Activités sportives

Plus d'un million de blessés tous les ans au Québec

Environ 15 % des Québécois actifs se blessent en pratiquant leurs activités sportives préférées, révèle un rapport publié aujourd’hui. Ces blessures, jugées « préoccupantes », amènent plus d’un million de Québécois à consulter un professionnel de la santé, dont 300 000 pour une blessure sévère, note l’un des auteurs de l’étude, Benoît Tremblay, qui rappelle tout de même que « les bienfaits de l’activité physique demeurent supérieurs aux risques de blessure ».

Documenter la pratique sportive

En 2015-2016, 9000 ménages ont été sondés afin d’en savoir plus sur les pratiques sportives des Québécois âgés de 6 à 74 ans. En tout, 93 % des répondants disent avoir pratiqué au moins une activité sportive de façon récréative, comme la marche, le vélo, le hockey ou le soccer, au cours de la dernière année. Des données qui excluent le transport actif. « L’objectif est de documenter l’incidence des blessures par sport pour savoir où faire de la prévention », résume Benoît Tremblay, responsable de la recherche à la direction de la sécurité en loisirs et en sports au ministère de l’Éducation.

La marche, l’activité la plus populaire

Les trois activités sportives le plus pratiquées par les Québécois en 2015-2016 étaient la marche à des fins d’exercice (67 %), la natation (53 %) et le vélo (50 %), révèle l’étude publiée aujourd’hui par l’Institut national de santé publique du Québec. Chez les jeunes de 6 à 11 ans, les sports les plus populaires sont le vélo (86 %) et la natation (83 %). Le patinage sur glace (67 %) et le soccer (49 %) sont aussi très populaires. Du côté des 18-24 ans, ce sont plutôt le conditionnement physique (69,5 %) et le jogging (69 %) qui arrivent en tête.

Plus de planchistes

Une étude similaire avait été menée en 2009 au Québec. Mais la méthodologie utilisée par les chercheurs a cette fois-ci été légèrement modifiée. Si bien qu’il est difficile de déterminer si la hausse de popularité notée dans plusieurs activités sportives entre 2009 et 2016 est réelle. Pour M. Tremblay, certaines initiatives, comme le Grand défi Pierre Lavoie et Québec en forme, ont pu faire augmenter le taux d’activité physique au Québec. Pour certains sports, comme la course à pied, la planche à roulettes et le baseball, les hausses de popularité sont telles qu’elles ne pourraient être expliquées par le seul changement de méthodologie.

Risques de blessure

Pour chaque tranche de 1000 sportifs, on compte 152 blessés dans la province. « Cela représente plus d’un million de personnes blessées annuellement qui ont consulté un professionnel de la santé », est-il écrit dans le rapport. Les blessés consultent surtout pour des inflammations ligamentaires (51 %), des fractures (12 %) et des claquages musculaires (12 %). La proportion de blessures sévères, comme les fractures, les dislocations et les commotions cérébrales, est de 28 %. En moyenne, une personne blessée dans le sport s’absente du travail pour 30 jours. « Ces résultats suggèrent que l’on doive poursuivre les efforts de promotion de la sécurité », peut-on lire dans le rapport.

Quels sports sont les plus risqués ?

Les activités qui obtiennent un risque supérieur de blessure (75 blessés ou plus par 1000 participants) sont les sports de combat, le football, le hockey sur glace et la gymnastique (dont le cheerleading). La course à pied, le conditionnement physique, la planche à neige, le ski alpin et le soccer suivent avec des taux de plus de 50 blessés par 1000 participants. Même si leurs taux d’incidence de blessure sont plus faibles, des activités comme la marche et le vélo sont si populaires qu’elles sont responsables de dizaines de milliers de blessés chaque année. Les activités ayant présenté les taux les plus élevés de blessures sévères sont la planche à neige, le football, le vélo, le ski alpin et le patinage sur glace. « On n’a pas voulu identifier une activité plus à risque, explique M. Tremblay. […] Mais il faut être conscient qu’il y a un risque accru de blessure dans différents sports pour porter le bon équipement et bien se préparer. »

Jeunes et commotions cérébrales

Chez les jeunes de 12 à 17 ans, « six activités sont considérées à plus haut risque de blessure » avec en tête de liste le football (146 blessés par 1000 participants), la gymnastique (135 blessés par 1000 participants) et le hockey sur glace (116 blessés par 1000 participants). « Cependant, comme ces activités ne sont pratiquées que par un petit nombre d’adeptes », cela affecte, en nombre absolu, 7000 (football), 5000 (gymnastique) et 12 000 (hockey sur glace) jeunes, peut-on lire dans le rapport. En comparaison, même si le taux de blessures y est plus faible, 38 000 jeunes se blessent chaque année durant leur cours d’éducation physique. M. Tremblay rappelle que « les bienfaits de pratiquer ces sports surpassent toujours les méfaits ». Il estime toutefois que le rapport peut rappeler l’importance d’appliquer certaines mesures de prévention de même que certains protocoles comme celui qui entoure la prise en charge des commotions cérébrales.

Trop de Québécois sédentaires

Même si une très forte majorité de Québécois disent avoir pratiqué au moins une activité sportive au cours des 12 derniers mois, très peu bougent assez. Plus de la moitié des jeunes de 6 à 17 ans et près du tiers des adultes de 18 à 74 ans sont en deçà du volume d’activité physique quotidien recommandé. M. Tremblay rappelle l’importance de bouger et rappelle que la progression est la clé pour éviter les blessures. « Suivre les conseils de gens spécialisés aide aussi », dit-il.

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