OPINION

Un terrain pour le musée McCord

La Ville de Montréal a multiplié depuis quelque temps des annonces intéressantes sur la création de nouveaux parcs, à Anjou et à Pierrefonds, entre autres.

Celle concernant la transformation en parc du site dit Eugène-Lapierre, terrain vague servant de stationnement et de stockage lors d’événements, situé devant l’édicule de la station Place-des-Arts rue Bleury, qui se prolonge jusqu’à la rue Jeanne-Mance entre le boulevard De Maisonneuve et l’avenue du Président-Kennedy, demande toutefois explication.

La Ville avait cédé à Domtar un petit terrain derrière cet édicule pour l’aménagement d’un jardin moussant l’image de la forestière, mais celle-ci vient à son tour de vendre le terrain pour 14 millions au Groupe Canvar afin de construire une tour de 30 étages, sans recours possible de la Ville.

Questionnée à ce sujet, la mairesse a annoncé compenser cette perte par la transformation en parc du stationnement mentionné précédemment, un espace qui avait pourtant été promis et réservé dès 2014 au musée McCord par l’administration Coderre (réserve prolongée pour trois ans en 2017), ce qui avait amené le musée à faire des études pour tenir compte de la présence souterraine du métro.

Ce célèbre musée, consacré à l’histoire de Montréal, cherche à s’agrandir depuis sa fusion avec le musée Stewart, mais veut rester au centre-ville où il est déjà, rue Sherbrooke près de Robert-Bourassa.

Ce nouvel emplacement le rapprocherait davantage du cœur culturel de la ville : la Place des Arts, la place des Festivals, le Quartier des spectacles.

Un tel secteur central est davantage organisé autour de places publiques que de parcs, et en effet, les placettes ne manquent pas autour de la Place des Arts.

La mairesse a beau dire qu’elle aiderait le musée à trouver un autre terrain, ce secteur, sauf pour des tours étroites, ne regorge pas de terrains suffisants pour un espace muséal horizontal.

Par contre, s’il s’agit seulement de remplacer le jardin Domtar, un autre site bien connu existe à deux pas. Il s’agit des terrains de la magnifique église Saint-James, dont le front a été dégagé il y a quelques années rue Sainte-Catherine, mais dont l’arrière offre des espaces verts et ouverts, utilisés par d’aucuns et convoités depuis longtemps par des groupes réclamant leur aménagement en parc ou en jardin.

Peut-être madame Plante devrait-elle visiter ce site enchanteur à l’abri du vacarme du boulevard De Maisonneuve ?

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