Un parallèle troublant

Du haut de sa tribune, Donald Trump défie le monde entier ! Et personne ne le prend au sérieux…

C’est un clown, s’exclame-t-on de partout. Rappelons-nous Hitler. Lui non plus, personne ne le prenait au sérieux. Qui pouvait se méfier de ce petit homme agité au regard un peu fou qui gesticulait abondamment ? Et pourtant…

Rappelons-nous le discours d’Hitler lors de son accession à la chancellerie. De quoi parlait-il ? De l’Allemagne qui avait été humiliée à la fin de la Première Guerre mondiale et qui était en proie au chômage et à de graves problèmes économiques. Que proposait-il comme solution ? Redonner à l’Allemagne son lustre d’antan et son économie. Cela ne pouvait se faire qu’en se débarrassant de tout apport étranger qui pouvait y nuire, notamment celui des immigrants juifs.

Alors qu’aux États-Unis la situation économique se détériore et que la Bourse américaine plonge, que propose Donald Trump aux Américains ? Redonner aux États-Unis leur puissance d’antan en mettant un frein à tous les accords commerciaux. La Chine, le Mexique, le Japon et la Corée nous ont volé notre économie, plaide-t-il, reprenons là ! Nous sommes les plus forts de la planète et c’est à nous, Américains, d’en édicter les règles.

Mais il faut d’abord faire le ménage dans le pays et se débarrasser de tous ceux qui ne sont pas de vrais Américains.

Dehors les migrants illégaux de même que les musulmans et les latinos qui ne sont pas contents ! On boucle les frontières ! On érige un mur et on se prépare au combat !

Nous sommes les plus intelligents du monde, dit Trump aux Américains. Le monde nous revient de droit. Hitler disait la même chose aux Allemands. Il leur promettait mille ans de domination sur le monde entier. Et le peuple de s’exclamer alors « Heil Hitler » !

Trump propose d’augmenter la force militaire américaine. Nous serons les plus forts de la planète et tout le monde nous respectera. Finie l’humiliation ressentie à la suite de la guerre en Afghanistan et en Irak de même que celle qu’inflige le groupe État islamique. Dorénavant, les Américains ne feront plus dans la dentelle et, armés jusqu’aux dents, ils domineront de gré ou de force. Tout un programme !

Remarquons par ailleurs le style des discours de Trump. C’est un style étudié et préparé : tout comme Hitler le faisait, il invective la foule. Il la pompe et l’exhorte de lui répondre. Il prend ensuite un plaisir immense à l’entendre chahuter. C’est un populiste.

Puis, tout à coup, porté par les cris et les applaudissements, d’un air concerté, il hausse le ton et se lance dans une envolée lyrique tout en s’adjugeant un regard haineux et revanchard.

Son délire relève alors de la paranoïa : c’est le monde entier qui nuit au développement de l’Amérique. Même toupet vengeur, même regard provocateur !

« Juden ! » criait une foule emportée par la haine lorsque Hitler lui demandait sarcastiquement qui étaient donc les vrais responsables des misères de l’Allemagne. Trump fait appel au même type de ressentiment : n’êtes-vous pas exaspérés de voir votre drapeau souillé ou brûlé de par le monde ? N’avons-nous pas assez fait rire de nous ? N’est-il pas temps de retrouver notre fierté ? Tout comme Hitler, Trump affiche un patriotisme sans réserve. Pour lui c’est America über alles !

Et quant à ses ennemis politiques, il les méprise totalement. Notamment le démocrate juif Bernie Sanders qui n’est, selon lui, qu’un communiste qui, tout comme Obama, va à contresens de l’histoire et de ce qu’a toujours voulu l’Amérique : argent et pouvoir pour les plus forts !