Planète canicule

Les Québécois ont humé le vent frais, hier, avec l’impression d’émerger d’un long séjour dans le sauna. Mais après avoir poussé à bout nos climatiseurs, nous réalisons que nous sommes loin d’être les seuls à avoir souffert d’une vague de chaleur historique. De l’Amérique du Nord à l’Europe en passant par le Moyen-Orient et la Russie, c’est pratiquement tout l’hémisphère Nord qui a cuit au cours des derniers jours, pendant lesquels le mercure a fracassé des records dans de nombreux endroits.

Pour Alain Bourque, directeur général du consortium Ouranos, il est inutile de chercher midi à quatorze heures.

« Ce qu’on vient de connaître chez nous et ce qui se passe dans toutes les autres régions est totalement cohérent avec la science des changements climatiques », dit-il.

« Depuis combien de temps dit-on qu’il y aura davantage de canicules qui feront augmenter la mortalité et la morbidité, qui généreront parfois des crises sanitaires et qui affecteront particulièrement les populations vulnérables ? Tout ça est écrit dans les rapports depuis pas loin de 15 ans. »

— Alain Bourque, directeur général du consortium Ouranos

L’exemple québécois

Montréal et le Québec ont attiré l’attention sur la scène internationale avec les quelque 50 morts provoquées par la canicule. Mais selon Alain Bourque, cela est peut-être dû au fait que les effets de la vague de chaleur sont mieux documentés qu’ailleurs.

« C’est un peu ironique, mais je pense que chez nos voisins ontariens et dans les Maritimes, on suit moins bien les données. Ça donne l’impression qu’il y a moins de morts là-bas, mais c’est sans doute seulement une impression », avance-t-il.

« Je suis plutôt impressionné par ce qui s’est passé cette semaine en matière de communication et de préparation des responsables de la santé publique, observe le scientifique. On ne peut pas toujours éviter les morts, mais on a fait de grands progrès en 15 ans. »

Burlington, États-Unis

26,7 °C

Pendant que des records de température étaient battus à Montréal et à Ottawa, la ville de Burlington, au Vermont, a enregistré la température minimale la plus élevée de toute son histoire. Le 2 juillet, le mercure n’est jamais descendu sous la barre des 26,7 °C. La même chose s’est produite au sommet du mont Washington, avec une température minimale record de 15,6 °C. Glasgow, Écosse

31,9 °C

À Glasgow, où les étés sont généralement frais, le toit du centre des sciences de la ville a commencé à fondre le 28 juin. Un record de tous les temps a été battu pour un mois de juin : 31,9 °C. Ce jour-là, des records de température ont aussi été enregistrés à Shannon, en Irlande, et à Belfast, en Irlande du Nord.

Tbilissi, Géorgie

40,5 °C

Le 4 juillet, le mercure a fracassé un record dans la capitale de la Géorgie, en affichant un torride 40,5 °C. Dans le pays voisin, l’Azerbaïdjan, la pire panne de courant depuis l’indépendance du pays, en 1991, a plongé une quarantaine de villes dans le noir quand le réseau électrique a flanché en raison de la trop forte demande provoquée par la climatisation. Le 1er juillet, il a fait jusqu’à 43 °C dans la capitale, Bakou.

Abadan, Iran

50 °C

Le 2 juillet, le mercure a atteint 42 °C à Erevan, capitale de l’Arménie, ce qui constitue un record pour juillet et égale un record de tous les temps. La canicule n’a pas épargné l’Iran. À Abadan, dans le sud du pays, le mercure a atteint 50 °C mardi et jeudi derniers, et on prévoit des maximums de 49 et 50 °C pour toute la semaine à venir. Selon des médias locaux, des émeutes liées au manque d’eau ont éclaté dans la région.

Rostov-sur-le-Don, Russie

37 °C

Plusieurs records de température ont été égalés ou battus pour le mois de juin dans le sud de la Russie. À Rostov-sur-le-Don, où certains matchs de la Coupe du monde étaient disputés, le mercure a atteint 37 °C les 28 et 29 juin, et on prévoit encore un maximum de 35 °C mardi prochain.

Qurayyat, Oman

42,6 °C

Si vous trouvez qu’il a fait chaud à Montréal cette semaine, lisez ceci. Le 26 juin, la ville de Qurayyat, à Oman, a connu la température minimale la plus élevée jamais enregistrée sur Terre. En 24 heures, le plus « frais » qu’il a fait est 42,6 °C. Cela bat le record de 41,7 °C que partageaient jusque-là une autre ville d’Oman et la vallée de la Mort, aux États-Unis, à la frontière de la Californie et du Nevada. Ce même jour, à Qurayyat, le mercure a grimpé jusqu’à 49,8 °C. — Avec le Washington Post

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