Mode

Entre design et soins intensifs

Nicholas Bilodeau n’a jamais été comme les autres. Jeune, dans son village natal au Lac-Saint-Jean, il était le marginal du coin.

« Je ne m’habillais pas comme les autres, raconte-t-il. J’étais le crazy de Saint-Prime. Ma mère était coiffeuse, alors je lui demandais de me faire des coupes et de me mettre des couleurs dans les cheveux. »

Très tôt, le garçon s’intéresse à la mode et acquiert des habiletés. « Je refaisais les robes de mes amies lorsque nous sortions », dit-il en rigolant. Pas surprenant qu’à 30 ans, il soit aujourd’hui designer et propriétaire de sa propre marque, Nico.

Mais avant de plonger dans ce monde fait d’inventivité, d’incertitudes et d’exubérance, il s’est d’abord tourné vers les soins infirmiers. Encore aujourd’hui, Nicholas Bilodeau travaille tous les jours comme infirmier à l’hôpital Sainte-Justine, au département des soins intensifs pour prématurés. « Ça me permet de garder un certain équilibre », dit-il. 

« Quand tu vois mourir un bébé durant la nuit, tu trouves qu’une couture qui est à reprendre, c’est bien secondaire. »

— Nicholas Bilodeau, designer… et infirmier à l’hôpital Sainte-Justine

Nicholas Bilodeau est un homme énergique qui n’a pas froid aux yeux. Après ses études en soins infirmiers, il a étudié la mode au Cégep Marie-Victorin, à Montréal. Il a fait ses premières armes lors d’un stage chez UNTTLD en 2013. Trois ans plus tard, voilà que la collection printemps-été 2016 de sa marque se retrouve en vente sur un site lancé il y a quelques semaines.

POUR HOMMES SEULEMENT

Entièrement consacrée aux hommes – ceux de 25 à 50 ans –, la griffe Nico s’adresse à l’homme moderne et urbain. « Je sais, c’est sans doute égocentrique, tout cela. On m’arrêtait dans la rue pour me demander où j’avais pris les vêtements que je portais et que j’avais créés. Je dessine d’abord donc des vêtements pour moi », dit celui qui arborait lors de l’entretien une tunique blanche, l’un des grands succès de sa dernière collection.

La collection actuellement en vente comprend des chemises, des pantalons, des shorts, des vestons, un trench et même une cape. Si les coupes demeurent classiques, les tissus et certains détails des vêtements dénotent une audace certaine. Après tout, la devise de la marque est « Go hard or go home ».

Quand on aborde son style et ses sources d’inspiration, le jeune designer n’hésite pas à évoquer Tom Ford et Jean Paul Gaultier, ses idoles. « J’aime Ford pour ses coupes et Gaultier pour sa folie », dit-il.

FAIT AU QUÉBEC ET ABORDABLE

Nicholas Bilodeau est très fier de dire que ses vêtements sont fabriqués au Québec. Il est surtout heureux d’arriver à offrir ces vêtements à des prix abordables.

Pour le moment, la collection est uniquement offerte sur le site de la marque. « Je ne suis pas fermé à la vente en boutique, mais je crois beaucoup à la vente en ligne, dit-il. De plus en plus de gens consomment de cette façon. »

Comme les vêtements Nico sont vendus exclusivement en ligne, les collections paraissent en temps réel. Nous découvrirons donc très bientôt la collection automne-hiver, dans laquelle le noir, le kaki et le gris seront à l’honneur. Cette collection sera dévoilée en août au festival Mode & Design.

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