Mentorat

Un nouveau service pour guider les jeunes professionnels

Un nouveau programme de mentorat pour les jeunes professionnels voit le jour. L’idée derrière Mentoro, qui s’adresse aux 25-35 ans, est très simple : autour d’un café, d’un thé, d’un repas ou même d’un verre de vin, une rencontre est organisée entre un professionnel expérimenté et un jeune en quête de conseils.

L’idée est venue, il y a deux ans, à Mélanie Frappa, ex-rédactrice en chef du magazine Elle Québec (aujourd’hui consultante), et Sandra Abi-Rashed, actuelle éditrice de Elle Québec, Clin d’œil et Cool à TVA Publications. « Un soir, ensemble, on refaisait le monde et on s’est dit qu’il y avait un vrai besoin d’orienter les jeunes et de répondre à leurs questions. Certains arrivent sur le marché du travail et sont parfois un peu déboussolés, ne savent pas comment prendre leur place au sein de l’entreprise, d’autres ont passé quelques années à un poste et souhaitent franchir une nouvelle étape, changer d’emploi, ou encore, lancer leur entreprise », observe Mélanie Frappa.

Les deux jeunes femmes estiment avoir eu la chance de rencontrer au cours de leur carrière des mentors exceptionnels, souvent des femmes, qui ont su les guider. « On sait qu’il existe déjà des programmes de mentorat, notamment au sein des ordres professionnels et des universités, explique Mélanie Frappa. Avec Mentoro, on souhaite créer des rencontres plus informelles avec des mentors de tous les domaines. Notre approche est d’associer les mentors et "mentorés" en fonction de leurs compétences et de leurs intérêts, mais aussi selon leur personnalité. »

Une expérience gratifiante

Patrick Gagné, cofondateur et chef de produit de Téo Taxi, qualifie son expérience de mentor d’extrêmement valorisante. Selon lui, le seul fait de pouvoir aider une personne à démarrer son projet est très gratifiant. « Le mentorat, c’est un transfert de connaissances, de savoir-faire, mais aussi de savoir-être. On guide en donnant des pistes de réflexion, car lorsqu’on fait le saut dans l’aventure de l’entrepreneuriat, il faut savoir qu’il y aura un impact sur la vie personnelle et familiale », dit-il. 

Même s’il est très occupé avec Téo Taxi, Patrick Gagné croit qu’il est important de donner de son temps bénévolement.

« Ça peut changer la vie de quelqu’un et éviter de faire des erreurs. À partir du moment où tu t’engages financièrement dans une entreprise, ça change la donne. Je suis aussi là pour écouter les anxiétés d’un entrepreneur qui débute. »

— Patrick Gagné, cofondateur et chef de produit de Téo Taxi

Leslie Mbimbi a fait partie de la première cohorte de Mentoro l’hiver dernier. Son mentor : Caterina Rizzi, cofondatrice de Breather, une entreprise qui loue des espaces de travail dans une dizaine de villes. Leslie Mbimbi, née en France et d’origine congolaise, est arrivée au Québec en 2013 pour faire sa maîtrise en gestion internationale, puis a occupé le poste de conseillère aux étudiants internationaux à l’UQAM. Elle avait envie de créer son entreprise. 

« J’étais en plein questionnement professionnel. Je ne savais pas si mon idée était bonne, si j’avais les compétences requises ou même assez confiance en moi. Caterina Rizzi m’a vraiment poussée dans mes retranchements ! Elle m’a posé les bonnes questions sur mon projet et sur la manière de le financer. Je l’ai rencontrée six ou sept fois, à ses bureaux, dans des cafés et je suis ravie de tous les conseils qu’elle m’a donnés », confie la jeune femme de 26 ans. Résultat : elle a lancé One Vision Tour (onevisiontour.com), une entreprise spécialisée dans l’accompagnement d’étudiants internationaux qui souhaitent venir étudier à Montréal.

Voir grand

Mentoro est un organisme à but non lucratif. « Le mentorat, par définition, est gratuit, il est destiné autant aux hommes qu’aux femmes. On organise des cohortes avec 25 mentors à la fois. On fait ça de manière entièrement bénévole, Sandra et moi, et d’ailleurs, on cherche des commanditaires ! On a envie que Mentoro devienne un mouvement qui se répande et on souhaite créer des antennes à Ottawa, Toronto et au Mexique. » 

La deuxième cohorte de Mentoro a pour thème la mode avec des mentors comme Caroline Néron, Andy Thê-Anh et Britta Kröger (Simons). La troisième, ce sera le repreneuriat, « car on sait que d’ici 2020, 38 % des entreprises québécoises n’auront pas trouvé de repreneurs », estime Mélanie Frappa.

Comment ça fonctionne ?

Si vous avez de 25 à 35 ans et que vous avez une expérience professionnelle d’une durée de 3 à 5 ans, il suffit de soumettre votre candidature dès maintenant sur le site web pour faire partie de la prochaine cohorte.

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