Chronique

Une finale des Chefs ! rassasiante, mais prévisible

On ne peut pas dire que la finale des Chefs ! d’hier soir a été fade. La cuiller de bois de Laurent a pris feu, Antoine a oublié de saupoudrer son entrée chaude de chips de peau de poulet et Jean-Luc Boulay a exigé à peu près 74 fois du croustillant, une tuile ou un biscuit avec son parfait à l’érable.

En plus, certains classiques de la téléréalité ont refait une apparition surprise, dont le Thermomix, le satané espuma (deux fois plutôt qu’une), le fameux pigeonneau de la deuxième saison, de même que la musique angoissante de type péplum hollywoodien.

Par contre, le palmarès n’a surpris personne. L’alerte au divulgâcheur résonne ici comme une Élyse Marquis qui annonce à la brigade de tout arrêter parce qu’elle a une annonce importante à faire. Au moment où Andrée-Ann a déroulé son menu gastronomique aux trois juges, on a tout de suite su qu’elle quitterait la cuisine après la première ronde.

Un simple cocktail de crevettes et des tortellinis au fromage, ça ne cadrait pas avec la thématique gastronomique de la soirée. Ça manquait de raffinement et de recherche. D’autant plus que ses camarades Antoine et Laurent assemblaient des assiettes compliquées garnies de fleurs de tagète ou d’eau au thé du Labrador.

Sans grand étonnement, Andrée-Ann Lachance, 28 ans, qui travaille comme chef d’équipe au Ciel ! bistro-bar tournant au sommet de l’hôtel Le Concorde, a été écartée après les trois premières heures de compétition. Jean-Luc Boulay a même frôlé la syncope quand Andrée-Ann a jeté à la poubelle ses tiges de chanterelle.

Malgré quelques tentatives de suspense implantées par la production, on savait tous qu’Antoine Baillargeon, 33 ans, sous-chef à la Maison Boulud de l’hôtel Ritz-Carlton à Montréal, gagnerait.

C’était le cuisinier le plus expérimenté, le plus méticuleux et celui qui maîtrisait toutes les techniques imaginables. De plus, c’était celui qui avait accumulé le plus de récompenses lors de cette huitième édition.

Plus porté sur la cuisine traditionnelle, Antoine a réussi ses quatre plats à la perfection. Il mérite amplement les 30 000 $ en prix qu’il a raflés hier.

À ses côtés, Laurent Matte-Boily, 26 ans, de Stoneham, paraissait plus cowboy, plus funky. Il mettait toujours la touche finale à la dernière seconde, prenait des risques et expérimentait avec des produits moins classiques comme le cerf et les algues. Si vous voulez goûter à ses plats, sachez que Laurent est sous-chef chez Saint-Pierre, au Bic, dans le Bas-Saint-Laurent.

Selon les chiffres de Numeris, Les chefs ! a été suivi ce printemps par 700 000 fans. Kampaï !

Diaz et L’effet wow !

Moins d’un an après avoir débranché Formule Diaz à Télé-Québec, Sébastien Diaz rebondira à ARTV, où il empoignera les manettes d’un nouveau magazine culturel, L’effet wow, qui se veut pétillant, rassembleur, sans prétention, pas élitiste et accessible. Première diffusion : les vendredis à 22 h à partir de janvier.

« L’effet wow, c’est comme un paquet de gomme balloune. Ça aurait aussi pu s’appeler Fun », indique Sébastien Diaz, qui garde toutefois un pied à Télé-Québec, où il coanime Format familial pour la cinquième saison.

L’effet wow ne comprendra pas de portion critique pour ne pas empiéter sur le territoire de Marc Cassivi et Rebecca Makonnen à Esprit critique. Les 13 épisodes d’une heure renfermeront toutefois de grandes entrevues, des reportages, mais pas de prestations musicales.

Cinéma, musique, théâtre ou littérature, on y ratissera très large.

Sébastien Diaz réalisera L’effet wow sous forme de « road movie » et prévoit y inclure un segment de la « ligue du vieux poêle », où trois personnes âgées commenteront l’actualité culturelle sans filtre. La décision n’a pas encore été prise quant à la présence – ou non – de collaborateurs autour de l’animateur.

« Le côté émotif est important. On veut parler de culture avec le cœur et avec de l’humour, sans se prendre au sérieux », ajoute Sébastien Diaz, qui a remplacé André Robitaille pendant cinq semaines à la barre d’Entrée principale ce printemps. L’effet wow espère surprendre, émouvoir et divertir ses futurs téléspectateurs.

Quant à Formule Diaz, qui s’est éteinte définitivement à la mi-mars, son ancien capitaine considérait avoir « poussé cette formule-là au maximum ».

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