« Un problème d’équité », selon Gérard Bouchard
La Presse
« Je suis surpris qu’après tant d’années de débats, le monde scolaire ne soit pas mieux équipé pour traiter ce genre de problèmes. L’absence d’une politique générale laisse les directions d’école à elles-mêmes. Soumises à toutes sortes de pressions, il n’est pas certain qu’elles prennent les bonnes décisions. »
« Comment est-ce que cela se passe dans les autres écoles ? Dans les autres commissions scolaires ? Des congés sont-ils donnés pour d’autres fêtes religieuses, pour des fêtes juives, par exemple ? Est-il équitable que des élèves musulmans de ces deux écoles aient droit à une journée pédagogique pour cette fête, mais pas les petits musulmans fréquentant d’autres écoles ? Des chrétiens très fervents pourraient-ils, eux aussi, réclamer par exemple d’avoir congé lors de la fête des Morts, en novembre ? Et une journée pédagogique, à quoi est-ce que c’est censé servir ? Est-ce un instrument qu’on peut utiliser à toutes les sauces ? On dit que ce sont notamment des enseignants qui ont réclamé un congé, mais quelle est la proportion d’enseignants qui l’ont demandé ? »
« Il serait incorrect que des employés bénéficient de congés pour des fêtes religieuses dont d’autres employés non religieux seraient privés. Il y a là un problème d’équité. Si j’étais un enseignant non religieux et que je voyais un collègue bénéficier d’un privilège auquel je n’ai pas droit, je n’aimerais pas ça. Il y a nécessité de politique commune [à toutes les commissions scolaires], et ça presse. Il faut que cesse toute cette improvisation. Il y a un manquement important. »
« Je ne dis pas qu’il faut mettre fin à toutes les permissions. […] C’est une affaire compliquée à la lumière de ce que l’on sait et à la lumière de ce que l’on ne sait pas. Il y a les principes, il y a la réalité. [Là où des congés pédagogiques ne sont pas accordés et où des remplaçants sont appelés en renfort], il peut y avoir des coûts. […] Mais il faut qu’il y ait équité. »
« Dans nos sociétés, ces fêtes ne sont plus considérées comme des fêtes religieuses. Il y a sécularisation et commercialisation de ces fêtes. Quand on a voulu enlever le sapin devant l’hôtel de ville de Montréal, des juifs sont venus dire qu’il fallait le garder… »