Analyse

Quand tout va mal

Le Canadien n’a vraiment pas de veine.

Placé pour une rare fois en position de vendeur, Marc Bergevin n’avait déjà pas beaucoup d’atouts dans son jeu. Et voilà qu’il ne pourra même pas échanger le défenseur Tom Gilbert.

L’équipe a annoncé en fin de soirée, hier, que la saison de l’arrière de 33 ans était terminée.

Gilbert s’est blessé au genou gauche, vendredi soir contre les Flyers de Philadelphie, et devra subir une intervention chirurgicale. Ça ne pourrait survenir à un pire moment pour Gilbert, qui se présentera sur le marché des joueurs autonomes le 1er juillet avec un énorme point d’interrogation au-dessus de la tête.

Quant au Tricolore, il ne sera pas en mesure d’aller chercher un choix au repêchage ou un espoir en retour de ses services. Dans ce cas précis, c’était le pire des scénarios.

« Dernièrement, Gilbert jouait du bon hockey, surtout avec la perte récente de Jeff Petry, a soutenu Michel Therrien après le revers de son équipe 2-1 en tirs de barrage. C’est malheureux, ce sont des choses qui arrivent.

« On commence à avoir un bon nombre de blessés. »

Heureusement que Petry, qui ratait hier soir un sixième match consécutif, s’approche d’un retour au jeu. S’il avait fallu que Nathan Beaulieu se blesse plus sérieusement lorsqu’il est entré violemment en contact avec un poteau du filet de Pekka Rinne, hier, la défense du Canadien aurait vraiment été dans de beaux draps.

Notons que Victor Bartley, un ancien de l’organisation des Predators de Nashville, les visiteurs au Centre Bell hier, a été rappelé afin de pallier la perte de Gilbert.

VENU ÉPIER WEISE ?

La date limite des transactions approche, et ça se sentait autour de l’équipe, hier. Les joueurs ont été interrogés sur le sujet à l’entraînement matinal, ça apprenait par cœur la liste de recruteurs présents au match, et tout le monde a sourcillé en voyant que Dale Weise ne participait pas à la période d’échauffement.

Fausse alerte, le sympathique ailier n’a pas encore été échangé ; il est simplement ennuyé par un virus.

La présence de Stan Bowman, directeur général des Blackhawks de Chicago, a également alimenté les conversations. Ce dernier avait beau jeu de dire qu’il était en repérage afin de concocter l’équipe des 23 ans et moins en vue de la Coupe du monde. Après tout, le dévoilement d’un noyau de 16 joueurs par équipe doit être annoncé le 2 mars prochain. Le DG des Blues de St. Louis, Doug Armstrong – qui sera à la tête de l’équipe canadienne pour la Coupe du monde – , avait utilisé le même prétexte, la semaine dernière à Denver, même si les Blues et le Tricolore se surveillent depuis quelque temps déjà.

Mais selon ce que nous a avancé une source bien placée, Bowman se serait entre autres déplacé à Montréal afin de voir jouer Weise.

Ah, ces satanés virus.

ÉTANCHES PREDATORS

Avec tout ça, il y avait quand même un match. Les Predators de Nashville ont beau être menés par Peter Laviolette, ils ont ressorti leur austérité défensive digne des belles années de Barry Trotz. Ils ont été intraitables, particulièrement lors des 40 premières minutes de jeu.

Le Canadien a commis pas moins de 14 dégagements refusés au cours des deux premières périodes, ce qui en dit long sur l’étanchéité du système prôné par les Preds. Un système qui, malgré le départ du jeune défenseur Seth Jones, continue de garder son moteur à la ligne bleue.

Dans le vestiaire, après le match, Max Pacioretty n’en revenait pas de voir à quel point le duo formé de Shea Weber et Roman Josi était coriace. « Le meilleur de la ligue », a-t-il laissé tomber.

Le Tricolore a-t-il échappé un point, hier, ou en a-t-il arraché un ? Dur à dire. D’étranges rebonds ont permis au Tricolore d’étirer ça jusqu’aux tirs de barrage, et Mike Condon a continué à faire des arrêts importants pour garder les siens dans le match.

Ses coéquipiers se sont quand même battus, et les deux premières unités nouvellement formées (Pacioretty-Plekanec-Gallagher d’un côté et Galchenyuk-Eller-Andrighetto) ont lancé des signaux intéressants.

Mais dans tout cela, ce qui guette cette équipe, c’est qu’elle cesse de voir la pertinence des 22 derniers matchs de sa saison. Ce sera à chaque joueur de trouver la motivation suffisante pour rendre ces rencontres utiles et salvatrices.

Quant à Weise, il devrait avoir récupéré de la grippe assez vite pour quitter Montréal d’ici lundi prochain !

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