Changements climatiques

Montréal veut évaluer les risques pour ses employés

Vague de chaleur, inondations, tempêtes de verglas. Alors que policiers, pompiers et cols bleus se trouvent en première ligne pour porter assistance aux citoyens quand les éléments se déchaînent, la Ville de Montréal veut à son tour trouver comment les protéger des impacts des changements climatiques.

« Cet été, nos employés ont travaillé dur durant la vague de chaleur. C’est bien beau, protéger les citoyens, mais comment nous, on protège nos employés ? Comment on peut leur demander de faire plus d’heures sans les mettre en danger ? Dans quelles conditions on peut les faire travailler ? », expose Jean-François Parenteau, élu responsable de l’environnement à la Ville de Montréal.

C’est pour répondre à ces délicates questions que la métropole souhaite mener la toute première étude au Canada sur les risques auxquels les changements climatiques exposent les employés municipaux. Montréal a présenté une demande de subvention à la Fédération canadienne des municipalités (FCM). Celle-ci gère un programme de 75 millions du gouvernement fédéral pour financer des études sur des solutions aux changements climatiques. La métropole espère ainsi recevoir 125 000 $ pour couvrir la majeure partie de cette étude évaluée à 156 000 $.

Les inondations du printemps 2017 ont mis en lumière les risques auxquels les employés municipaux font déjà face, estime Jean-François Parenteau. 

« Nos employés sont habitués à travailler sur la terre ferme, mais là, ils se retrouvaient dans l’eau. Comment on les prépare à cela ? »

— Jean-François Parenteau, élu responsable de l’environnement à la Ville de Montréal

Impacts sur la santé des travailleurs

Des travaux de l’Institut de recherche Robert-Sauvé en santé et en sécurité du travail (IRSST) ont souligné que les changements climatiques peuvent avoir des impacts sur la santé des travailleurs. « L’augmentation de la fréquence d’événements météorologiques extrêmes comme les inondations et les tempêtes peut accroître les risques d’accident », cite la Ville. La dégradation de la qualité de l’air peut aussi accentuer les maladies respiratoires et cardiovasculaires.

L’idée d’étudier l’impact des changements climatiques sur les travailleurs n’est pas unique à la Ville de Montréal. En mai, l’agence responsable de la santé publique en France, l’ANSES, a recommandé aux employeurs d’intégrer les changements climatiques dans leurs plans de prévention des risques auxquels leurs travailleurs sont exposés.

Première ville canadienne à se pencher sur le sujet, Montréal compte faire part des résultats à l’ensemble des municipalités du pays.

Comme Montréal sollicite des fonds d’un programme fédéral, la Ville devra toutefois recevoir l’approbation du ministère des Affaires municipales du Québec, ce qui pourrait prendre jusqu’à un mois. La FCM prévoit ensuite quatre mois pour répondre à la demande. Un autre mois sera nécessaire pour signer une entente formelle si la demande est acceptée. Bref, c’est donc seulement dans six mois qu’on saura si le projet ira de l’avant.

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