écologiques, Metro permettra à ses clients de réduire leur consommation d’emballages à usage unique.

À compter du 22 avril, les employés de certains comptoirs – charcuterie, mets cuisinés, viande, poissonnerie et pâtisserie – pourront servir des aliments dans les contenants de plastique réutilisables et les sacs de type Ziploc fournis par les consommateurs.

Metro affirme que ses clients étaient de plus en plus nombreux à en faire la demande, ce qui a motivé son initiative. La nouvelle politique sera en vigueur dans tous les Metro du Québec. Les Super C de même que les Metro en Ontario ne sont pas visés.

Des tests ont été effectués dans trois supermarchés. Quels ont été les constats ? 

« Il y a des clients qui sont très contents. D’autres qui se posent des questions. Alors on fait de l’éducation en même temps. C’est sûr que ça va gagner en popularité, on le sait que c’est une mouvance mondiale. »

— Denis Brisebois, vice-président aux opérations de l’enseigne Metro

D’ailleurs, IGA risque d’emboîter le pas, même si la pratique « n’est pas recommandée » aux marchands-propriétaires « pour des raisons de salubrité », pour le moment. « On a un comité de développement durable qui travaille très fort là-dessus et ça devrait se concrétiser bientôt », a annoncé à La Presse la porte-parole Anne-Hélène Lavoie.

« Ça va faire boule de neige »

L’épicier dit ne pas avoir déterminé quelle proportion de sa clientèle allait apporter ses contenants à court et moyen terme. Mais il s’attend à ce que son approche remporte un succès sans cesse grandissant.

« J’ai l’impression que ça va faire boule de neige. C’est un mouvement qui va s’accentuer », lance Denis Brisebois tout en promettant d’aller faire lui-même ses courses avec des contenants… dans ses sacs réutilisables.

« Quand il est question de suremballage, on ne peut pas se mettre la tête dans le sable, ajoute-t-il, se dire qu’on n’est pas préoccupés. »

Metro affirme aussi ne pas avoir évalué ses possibles économies en ce qui concerne l’achat de barquettes en styromousse, puisque ce n’est pas l’objectif visé. Il n’a pas été possible de connaître les coûts de mise en place du programme, qui incluent principalement de la formation d’employés.

Pas de pot de margarine

Le principal défi de la chaîne d’alimentation n’a pas été d’ordre légal puisqu’elle s'est accommodée des règles du ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation en vigueur. La chaîne de supermarché affirme que le principal enjeu de sa démarche a plutôt été la réflexion autour des types de récipients.

« On était très concernés par la salubrité. Il a fallu regarder les types de contenants. »

— Denis Brisebois

Ainsi, les contenants de verre ne seront pas acceptés, car s’il y avait un bris dans un comptoir rempli d’aliments, ceux-ci devraient être jetés.

Le pot de margarine et tous les autres contenants « avec un nom de compagnie » sont également interdits, car ils affichent un code à barres qui risque de provoquer une confusion aux caisses.

Metro refusera aussi tout plat souillé, taché, abîmé ou fissuré afin de ne pas être tenu responsable advenant une contamination croisée.

D’autres initiatives vertes

Sans tenter de se positionner comme « LA » chaîne de supermarchés verte au Québec, Metro affirme avoir « défini des objectifs et développé de solides programmes pour réduire ses impacts environnementaux » depuis 10 ans.

La gestion des matières résiduelles, la réduction du gaspillage alimentaire, l’optimisation des emballages et l’efficacité énergétique de ses bâtiments font partie des enjeux ayant été abordés, énumère l’épicier.

D’autres sujets sont encore l’objet de discussions. « C’est sûr qu’on regarde la question du vrac, comment on va l’aborder dans nos magasins, quels sont les enjeux avec le MAPAQ », révèle Denis Brisebois, vice-président aux opérations de l’enseigne Metro.

De plus, le détaillant n’exclut pas la possibilité de remettre en marché les sacs à fruits et légumes réutilisables qu’il avait proposés à ses clients il y a déjà 10 ans. Le produit n’avait pas obtenu le succès escompté, mais « c’était une bonne idée », dit le dirigeant, qui rappelle que Metro avait été un « précurseur ».

Alimentation

Et les concurrents ?

IGA

Au siège social de Sobeys Québec, on est bien conscient que le consommateur est « interpellé » par le sujet du plastique, dit la porte-parole Anne-Hélène Lavoie. C’est pourquoi des trousses de réduction du plastique sont actuellement en vente. Celles-ci contiennent par exemple des pailles en inox et des couvre-plats faits de cire d’abeille. « C’est tellement populaire ! Jusqu’ici, 11 000 personnes se sont inscrites pour en avoir une », précise Mme Lavoie. La trousse vient avec un atelier de formation de 15 minutes.

Provigo

Provigo n’accepte pas de vendre des aliments dans les contenants apportés par les clients puisque le MAPAQ « exige de la part des commerçants qu’ils respectent des normes très strictes, parfois difficiles à observer, notamment en période d’affluence », explique la porte-parole Johanne Héroux. « Selon nous, le risque de contamination croisée demeure trop élevé […]. C’est donc par pure mesure de précaution et afin d’assurer la santé de nos clients que nous refusons les contenants personnels. »

Walmart

Les Walmart vendent presque exclusivement des aliments qui ne sont pas emballés sur place. Autrement dit, on n’y trouve pas de boucherie ni de poissonnerie, de sorte que l’acceptation ou non des contenants personnels n’est pas vraiment pertinente. Mais le géant a annoncé en janvier une série de mesures pour réduire la quantité de déchets de plastique générés par ses magasins, dont l’élimination des emballages de PVC et de polystyrène expansé « difficiles à recycler » pour tous les produits de ses marques maison d’ici 2025.

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