conférence de l’ONU sur le climat

Le maire d’Edmonton vante la technologie d’Enerkem

Ottawa — Grâce à une entreprise montréalaise, Enerkem, la ville d’Edmonton a été citée comme un modèle à suivre pour les grandes villes du monde qui tentent de réduire leur empreinte environnementale durant la conférence de l’ONU sur le climat (COP22) qui a pris fin hier à Marrakech, au Maroc.

L’intérêt pour la technologie mise au point par Enerkem, qui vise à transformer les déchets non recyclables en biocarburants, a été tel que la ministre fédérale de l’Environnement et du Changement climatique, Catherine McKenna, souhaite que des représentants de l’entreprise l’accompagnent durant sa tournée verte qui la conduira prochainement en Chine, a appris La Presse.

Dans une entrevue accordée à La Presse de Marrakech, le maire d’Edmonton, Don Iveson, a soutenu que les participants à la COP22 ont pu constater le virage résolument vert qu’a pris sa ville, qui élimine maintenant 90 % de ses déchets d’une manière qui protège l’environnement.

« Cela fait 30 ans que nous recyclons, 20 ans que nous faisons du compost, et depuis six semaines, nous produisons du biométhanol à partir de nos déchets non recyclables. […] C’est un exemple concret de la technologie canadienne qui peut être utilisée pour s’attaquer aux changements climatiques, et il a été démontré que ça marche à Edmonton », a affirmé le premier magistrat.

« Il y a des emplois verts aujourd’hui au Québec et à Edmonton grâce à une technologie canadienne qui peut contribuer à réduire les émissions de gaz à effet de serre que produisent les déchets qui pourrissent à travers la planète. Nous avons parlé à des gens de la Chine qui tentent de régler le problème des déchets dans leur pays. En ce moment, ils incinèrent beaucoup de ces déchets, ce qui nuit à la qualité de l’air là-bas. Ils enfouissent aussi une bonne partie de leurs déchets, ce qui crée des problèmes de méthane et accapare des morceaux de terre », a-t-il ajouté.

Sites d’enfouissement comme une ressource

Selon le maire Iveson, les Chinois pourraient utiliser le savoir-faire d’Enerkem pour transformer leurs déchets solides en biocarburants, « mais aussi utiliser leurs sites d’enfouissement comme une ressource pour réduire le méthane produit par les déchets d’hier et récupérer la terre pour l’utiliser à d’autres fins ».

Des représentants d’Enerkem et d’autres entreprises qui innovent dans les technologies propres faisaient partie de la délégation canadienne dirigée par la ministre McKenna à Marrakech.

À Edmonton, l’usine d’Enerkem produit du biométhanol qui peut être utilisé pour remplacer le méthanol fabriqué à partir du gaz naturel, une source d’énergie fossile. On utilise le méthanol dans les colles, les solvants, la peinture et autres produits comme le lave-vitre. L’an prochain, l’usine, qui a obtenu la certification du système ISCC (International Sustainability and Carbon Certification), devrait aussi produire de l’éthanol, à partir des déchets solides. Les raffineries au Canada, qui doivent inclure au moins 5 % d’éthanol dans l’essence, pourront s’approvisionner de biométhanol produit par Enerkem.

Jointe hier à Montréal, la première vice-présidente, affaires gouvernementales et communications, chez Enerkem, Marie-Hélène Labrie, a confirmé que le bureau de la ministre McKenna a invité des représentants de l’entreprise à l’accompagner en Chine.

« C’est un honneur de recevoir une telle invitation. Nous saluons aussi l’initiative du gouvernement canadien de vouloir renforcer les liens commerciaux avec la Chine, surtout en ce qui a trait au secteur des technologies propres », a dit Mme Labrie.

Elle a souligné que la ville d’Edmonton, en se donnant les moyens pour valoriser ses matières résiduelles, est devenue un modèle pour plusieurs villes en Chine.

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