Médecin résident
un acteur méconnu du réseau de santé

Le médecin résident est un acteur à part entière du réseau de la santé. Il prend en charge les patients, les examine, pose un diagnostic et établit un plan de traitement qui peut inclure la médication ou une chirurgie. Mais qui est vraiment le médecin résident ?

Peu de gens connaissent la contribution qu’apportent les médecins résidents du Québec au réseau de la santé. « Beaucoup de patients ne savent pas qui nous sommes, souligne le président de la Fédération des médecins résidents du Québec (FMRQ), le docteur Christopher Lemieux. Certains croient que nous sommes des étudiants et qu’ils vont servir de cobayes, alors que nous détenons déjà un doctorat en médecine et que nous dispensons des soins aux patients sur une base quotidienne le jour, le soir, la nuit et les fins de semaine. » Actuellement, la Fédération regroupe 3 600 médecins résidents qui se destinent soit à une pratique en médecine familiale, soit dans à l’une des 59 autres spécialités reconnues au Québec. La durée de la formation universitaire d’un médecin est de 7 à 14 ans.

Des horaires chargés

Les médecins résidents effectuent en moyenne 72 heures de travail par semaine incluant du temps d’étude, la participation à des projets de recherche et les gardes. Ils dispensent des soins en milieu hospitalier et dans des cliniques. Les résidents en médecine de famille dispensent même des soins à domicile. Pourtant, les médecins résidents n’ont droit à aucun temps supplémentaire, ni prime de soir ou de nuit. Ils reçoivent globalement une rémunération inférieure à celle d’autres professionnels salariés comparables du secteur de la santé.

Un parcours exigeant et l’incertitude au bout du compte

« À la base, entrer en médecine est difficile. Le programme est fortement contingenté. Par la suite, intégrer un programme de résidence dans une spécialité est un processus qui le demeure tout autant ! », dit le docteur Lemieux.

En médecine familiale, on note une hausse récente et significative du nombre de postes non comblés d’entrée en résidence, phénomène associé à une certaine dévalorisation de la spécialité causée dans la foulée de la Loi 20.

« Par ailleurs, d’autres spécialités, et plus particulièrement les disciplines chirurgicales, sont pour leur part très contingentées depuis quelques années, explique le docteur Lemieux. Le problème, c’est qu’il n’y a presque plus de postes dans ces spécialités. » Pourtant, les listes d'attente pour des chirurgies continuent de s'allonger. Pour ce qui est de l’entrée en pratique après la résidence, tous les postes sont régis par un plan d’effectifs médicaux. « Cette année, poursuit le président de la Fédération, nous avons pu avoir accès à un plan triennal, mais les postes restent limités pour les finissants. Les gens entrent dans un programme au début de la résidence, mais ils n’ont aucune assurance d’obtenir un poste au Québec dans leur spécialité au bout du compte. »

Le médecin résident

Au Québec, un médecin résident détient un doctorat en médecine et est un professionnel salarié en période de perfectionnement pour une durée variable selon la spécialité choisie. Autorisé à exercer, il a le droit de prescrire, de faire des investigations et des suivis auprès des patients dans plus d’une centaine d’endroits au sein des établissements de santé du Québec. À titre de postdoctorant d’une faculté de médecine, il travaille sous la supervision le plus souvent indirecte de médecins en pratique.

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