Rendez-vous immobilier

Un marché d’acheteurs… mais un peu moins

Après plus de deux ans de hausse ininterrompue, le déluge de propriétés qui inonde le marché québécois de la revente commence quelque peu à se tarir.

Dans un rapport récent, la Fédération des chambres immobilières du Québec (FCIQ) explique que les conditions de marché connaissent une « stabilisation » assez généralisée dans la province depuis le début de l’année.

Ce retour graduel à des conditions plus normales survient après un revirement rapide – et abrupt – entre le milieu de 2012 et la fin de 2014. Pendant cette courte période, la plupart des villes sont passées d’un marché favorisant les vendeurs à un marché qui avantage les acheteurs.

Les prix ont stagné, voire reculé, dans certains secteurs et les délais de vente se sont allongés.

« Même dans les régions ressources, telles que Val-d’Or, Baie-Comeau et Sept-Îles, où les conditions de marché étaient particulièrement serrées en 2012, le nombre de mois d’inventaire a fortement augmenté et en décembre 2014, le marché avantageait les acheteurs dans ces trois agglomérations », écrivent les économistes de la FCIQ.

Comment déterminer si un marché est vendeur, acheteur ou équilibré ? Pour y parvenir, la FCIQ calcule le nombre de mois d’inventaire (NMI). Il s’agit du nombre de mois qui serait nécessaire pour écouler toutes les propriétés dans un secteur donné, en se basant sur le rythme actuel des ventes.

Selon les critères reconnus, un marché favorise les acheteurs – donc de fortes hausses de prix – lorsque le NMI est inférieur à 8. Entre 8 et 10, il est considéré comme équilibré, tandis qu’il avantage les acheteurs au-delà de 10.

Si les acquéreurs de maisons unifamiliales restent avantagés par le marché actuel, « la tendance haussière semble s’être estompée ». La FCIQ dit observer une stabilisation depuis quelques mois grâce à l’amélioration des ventes, couplée à une croissance plus faible de l’offre de propriétés.

Sans surprise, le segment des copropriétés a connu la plus forte hausse du NMI depuis 2012. Ce marché continue d’avantager les acheteurs dans les trois plus grandes villes de la province, note la FCIQ. Le pouvoir de négociation reste important, et les délais de vente, assez longs.

Malgré cela, on note aussi une stabilisation du NMI dans le marché des condos. Les ventes ont augmenté depuis le début de l’année, tandis que l’offre a progressé plus lentement. En parallèle, les mises en chantiers de nouveaux appartements ont aussi reculé de 54 % à Gatineau, 53 % à Montréal et 11 % à Québec depuis le début de l’année.

Qu’en est-il des « plex » ? Après des années de folie furieuse, où les vendeurs avaient la part belle, le marché des immeubles de deux à cinq logements est maintenant à l’avantage des acheteurs.

Le NMI ne semble pas encore connaître de « plateau » dans le segment des plex, souligne la FCIQ, ce qui laisse entrevoir une détente accrue des conditions de marché.

La FCIQ entend surveiller l’évolution du NMI au cours des prochains mois pour voir si la tendance actuelle se confirme. « Il est même envisageable que les conditions de marché se resserrent si les ventes de propriétés continuent leur croissance au même rythme qu’en mars et en avril dernier », souligne l’organisme.

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