Journée sans diète

Au régime sans le savoir

Au lieu de se laisser guider par leurs signaux corporels, plusieurs personnes s’imposent des règles pour maigrir ou contrôler leur poids. Pas de « pain, pâtes, patates », ne rien manger après 20 h, peser ses quantités de nourriture, ça vous dit quelque chose ? À l’occasion de la 11e Journée internationale sans diète, qui aura lieu le dimanche 6 mai, ÉquiLibre lance une nouvelle campagne sur le thème « Êtes-vous au régime sans le savoir ? ». Entrevue avec Nathalie Pouliot, nutritionniste et chef de projet chez ÉquiLibre.

Vous nous demandez : « Êtes-vous au régime sans le savoir ? »

Oui. On a beaucoup parlé des régimes, de leurs conséquences et de leurs mythes. Mais suivre une diète à la mode, ce n’est pas juste ça, être au régime. Il y a d’autres façons d’être au régime, notamment en s’imposant des règles.

Vous indiquez qu’il ne faut pas se fier à l’heure pour savoir quand on a le droit de manger.

On veut manger quand notre corps nous demande de manger, pas parce que notre montre nous dit qu’il faut manger. Ça ne veut pas dire que ce n’est pas bon si quelqu’un a pris l’habitude de manger à 9 h, à midi et à 17 h. Il faut juste être sûr d’avoir faim à ces heures-là. L’horaire peut varier d’une journée à l’autre, parce qu’on ne fait pas toujours la même chose.

Ça peut être difficile si, au travail, les pauses-repas sont à heures fixes.

Si on a un horaire où on est obligé de manger de 12 h à 12 h 30, c’est sûr qu’on ne peut pas prévoir un autre moment. Mais si on a un peu de latitude, au lieu de manger à midi, on peut attendre un peu, si on n’a pas encore faim. Si on doit absolument manger à midi et qu’on n’a pas très faim, on peut manger juste son entrée ou juste son plat, et garder le dessert pour plus tard, quand on aura faim.

Le soir, n’est-il pas préférable que tous les membres d’une famille soupent ensemble ?

Ce qu’on préconise, c’est que tout le monde soit à table, c’est sûr. Après, chacun va décider de la quantité à mettre dans son assiette, selon son appétit. Si j’ai une petite faim, je vais manger moins.

Il vaut mieux éviter de mesurer ou de peser ses portions ?

Oui. Il faut choisir la quantité qu’on met dans son assiette en fonction de sa faim. Pas en fonction du fait qu’on s’est fait dire qu’il fallait manger 100 g de pain au déjeuner. Il se peut qu’un matin, j’aie faim pour une tranche de pain et qu’un autre matin, j’aie faim pour trois tranches de pain. Ce n’est pas grave. On s’adapte aux besoins de notre corps.

Est-ce possible de se fier aux signaux de faim et de satiété de son corps, quand on a fait plein de régimes qui nous en ont éloignés ?

C’est possible, mais c’est sûr qu’il faut y aller graduellement. Déjà, il faut prendre conscience des règles qu’on s’impose. C’est la première étape. Après, il faut se donner la chance de les enrayer une après l’autre. Ça ne se fait pas du jour au lendemain, en claquant des doigts. Chez ÉquiLibre, on a une liste de professionnels qui peuvent aider les gens à reprendre contact avec leurs signaux de faim et de satiété.

Pour ce qui est du sport, vous estimez qu’il ne faut pas en faire pour maigrir ou stabiliser son poids ?

On fait du sport parce que ça nous fait plaisir et parce qu’on se rend compte que ça fait du bien à notre corps. Si j’ai pris un gros repas la veille, oui, je vais faire du sport, parce que je vais me sentir mieux si je vais bouger au lieu de passer mon temps assis devant la télé. Mais il ne faut pas s’obliger à bouger parce qu’on a mangé un morceau de gâteau plein de calories. Comme le dit l’entraîneuse Chloé Rochette dans l’une de nos capsules vidéo, l’important, c’est d’être capable de répéter une activité à long terme. Si on fait quelque chose juste en se forçant, qu’on n’aime pas ça mais qu’on se dit que ça va être bon pour notre poids, il y a peu de chances qu’on garde cette activité à long terme.

Note : Les propos de Mme Rochette ont été adaptés.

Quatre capsules vidéo accompagnent la campagne « Êtes-vous au régime sans le savoir ? ». La Presse+ vous présente en primeur la capsule avec Chloé Rochette, du mouvement Happy Fitness.

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