Méditation

L’art de se foutre la paix 

Le philosophe et écrivain français Fabrice Midal était au Québec cette semaine pour présenter des conférences sur les bienfaits de la méditation, qu’il explique dans son dernier livre Foutez-vous la paix ! et commencez à vivre. En entrevue à La Presse, il explique quatre idées qu’il avance dans cet ouvrage pour nous permettre de trouver un meilleur équilibre intérieur.

Réapprendre à vivre

« Depuis quelques années, je me suis aperçu que l’esprit de performance prend de la place dans toutes les sphères de nos vies. Il y a cinq ans, je n’aurais pas écrit ce livre, mais là, je vois bien que nous sommes saturés. Nous n’arrivons pas à tout faire ce que nous voulons faire en une journée. On n’arrive pas à répondre à tous nos courriels, nos messages Facebook ou nos appels de la journée. Et la maladie du XXIe siècle est le burn-out. Nous sommes dans l’hyperperformance, parce que nous voulons tellement bien faire. Je crois que nous avons besoin de réapprendre à vivre », dit Fabrice Midal.

La simplicité de la méditation

Comment trouver une paix intérieure ? Le philosophe est persuadé que nous devrions tous méditer quelques minutes par jour. « Il n’y a rien de plus simple que de méditer, puisqu’il s’agit de ne rien faire, dit-il. C’est un moment où nous nous autorisons à être, tout simplement. Du matin au soir, il faut réussir quelque chose. Si nous décidons de méditer cinq minutes par jour, nous nous offrons cinq minutes de vacances. Cinq minutes à ne rien faire et où nous n’avons rien à réussir. » L’auteur fait un parallèle avec ses grands-parents, qui pouvaient passer des heures à regarder le feu dans la cheminée, sans jamais se sentir mal de « ne rien faire ». « Trouver la paix ne veut pas dire que nous ne faisons rien », ajoute le fondateur de l’École occidentale de méditation.

Oser être imparfait

Dans son dernier livre, le fondateur de l’École occidentale de méditation parle également de la peur de l’échec qui paralyse beaucoup de gens. À vouloir être parfait, nous n’osons plus prendre de risques, pour ne pas déplaire ou échouer, soutient-il. « Si un enfant qui apprend à marcher n’accepte pas de tomber, il n’y arrivera pas », dit l’auteur, qui suggère d’arrêter de s’autoévaluer continuellement ou de se comparer aux autres. Encore ici, Fabrice Midal répète qu’il faut se foutre la paix. « Ne soyez pas parfaits, soyez ambitieux ! Acceptez les failles, les lacunes, les imperfections… mais faites de votre mieux, à partir de ce que vous êtes, à partir de la réalité que vous avez en face de vous », peut-on lire dans Foutez-vous la paix.

Apprendre à s’écouter

Même chose pour nos émotions, dit Fabrice Midal. « Il n’y a que les psychopathes ou les morts qui n’en ressentent pas. La jalousie, la peur, l’angoisse, la colère font de nous des êtres humains. Il ne faut pas en avoir honte », dit-il. Dans son livre, il donne l’exemple d’un ancien voisin, un architecte pour qui « la seule chose qui comptait était d’être fort et actif ». Lorsque ce dernier a appris qu’il était atteint d’un cancer incurable, il s’est effondré. « Jamais je n’aurais pu m’imaginer que cette personne pourrait un jour s’intéresser à la méditation. Il a finalement voulu pratiquer très simplement et je l’ai accompagné là-dedans. Il a complètement changé et a fini par trouver la paix dans tout ça », raconte l’auteur. Il avance que la méditation aide profondément les gens, notamment à accepter qui ils sont vraiment. 

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