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La guerre reprend entre Trump et Baldwin

Donald Trump n’a guère apprécié un récent commentaire d’Alec Baldwin qui a affirmé qu’imiter le président des États-Unis le poussait « à l’agonie », et suggère à l’émission Saturday Night Live de le remplacer. Dans un message publié sur Twitter, M. Trump écrit : « […] Alec, ce sont plutôt ceux qui ont été forcés de te regarder qui ont souffert. » Baldwin a répondu : « Aussi atroce que ce puisse être, j’aimerais continuer afin d’être là pour les audiences sur sa destitution, son discours de démission, le départ en hélicoptère vers Mar-a-Lago. Vous savez. Les choses intéressantes. Que nous attendons tous. » — Associated Press

Chronique 

On veut moins de pubs !

Le bonheur de s’échouer devant Netflix, l’Extra d’ICI Tou.tv ou le Club illico, c’est évidemment de se goinfrer dans un buffet quasi illimité de séries télé, mais surtout de ne pas subir les assauts de mauvaises publicités, qui se répètent comme les trous de mémoire de Jacqueline O’Hara (Marie Tifo) dans O’.

Pas de « 200 diagnostics » des docteurs en médecine dentaire. Pas de fuites – pour cent de rabais ! – dans vos fenêtres Fenplast. Rien du tout. Juste du contenu télé, offert à toute heure du jour et de la nuit. Amen.

Ce modèle de « forfait tout inclus » télévisuel cause d’énormes migraines aux grands réseaux traditionnels, qui peinent à juguler l’exode de leurs téléspectateurs vers ces plateformes numériques. Sérieusement, pourquoi attendre tous les lundis soir pour suivre Fugueuse à TVA ou Les pays d’en haut à Radio-Canada, alors que des concurrents comme Netflix permettent de dévorer tous leurs épisodes en un week-end de gavage, sans l’ombre d’un Belairdirect ?

Pourquoi ce modèle de consommation à la petite semaine survit-il à toutes les avancées technologiques ? Très simple. Parce que la pub se vend beaucoup plus cher dans un téléroman diffusé de façon traditionnelle que sur une plateforme web. C’est plate de même. 

La façon de mesurer les audiences date de l’époque de Mémère Bouchard et ne tient toujours pas compte des visionnements en ligne. Bienvenue en 2018, les amis.

Les chaînes généralistes comme TVA et Radio-Canada se débattent donc pour ramener leurs téléphages en direct devant leur poste, et non en différé, ce qui permet évidemment de sauter cette enfilade de réclames de burgers sans hormones ni stéroïdes ajoutés.

Aux États-Unis, NBC tentera bientôt une expérience intrigante en diminuant de 10 % le temps alloué à la publicité dans sa programmation à heure de grande écoute. Le but de cette opération minceur ? Séduire la génération habituée à avancer ou à carrément « sauter » toute forme de pub.

C’est un petit pas dans la bonne direction, on s’entend. Cela signifie que des séries comme This is Us gagneront quelques minutes en durée. Plus de contenu, moins de DuProprio. Ça sonne plutôt bien, non ?

Aussi, NBC misera désormais sur de longues pubs « premium » de 60 secondes, placées stratégiquement en début ou en fin d’émission, en espérant qu’elles provoqueront un plus gros impact.

Et si les publicitaires disposent d’une longue minute pour nous vendre des produits ménagers, j’espère qu’ils se forceront davantage pour bricoler de petits films dignes d’un Super Bowl.

En 2016, NBC a réduit de 30 % le nombre de publicités dans Saturday Night Live, et vous savez quoi ? Les tarifs par tranche de 30 secondes ont augmenté.

Pourrait-on assister à ce même type d’exercice d’élagage au Québec ? Selon David Béland, vice-président recherche et consommateur à l’agence Deepblue, l’effet sur le consommateur ne s’annonce pas magique ni miraculeux.

« Je ne suis pas convaincu que les téléspectateurs percevront une énorme différence, soit une baisse de 10 % du temps publicitaire, puisque ça reste beaucoup plus élevé que sur les plateformes de télévision de rattrapage comme Hulu ou Netflix », constate-t-il.

Autre bon point : « Comment pourrais-je vivre une expérience améliorée si je regarde la majorité des émissions qui m’intéressent par l’entremise de mon enregistreur numérique personnel, avec lequel je zappe déjà la pub ? », demande David Béland.

Alain Desormiers, chef de la direction de Touché ! et PHD Canada, se montre également sceptique. « Le pari, c’est que la plus grande rareté devrait mettre de la pression à la hausse sur le prix des messages publicitaires payés par les annonceurs. C’est un gros pari dans l’état actuel du marché, où les agences et les annonceurs se tournent résolument vers les plateformes numériques de diffusion pour leurs communications commerciales », explique M. Desormiers.

Tel un policier qui enquête sur les causes de la mort de Nadine dans District 31, on est loin d’avoir trouvé la solution miracle.

Un anglo chez les francos

On ne voit pratiquement jamais de personnages anglophones dans les séries québécoises francophones, qui se déroulent presque toutes à Montréal.

Il y en a un très intéressant dans L’heure bleue de TVA. Il s’appelle David Karpman (Nico Racicot), fréquente la belle Olivia (Mylène St-Sauveur) et n’entretient pas la meilleure des relations avec sa maman.

Quand David et sa mère se disputent, tous leurs dialogues se déroulent en anglais (avec des sous-titres en français). Comme cela se passerait dans la vraie vie si ce genre de situation se pointait (sans les sous-titres, évidemment).

C’est très réaliste, je trouve. Et ça ouvre une belle fenêtre sur une communauté peu visible au petit écran québécois.

Toujours dans L’heure bleue, il est un peu trop relax, notre Bernard (Benoît Gouin), par rapport à la grossesse de sa fille adolescente Clara (Alice Morel-Michaud). On l’a connu pas mal plus crinqué que ça, Bernard. M’est avis que toute cette jolie zénitude va prendre une grosse débarque bientôt.

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